La semaine de toutes les angoisses!

L'acte VI des manifestations antisystème a été encore une fois une véritable démonstration de force! Des millions d'Algériens ont maintenu la pression sur le pouvoir en gagnant les rues des 48 wilayas du pays. Hier, c'était journée de repos pour la majorité des manifestants, même si quelques mouvements de protestation ont été enregistrés en quelques endroits du pays tels qu'à Tizi Ouzou, Béjaïa ou devant le siège de l'Ugta à Alger. Néanmoins, les Algériens promettent une intensification du mouvement à partir d'aujourd'hui. La semaine qui arrive s'annonce des plus cruciales! Plusieurs corps de métiers se sont donné le mot afin d'occuper l'espace public au maximum. Ainsi, les avocats devraient encore une fois marcher aujourd'hui à travers les quatre coins du pays, notamment à Alger. Comme c'est devenu une habitude, ils devraient être rejoints par d'autres professions à l'image des professeurs de l'enseignement supérieur. Pour le moment, ils sont les seuls à avoir annoncé leurs intentions, mais l'effet boule de neige risque de prendre comme à chaque fois depuis le 22 février dernier. Demain, ne devrait pas déroger à la protestation néanmoins, c'est le mardi qui s'annonce des plus «chauds» et pas seulement en ce qui concerne le mercure... Les étudiants du pays, qui ont fait de cette journée de la semaine celle de leur colère, seront au rendez-vous. La mobilisation devrait être plus forte que les semaines précédentes, avertissent-ils. «La situation est de plus en plus grave sans que des solutions concrètes ne soient apportées. On a décidé d'intensifier notre mouvement pour montrer notre inquiétude vis-à-vis d'un système qui ne veut pas dégager», nous révèle une représentante des étudiants de la faculté des langues étrangères à Bouzaréah. Ces étudiants n'excluent pas de passer à des protestations journalières dès la rentrée prévue le 5 avril prochain! Après la mobilisation des semaines précédentes, on laisse imaginer ce que cela pourrait être. Surtout que, comme avant les vacances de printemps, ils risquent d'entraîner avec eux les lycéens. Ce qui pourrait être très dangereux! Tout comme les appels à la désobéissance civile qui reprennent de plus belle! En attendant, mardi ils traîneront avec eux les agents de la Protection civile, les ingénieurs et autres architectes qui promettent de revenir à la charge après les premiers débrayages de la semaine dernière. Le mardi sera donc un avant-goût d'un vendredi qui s'annonce encore plus historique que les précédents. Des appels à de nouvelles marches nationales ont été lancés sur les réseaux sociaux quelques heures seulement après la fin de celles de vendredi dernier. Elles comptent déjà des milliers de «j'aime». L'heure est à la mobilisation. Le peuple est plus déterminé que jamais pour prendre en main son destin. Il est vrai que lors des manifestations du 22 mars, on a senti un essoufflement du mouvement qui se «folklorisait» avec les fameuses vuvuzelas qui ont pris la place des slogans politiques. Cependant, vendredi dernier, on avait l'impression que l'appel de l'Armée nationale populaire leur avait donné un second souffle avec une mobilisation très importante et surtout plus politique que jamais. Le message de la rue est donc clair, reste à connaître la réponse des autorités. Il est quasi certain que cette semaine, que beaucoup qualifient de celle de toutes les angoisses, «accouche» de nouvelles mesures. Nous dirigeons-nous vers l'application de l'article 102 comme «soufflé» par le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah?