L'Expression

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XIE CONGRÈS DE L’UGTA

La fête gâchée de Sidi Saïd

L’ajournement de l’élection du secrétaire général adjoint a donné un goût d’inachevé au XIe congrès de la Centrale syndicale.

Il ne faut pas être prophète en son pays pour arriver à un tel constat. Le renvoi au 9 avril de la désignation du secrétaire général adjoint et à un degré moindre des membres de la direction nationale, ont gâché la fête grandiose qui devait clore, en apothéose, les travaux du XIe congrès de l´Union générale des travailleurs algériens.
Un vent de panique a soufflé sur l´hôtel El Aurassi lorsque des congressistes ont manifesté leur désapprobation contre cet ajournement qui s´y est invité un peu par effraction. Il n´a probablement été ni prévu, encore moins programmé. L´hypothèse du coup de fil du président de la République ressemble plus à un scénario échafaudé dans les couloirs de l´hôtel El Aurassi.
Difficile, en effet, de croire qu´il aurait fait barrage à l´élection du secrétaire national à l´organique au poste nouvellement créé de secrétaire général adjoint de l´Ugta.
Le chef de l´Etat, M.Abdelaziz Bouteflika, qui a rendu un vibrant hommage à l´Union générale des travailleurs algériens, dans une allocution lue en son nom par le conseiller à la Présidence, M.Ali Boughazi, avait déclaré: «J´ai confiance en votre organisation pour son passé, j´ai aussi confiance en son avenir. Elle constitue le socle du renouveau national dont la finalité est et restera l´homme dans une société réconciliée et prospère.» Avec un ton aussi solennel, comment peut-on émettre le moindre soupçon sur une intervention de «haut niveau». Doit-on voir l´ombre de «la main étrangère» à chaque fois que se produit le moindre «clash».
Cela serait un pléonasme que de dire que le poste de secrétaire général adjoint au sein de la Centrale est convoité. Il est éminemment politique. Ne pas le reconnaître, c´est faire preuve d´une cécité politique. Le poste est âprement disputé entre les deux frères ennemis, le Front de libération nationale et le Rassemblement national démocratique.
Les deux secrétaires généraux des deux formations politiques respectives, M.Abdelaziz Belkhadem pour le FLN d´une part et M.Ahmed Ouyahia pour le RND, d´autre part, étaient présents le jour de l´ouverture du XIe congrès.
L´Union générale des travailleurs algériens est sans conteste en train de faire sa mue. Et toute mutation qui la traverse lui fait subir une onde de choc. A l´instar du parti unique, le FLN, à son époque, elle recèle en son sein des courants et des sensibilités politiques divers qui pourraient lui insuffler un souffle nouveau à défaut de le miner.
Même si Abdelmadjid Sidi Saïd n´a pas d´appartenance partisane déclarée au contraire de Salah Djenouhat qui est membre du RND et que l´on présente comme son dauphin, les deux hommes illustrent bien cet exemple de luttes internes qui peuvent régner au sein de l´Ugta.
La Centrale syndicale qui était sous l´hégémonie du FLN jusqu´à l´émergence du multipartisme, est aujourd´hui la convoitise de l´autre parti de l´Alliance présidentielle, le Rassemblement national démocratique. Et il y gagne du terrain petit à petit. Il n´est donc ni curieux ni surprenant qu´il n´y ait pas eu de consensus sur le nom du futur secrétaire général adjoint. Ali Merabet pour le FLN? Salah Djenouhat pour le RND? Il est plus que certain que les tractation vont durer jusqu´à l´ultime délai. De cette élection, on pourra être renseigné sur les nouveaux rapports de force au sein de la Centrale syndicale mais aussi sur l´échiquier politique.
Le chef du gouvernement qui est intervenu lors de la clôture des travaux du XIe congrès de l´Ugta a quelque peu remis de l´ordre dans la maison.
«Le gouvernement est disposé à poursuivre le dialogue avec l´Ugta et à oeuvrer en étroite collaboration avec la nouvelle équipe issue de ce congrès, pour la prise en charge des problèmes des travailleurs et les préoccupations du monde du travail», a déclaré Abdelaziz Belkhadem pour rappeler que les véritables objectifs de la Centrale syndicale étaient ailleurs.Une consolation tout de même pour Sidi Saïd à qui on aura réellement gâché la fête.

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