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Le Covid-19 ouvre des tensions économiques et géopolitiques

La guerre peut commencer

Si jusque-là la pandémie n’a sévi qu’en Europe et aux USA, ses impacts risquent d’être foudroyants en Afrique. Les conséquences économiques seront plus dévastatrices que la maladie elle-même.

Dans un contexte d'anxiété générale induite par la pandémie de Covid-19, une information anodine est venue rajouter une couche à la déprime mondiale. La Russie, premier exportateur mondial de blé, va suspendre ses exportations de plusieurs variétés de céréales (blé, seigle, orge et maïs) jusqu'au 1er juillet, a annoncé hier, le ministère russe de l'Agriculture. Le pays a décidé début avril de limiter ses exportations de céréales à sept millions de tonnes jusqu'au 30 juin, s'attirant les critiques d'organisations multilatérales telles que la FAO, l'OMC et l'OMS, qui craignaient que ces restrictions par temps de pandémie ne créent des pénuries alimentaires. Le gouvernement russe avait indiqué mi-mars envisager de mettre en place des restrictions d'exportations sur certains produits alimentaires en raison de la pandémie du nouveau coronavirus, afin d'assurer la stabilité du marché national. Cette décision prise par la Russie n'est-elle pas annonciatrice d'une crise alimentaire mondiale? Il y a tout juste quelques semaines, le programme alimentaire mondial (PAM) a tiré la sonnette d'alarme. Il a relevé en effet ce réflexe protectionniste chez de nombreux pays. Le Kazakhstan a suspendu ses exportations de farine de blé alors qu'il est l'un des plus gros exportateurs mondiaux. Le Vietnam, troisième exportateur de riz a fait de même et voilà que le premier exportateur de blé, la Russie suspend ses exportations. Tout indique que la machine alimentaire mondiale aux rouages habituellement bien huilés va s'enrayer et ce sont les économies à faible potentiel agricole, qui dépendent des importations qui vont trinquer. L'Algérie est directement concernée par ces aléas. Hyper dépendante de la rente pétrolière, l'Algérie est extrêmement vulnérable à la volatilité du marché pétrolier. Cette urgence sanitaire la rapproche davantage d'une grave crise économique. Les réserves de change sont tombées sous les 60 milliards de dollars (55 mds euros) fin mars. Un pareil matelas permettra au gouvernement de tenir jusqu'en 2021. Pour de nombreux experts, cette cagnotte va s'épuiser à très court terme. Mais après, que fera le gouvernement Djerad? Entre l'élargissement de l'assiére fiscale et recourir à l'endettement public, il n'a pas un très grand choix. Pour faire face à cette situation alarmante, le gouvernement a annoncé une baisse de 30% du budget de fonctionnement de l'Etat (sans toucher aux salaires des fonctionnaires) ainsi qu'une réduction de l'énorme facture des importations de 41 à 31 mds USD (38 à 28 mds EUR). Qu'à cela ne tienne, nous risquons de ne pas trouver le minimum de nos besoins alimentaires avec cette rareté déclarée du blé. Jamais un pareil scénario n'aurait été imaginé par le plus audacieux des artistes et le plus pessimiste des catastrophistes. Un cocktail dévastateur pour les finances publiques et surtout pour la paix sociale. Les conséquences économiques seront plus dévastatrices que la maladie elle-même. C'est loin d'être un simple battement d'ailes de papillon, mais c'est une tempête d'une rare violence.

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