La fête risque d'être gâchée

A deux mois de la fête rituelle de l'Aïd El Kébir, l'Algérie fait face à la fièvre aphteuse. N'affectant pour le moment que les bovins, cette maladie «a touché en l'espace de deux semaines, 16 wilayas du pays», selon le directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Karim Boughalem.
Les troupeaux de moutons qui constituent des victimes potentielles de ce fléau doivent être épargnés car à deux mois de l'Aïd El Kebir, la fête risque d'être gâchée.
La vitesse de propagation de la fièvre aphteuse a bousculé tout le monde dans une véritable crise qui a conduit le gouvernement à installer des commissions de veille dans toutes les wilayas, afin d'y faire face tout en procédant à la fermeture des marchés à bestiaux. Parmi les mesures prises, l'interdiction des déplacements du bétail sans un certificat dûment signé par un vétérinaire relevant du secteur public, l'intensification des inspections et contrôles au niveau des marchés hebdomadaires à bestiaux et la sensibilisation des éleveurs quant aux dangers de cette maladie. Une situation qui pousse bon nombre d'agriculteurs et de citoyens à s'inquiéter sérieusement à l'approche de la fête de l'Aïd El Kébir.
Allons-nous vers l'interdiction du sacrifice du mouton? Les mesures prônées par le gouvernement pour éviter tout risque de propagation de l'épidémie de fièvre aphteuse apparue ces dernières semaines ont exacerbé les inquiétudes! Les pouvoirs publics sont en état d'alerte maximale.
Près de 10.000 vétérinaires sont mobilisés pour prendre les mesures nécessaires, voire radicales pour éviter à cette épidémie de se transformer en catastrophe: abattage immédiat des animaux affectés, désinfection et vaccination autour des foyers. Pour endiguer la progression de la maladie, les éleveurs doivent s'abstenir d'acheter des bêtes bovines ou ovines, de les laisser sur place. Ils doivent par contre procéder à des opérations de chaulage pour la désinfection, signaler les cas suspects de la fièvre aphteuse.
Cette maladie extrêmement contagieuse se caractérise par l'apparition d'aphtes et d'érosions sur les muqueuses buccales, nasales ainsi que sur les onglons.
L'Algérie n'a pas connu cette maladie depuis 1999 grâce à des campagnes de vaccination régulières.
La fièvre aphteuse qui touche déjà 16 wilayas du pays, est l'une des plus dangereuses épidémies qui affecte les bovins, vu la vitesse de sa propagation. Selon le contrôleur général des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Bouhbal Abdelmalek, s'exprimant hier sur cette maladie «la fièvre aphteuse est l'une des plus dangereuses maladies touchant les bovins, car elle est classée dans la première catégorie par l'Organisation mondiale de la santé animale, vu la rapidité de sa propagation et son impact négatif sur les économies des pays. La maladie décime le cheptel et les vaches affectées souffrent de faiblesse, et d'une diminution de leur production laitière. La maladie se propage de 3 à 10 km du foyer et toute la zone du périmètre du foyer est touchée quelques heures après».
Dès que le diagnostic est arrêté «le vétérinaire doit interdire l'entrée ou la sortie des bovins de la ferme, les cas concernés font l'objet d'un abattage sanitaire, il ordonne également de procéder à une opération d'assainissement et de vaccination dans les fermes proches du foyer de la maladie et lève des échantillons pour analyse et interdit enfin les déplacements des troupeaux.» a-t-il précisé.