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MANIFESTATIONS EN ESPAGNE EN FAVEUR DU PEUPLE SAHRAOUI

La rue contre Zapatero

Il semble que c’est la rue qui viendra à bout des pressions franco-ibériques.

Pas moins de 3000 personnes, selon des recoupages, ont pris part hier à Barcelone à une grande manifestation en faveur d´un référendum d´autodétermination au Sahara occidental. Défilant derrière une gigantesque banderole sur laquelle était écrit «Nous ne les voulons pas comme réfugiés», les manifestants ont scandé des slogans hostiles au Maroc et fustigeant leur tout nouveau président du gouvernement. Les manifestants, en effet, ont défilé en scandant des slogans comme «Liberté pour le peuple sahraoui», «Maroc dehors du Sahara occupé» ou «Zapatero écoute, le Sahara est en lutte».
Si une bonne partie des manifestants étaient encadrés par des figures de proue de la gauche espagnole, comme Iniciativa per Catalunya-els Verds (communistes catalans et écologistes), la droite n´était pas non plus en reste à travers la présence des membres du Parti populaire (PP, droite) ou de Convergence et Union (CU, nationaliste catalan droite).
Zapatero, en prenant fait et cause pour les velléités colonialistes de Rabat, a réussi en quelques jours à s´aliéner toute la classe politique espagnole, de même que son opinion publique alors qu´il avait le vent en poupe depuis les attentats du 11 mars et la déchéance d´Aznar qui s´en était suivie.
L´ensemble de ces partis politiques, que soutiennent aussi bien la rue que les médias, reproche au nouveau gouvernement socialiste de s´être rapproché du Maroc au détriment du «plan Baker» des Nations unies pour le règlement du conflit du Sahara occidental. Ce plan porte autodétermination du peuple sahraoui dans un délai de cinq années, conformément aux accords de Houston intervenus en 1991, que Rabat avait signés avant de faire brusquement marche arrière. Le PP comme Izquierda Unida (IU, communiste) ont récemment sommé le président du gouvernement José-Luis Rodriguez Zapatero de clarifier sa position depuis les déclarations qu´il avait faites lors de sa visite à Alger. Elles avaient été précédées par un «ballon sonde» lancé par son chef de la diplomatie dans le journal madrilène El-Mundo. Le gouvernement espagnol est soumis «à un courant qui préconise des relations fortes avec le Maroc (...), l´Espagne n´a pas aujourd´hui de politique extérieure indépendante, mais une politique qui est sujette à ce que fait la France. Nous sommes revenus à un axe Paris-Madrid-Rabat», avait écrit vendredi dans le quotidien ABC, le ministre sahraoui pour l´Europe, Mohamed Sidati, en guise de véhémente protestation contre la démarche, désormais suivie par Madrid, dans une question qui ne semblait la concerner en rien. La sortie synchronisée de Paris et de Madrid tombe d´autant plus comme un cheveu dans la soupe que l´ONU avait réaffirmé depuis peu son soutien au plan Baker. La colère, appelée à aller crescendo aussi bien en Espagne qu´en France, fera échouer cette démarche que Rabat s´était empressé d´applaudir au mépris de la démocratie et du droit international. Sale temps pour Zapatero.

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