LA GRANDE-BRETAGNE SOUS LE CHOC
La chasse à l’Arabe aura-t-elle lieu?
Les attentats risquent d’exacerber les sensibilités ethniques déjà mises à mal dans les années précédentes.
«Arabe, va-t´en». Si le Royaume-Uni fût, des siècles durant, l´un pays les plus respectueux des libertés publiques, religieuses notamment et s´il continue actuellement à faire de la diversité ethnique, son image de marque, les attentats de jeudi dernier risquent de remettre en question cette réalité dont les Arabes seront, à coup sûr, les premiers à en faire les frais. Et ce n´est pas sur les politiques ou dans une autre mesure, les religieux qu´il faut compter pour pouvoir maintenir intact cet équilibre.
Le Premier ministre britannique, quelques heures après la tragédie, a bien tenté de calmer les esprits en faisant valoir que les terroristes qui «ont agi au nom de l´islam» n´ont rien à voir avec le reste des musulmans que ce soit en Angleterre ou ailleurs. «Ces derniers respectent la loi et ils nous soutiennent», a-t-il affirmé. Le maire de Londres était jeudi à Singapour où Londres a été désignée mercredi comme site des JO de 2012. Il était attendu vendredi matin. «Des innocents venant de toutes les communautés de Londres ont été la cible de cet attentat aveugle. J´appelle les Londoniens appartenant à toutes les communautés et confessions de cette ville à se soutenir mutuellement et tenir bon face au terrorisme», a-t-il dit.
La presse arabe a de son côté condamné unanimement les attentats craignant que le monde arabe ne soit victime par ricochet. Toutefois, plusieurs journaux ont souhaité que Washington et Londres reconnaissent être en partie responsables de la montée du terrorisme islamiste.
Quelques personnalités religieuses musulmanes ont exprimé leurs craintes quant à d´éventuels représailles. Le communiqué du Conseil des musulmans de Grande-Bretagne, rapporté hier par l´AFP, confirme cette peur: «Ces actes diaboliques font de nous tous des victimes. Les gens...qui ont planifié et réalisé cette série d´explosions à Londres veulent nous démoraliser en tant que nation et nous diviser en tant que peuple.»
Un reportage diffusé par la même agence laisse croire que les musulmans de Londres sont sur le qui-vive et redoutent sérieusement les vengeances comme cela s´est produit au USA et à un degré moindre en Espagne au lendemain des attentats du 11 mars.
