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La France «n’excuse» pas ses crimes

La France qui refuse la repentance, présente à demi-mot ses excuses. Certes, pas officiellement à l’Algérie, mais à ses enfants, victimes de ses «crimes et atrocités» qui ont «déchiré» des vies et «brisé» des destins.

C'est par petits pas que la France avance dans la reconnaissance de ses crimes en Algérie. Des pas qui se font de plus en plus nombreux avec Emmanuel Macron. En visite en Algérie alors qu'il était candidat à l'élection présidentielle en 2017, le locataire de l'Elysée avait qualifié la colonisation de «crime contre l'humanité» et d'une «vraie barbarie». Une année après, en 2018, le président français reconnaissait clairement et au nom de la République que le jeune mathématicien Maurice Audin, qui militait pour l'indépendance de l'Algérie, a été torturé puis exécuté par des militaires français. En juillet 2020 et à la veille de la célébration du 58ème anniversaire de l'indépendance, Alger a solennellement accueilli les restes de 24 de ses «martyrs», résistants à l'invasion et la colonisation française. Un geste que le président Macron voulait comme gage de sa bonne volonté d'avancer dans un travail de mémoire conjoint pour «permettre de revenir sur un passé qui, pendant trop longtemps, n'est pas passé». C'est dans cet esprit qu'hier, Emmanuel Macron a reconnu «au nom de la France», que l'avocat et dirigeant nationaliste Ali Boumendjel avait été «torturé et assassiné» par l'armée française. Un geste d'apaisement, recommandé par le rapport Stora, qui ne sera pas «un acte isolé», a promis le président Macron ne manquant pas de souligner, dans un communiqué rendu public par l'Elysée, «aucun crime, aucune atrocité commise par quiconque pendant la guerre d'Algérie ne peut être excusé ni occulté. Ils doivent être regardés avec courage et lucidité, dans l'absolu respect de toutes celles et ceux dont ils ont déchiré la vie et brisé le destin». C'est dire que la France qui refuse la repentance, présente à demi-mot ses excuses. Certes pas officiellement à l'Algérie, mais à ses enfants, victimes de ses «crimes et atrocités» qui ont «déchiré» des vies et «brisé» des destins. Il s'agit là d'une avancée que l'Algérie qui aspire également à solder son passé mémoriel avec la France, saura estimer à sa juste valeur. D'ailleurs, le président Tebboune a fait remarquer, dans un entretien lundi dernier avec la presse,: «(...) Nous ne renoncerons jamais à notre mémoire qui ne peut faire l'objet de marchandage mais les choses doivent se régler intelligemment et sereinement.» En fait, en France, le rapport de Benjamin Stora, propose une commission «Mémoire et vérité» et des actes symboliques. Si de telles mesures ont satisfait le côté français, puisque l'Elysée n'a pas manqué d'indiquer qu'Emmanuel Macron a souligné la «qualité» et la «pertinence» du rapport, il n'est pas évident qu'elles suffisent à le faire du côté algérien. Ce qui est sûr pour l'heure est l'insistance de l'Algérie a récupérer toutes ses archives. Des documents qui permettront la connaissance de ce que fut le système colonial, sa réalité quotidienne et ses visées idéologiques. Ce n'est qu'une fois toutes les vérités dévoilées qu'un travail de réconciliation et d'apaisement des mémoires pourra réellement être entamé. Un travail qui ne saurait être fait sans l'une ou l'autre partie.

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