L'Expression

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PARTIS POLITIQUES ET CAMPAGNES ÉLECTORALES

La fin du financement occulte?

Cette nouvelle mesure risque de mettre à mal la comptabilité des partis politiques.

Les prochains amendements des lois notamment au chapitre du fonctionnement des partis politiques, mettront sous la loupe le financement des partis politiques. Selon des sources judiciaires sûres, il est notamment prévu (art. 28 du projet de loi relatif à la prévention et à la lutte contre la corruption) que «sans préjudice des dispositions pénales en vigueur relatives au financement des partis politiques, toute opération occulte destinée au financement des activités des partis est punie d´un emprisonnement de deux à dix ans et d´une amende de 200.000 DA à 1000.000 DA».
Applicable avant le printemps 2006, cette nouvelle mesure risque de mettre à mal la comptabilité des partis politiques, pour le moins en ce qui concerne certains d´entre eux, et de déséquilibrer leur budget de manière sérieuse.
Si la plupart des partis politiques affirment que le financement de leurs activités partisanes provient des cotisations de leurs adhérents ou des dons de riches sympathisants, cela est en partie vrai.
En partie uniquement, car le financement occulte, depuis 1989, c´est-à-dire depuis l´avènement du multipartisme, a toujours fait partie de la matrice des partis.
L´ex-FIS, en 1990, lorsqu´il écrasait de son hégémonie toute la classe politique, gardait une autonomie qui faisait grincer des dents les autorités. Toute une faune de sympathisants, de riches commerçants, d´entrepreneurs et autres hommes d´affaires gravitait autour du parti, aidant celui-ci à devenir une exceptionnelle machine de propagande qui savait allier idéologie religieuse et opérations financières pour faire florès et drainer les foules.
Depuis, on ne fait pas mieux : entrepreneurs, cigarettiers, commerçants en produits d´alimentation, transporteurs et grossistes gravitent autour des partis politiques, les financent, les phagocytent et arrivent à influencer leurs centres de décision, quant ils ne parviennent pas à réorienter leur ligne politique.
Les partis «pauvres» sont vite effacés de la scène politique, faute de pouvoir s´autofinancer, d´autant plus s´ils se trouvent dans l´opposition.
L´Alliance présidentielle, constituée par le trio FLN, RND et MSP, peut se réjouir d´avoir un matelas financier qui peut permettre toutes les activités imaginables.
Cependant, jusqu´où peut aller cette nouvelle loi contre le financement occulte des partis politiques? Nul ne peut le dire. Car on assiste bien à une aide de l´Etat lui-même aux partis, par quelque forme que ce soit, tout comme on assiste aux financements des campagnes présidentielles, depuis les élections de 1995 qui avaient placé Liamine Zeroual à la tête de la République, notamment par le biais de gros commerçants, de riches «manoeuvriers politiques», lesquels se placent, aussitôt réalisée la réussite de leurs opérations, dans le giron des décideurs et s´y maintiennent durant cinq longues années.
Nous assistons, peut-être, lucides et hallucinés à la fois, à la fin des idéologies et à la consécration de lobbys financiers qui, si en Algérie, ne font pas encore et défont la politique, y arriveront, très certainement, demain.

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