L'Expression

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Dépendance à la rente pétro-gazière

La rupture?

La Conférence nationale de l’industrie tombe à point nommé pour gommer tous les errements qui ont contrarié l’émergence d’une économie productrice de richesses.

Le secteur des hydrocarbures assure l'essentiel des revenus du pays et demeure incontestablement la colonne vertébrale de son économie. Aucun autre secteur n'est encore en mesure de lui disputer ce statut. Un scénario dans lequel il s'est enlisé et bien malin celui qui pourrait en prévoir la date de sortie. Et si l'on prend en considération les cours actuels du baril de pétrole, on ne peut que prendre la mesure d'un tel challenge et les énormes risques de voir l'économie nationale être prise en otage par les humeurs incontrôlées et déroutantes d'un marché au caractère plutôt versatile. L'économie algérienne n'est pas encore en mesure de s'émanciper de sa principale mamelle: le pétrole. Que s'est-il donc passé pour que le décollage tant attendu n'ait pas montré le moindre signe de frémissement? Les responsables chargés de lui donner l'impulsion nécessaire se sont succédé à la tête de secteurs stratégiques (industrie, agriculture, pêche, tourisme...) précédés de solides références sans qu'aucun d'entre eux n'ait obtenu de performances significatives. L'économie algérienne a volé de crise en crise (pomme de terre, huile, poudre de lait, filière avicole, pêche, tourisme...) et quand bien même les citoyens arriveraient à goûter à des moments de répit, ils ne seraient que de courte durée. Le phénomène ressurgit, récurrent comme ces maladies incurables qu'aucun traitement n'arrive à endiguer. Spéculation, dérégulation des marchés, sécheresse...les causes de cet échec ont été diagnostiquées, passées au peigne fin sans qu'on ne leur administre le remède adéquat. Le mal est profond. Il a pris racine dès les premières années de l'indépendance. Choix d'un mode de gestion socialiste qui a caractérisé les économies planifiées, le cap fut mis sur la révolution agraire et les usines livrées clés en main. On a redoublé d'initiatives sauf d'imagination. Des projets certes, ambitieux, mais qui n'eurent d'égale que leur théorie ainsi qu'une paternité avortée promise à un unique destin: celui des fonds de tiroirs de leurs concepteurs. L'Algérie de 2020 a-t-elle rompu avec les vieux réflexes de cette période? Cela semble en prendre le chemin, mais les attentes ne sont pas à la hauteur des ambitions, encore moins au rendez-vous des espérances. L'industrie a raté la marche de la construction d'un secteur de l'automobile à la hauteur des ambitions du pays, qualifié de bras armé du Plan de relance économique, le secteur minier, l'exploitation du gisement de fer de Ghar Djebilet en particulier, connaît un retard indéniable... Deux rencontres phares ont été organisées pour sortir l'économie nationale de sa dépendance aux hydrocarbures. Un Plan de relance en août 2020 et une Conférence nationale sur la start-up au début du mois d'octobre de la même année. Force est de constater que le secteur hors hydrocarbures demeure à l'état embryonnaire. Un tiers seulement des recommandations de la Conférence nationale sur le Plan de relance pour une économie nouvelle, tenue en août 2020, a été réalisé, a fait constater le Conseil national économique, social et environnemental (Cnese) dans un rapport publié en juin 2021. Tout comme il reste à régler la question du foncier industriel, objet de convoitises, qui bloque des projets indispensables à la relance économique et se doter d'un Code des investissements qui rendrait le marché national plus attractif.
La Conférence nationale de l'industrie tombe à point nommé pour gommer tous les errements qui ont contrarié l'émergence d'une économie productrice de richesses. «Entraver la réalisation de projets prêts au lancement pour des raisons bureaucratiques est un crime contre l'économie perpétré par des personnes qui défendent des intérêts douteux avec des calculs politiciens», a averti, hier, le président de la République. Abdelmadjid Tebboune ne tolérera certainement aucun impair.

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