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PROCÈS DES PRÉSUMÉS ASSASSINS DE HEND SLIMANA

La peine capitale requise contre 10 accusés

Le verdict doit en principe être prononcé aujourd'hui.

Le Procureur général près la Cour de Tizi Ouzou a requis, hier la peine capitale contre 10 accusés jugés pour l'assassinat d'un entrepreneur, l'enlèvement de trois autres personnes et pour plusieurs agressions et vols. Le représentant du ministère public a également requis la prison à vie contre un autre élément du groupe et 20 années de réclusion criminelle contre un second. Le procès qui s'était ouvert hier lundi matin, avec 12 accusés présents au box, s'était poursuivi jusqu'à 23 heures. L'audition des accusés s'est poursuivie tout au long de la journée du Lundi. Il est 15h30 lorsque T. Boussaâd, le troisième accusé, visiblement noyé sous le flot de questions de Ahmed Benmadani, le procureur général se laisse aller et lance en direction du parquetier:»Ecoutez, écoutez!» dit en arabe: Asmaa, Asmaa! Farida Bouamrane précise la juge, jusqu'ici tolérante, va cracher ce manque d'élégance envers un magistrat par une brève mais rude remontrance «Accusé, on vous pose des questions vous répondez». Alors, si vous n'avez pas de réponses, vous avez le droit de vous taire, mais vous devez vous adresser aux magistrats avec beaucoup de respect. La mise au point effectuée, elle lève l'audience, le temps d'avaler un casse-croûte avec cette sèche recommandation en direction des agents de la Dgsn «Agents, en regagnant les geôles, gardez-vous de laisser ceux des accusés qui on déjà interrogés par le tribunal criminel seuls. Je ne veux pas de contact entre les détenus. Ce n'est pas bon pour la suite du procès», les policiers s'exécutent avant que la moitié de l'effectif n'aille avaler un sandwich préparé à la hâte dans les environs de la rue Mohamed «Seddik Gantai» où s'élève la cour.

Les geôles
Liès Amir, vingt-cinq, ans est appelé à son tour pour décliner son identité et entendre la juge égrener le chapelet d'accusations graves, dont la complicité de meurtre le blanchiment d'argent et le commerce d'armes de guerre... quelles tuiles pour ce jeune beau gosse qui a dit tout de go que le jour où il avait été entendu, il avait répondu n'importe quoi et n'importe comment. «Et devant le juge d'instruction?», demande la présidente aisément aidée par un Benmadaoui aux jours heureux ainsi que par les avocats de Slimana, motivés comme tout, Liès répond lentement. Sa mine est défaite mais ses réponses sont brèves et claires. Il n'a jamais mis les pieds à Tam et ne connaît pas ceux qui l'ont «donné».
Liès efface du revers de la main toutes les accusations de l'arrêt de renvoi. Il évoque l'accident et la petite promenade avec Youba «à qui j'ai remis mon n° de téléphone ainsi qu'à Bousaâd». Le bâtonnier Chellat, l'avocat d'un accusé, a eu un léger petit incident avec le tribunal criminel et la présidente, par respect à la valeur de l'homme et aux cheveux argentés, avait préféré faire de l'humour plutôt que de s'éloigner de l'intérêt à la police de l'audience.
Et le bâtonnier a dû s'asseoir pour mieux préparer les futurs assauts car il demeure un battant, lorsqu'il s'agit de défendre un innocent. Hassan I, célibataire comparait pour la complicité de meurtre sur la personne de l'entrepreneur Hand Slimana, fin novembre 2010, et beaucoup d'accusations dont le vol de quatre cent quatre vingt millions de centimes à son patron. «Vous aviez raconté à un compagnon de voiture que vous aviez assisté à une réunion de préparation d'un kidnapping de mon patron. Et alors?», murmure Bouamrane qui a eu l'occasion de se défouler sur le comportement «chahuteux» de certains avocats. L'accusé Hassan I, répond qu'il est plutôt victime et qu'il avait quitté son patron pour une raison de non-déclaration à l'assurance. «Je voudrai bien rencontrer mon frère Sofiane qui aurait déclaré qu'il l'avait grondé pour ses fréquentations. La présidente lui rappelle que c'était lui qui épiait Hand Slimana jusqu'au soir de son rapt crapuleux».
Durant quinze bonnes minutes, la présidente permet l'instauration d'un véritable dialogue entre le procureur général et Hassan I, autour de la visite à Tam et du pourquoi de ce déplacement, cela permettra au moins aux membres du tribunal criminel de se reposer... Son avocat intervient et demande d'abandonner les questions non utiles du parquetier et de lui permettre d'en poser une... utile. «Parmi les poseurs de faux-barrages, y en a-t-il ici au box?» Hassan répond: aucun, vite relayé par cette exclamation de la présidente: «Evidemment! on a arrêté ces gens au marché!
Salah Hali né en 1988 à Fréha a vu la juge demander si le nom était Hali ou Hani. L'accusé corrige: Hali avec L. Et l'accusé de mal supporter la dizaine d'accusations être éjectées de la gorge de Bouamrane qui lui rappelle que son père lui avait offert un tracteur à conduire... «Vous vous étiez entretenus avec Boussaâd pour le rapt d'un barman de la région...» «Je ne connais pas Boussaâd! J'ai connu Youba le jour où je les ai dépannés à la suite de l'accident....» «Donc, vous revenez sur les déclarations faites devant le juge d'instruction», campe la présidente qui a compris depuis le matin la tactique du groupe d'accusés. Elle remarquera l'heure: 18h approche à grands pas et il reste dix accusés à entendre. Elle veut aller vite mais n'a pas le choix. Elle est tenue de respecter la procédure. Onzième accusé qui écoute religieusement les accusations lues à grande vitesse par Bouamrane qui dit rapidement que Youba lequel avait affirmé que Adour est un revendeur de drogue et d'armes de guerre. L'accusé nie franchement et Youba se lève pour démentir avoir évoqué Nour Adour en aucun moment. Adour intervient à son tour pour une précision de taille en présence de son avocat, le bâtonnier Chalat que Youba est l'allié de son frère.

Trafic d'armes de guerre
L'avocat cherche à mettre son grain de sel mais la juge met un terme: Maître, laissez nous achever cet interrogatoire. Lors des plaidoiries, vous aurez tout le temps de faire mille mises au point. Boukersi est alors invité à venir à la barre pour aller droit au but et aller à l'essentiel. Il situe la maison incriminée, près de Mekla. Il y a dix domiciles et la maison où était «Omar Slimana» contient une cheminée rustique, un détail qui avait facilité le boulot aux enquêteurs. Puis, c'est le coup de théâtre Boukersi est invité par la juge à regarder les yeux dans les yeux Adour que Boukersi avait présenté en djellaba! détail que Adour avait démenti et vu en klash et vêtu d'une Djelaba. On avait cru un moment que l'un des deux accusés allait se mettre à table et faire des révélations qui pourraient constituer le tournant des débats. La salle d'audience est quasi-vide. Les proches sont fatigués. Le tribunal criminel était décidé a en finir avec ce dossier. Et mardi, ce furent plus de trente plaidoiries dont trois pour les victimes. Maître Aït Larbi, Maître Amar Zaïdi, et Maître Chikhaoui, ont ouvert la brèche des interventions. Maître Mokrane Aït Larbi sera le premier avocat de la partie civile à intervenir pour rappeler en cent lignes ce qu'est l'avocat. «Et l'avocat ne sert que la justice. Ils n'est aux ordres de personne!», a dit la voix haute avant de s'attaquer aux accusations relevées ans l'arrêt de renvoi. «Nous ne comprenons pas tout le chapelet d'accusations telle la détention comme le trafic d'armes de guerre alors que le noyau de ce dossier est le meurtre d'un entrepreneur liquidé par une bande qui a tout planifié. Le tout s'est passé dans notre région marginalisée, surtout sur le la plan sécuritaire. Oui, les services de sécurité, tous les services de sécurité se devaient de redoubler de vigilance car, à la même période, de vulgaires bandits faisaient la loi dans toute la région. Et là, de deux choses l'une: ou cet individu était étroitement filé. Comment a-t-il pu commettre des kidnappings? des vols, des faux barrages, des descentes sur les bars, le racket? où sont donc ces services de sécurité qui filaient le suspect qui est allé jusqu'au meurtre de Hand Slimana? Revenant au rapt et au meurtre de Hand, l'avocat prit un seul exemple pour situer la responsabilité d'au moins quatre. «Omar Slimana, le cousin de Hand, avait été kidnappé durant sept jours et il a vu pas mal de choses dont le tueur qui a exécuté Hand», a souligné le défenseur peu habitué à défendre les victimes, avait pris ses dispositions pour faire le même boulot que celui de défendre les accusés. «Ils ont planifié, distribué les rôles de chacun. C'est cela la préméditation. Sans soulever la demande de rançon. Puis c'est une nouvelle charge contre les services de sécurité. Une semaine d'échanges d'appels téléphoniques sans aucune intervention de la police, alors qu'une vie était en jeu. Fallait-il une autorisation de conseil de sécurité des Nations unies pour établir des écoutes? Mystère!», a regretté le conseil, franchement survolté mais gardant son calme habituel, avant de souhaiter que le parquet entame une nouvelle enquête pour ramener les gens nommés hier à la barre comme étant des complices de ce meurtre, car «il faut bien arriver à la vérité et que justice soit rendue», a conclu Maître Aït-Larbi. Après le réquisitoire, du procureur, le tribunal rendra son verdict est attendu, en principe aujourd'hui.

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