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Procès en appel de Tahkout dans son affaire de bus et remorques de la Snvi

L'internet escamote les débats

Les conditions de déroulement dudit procès étaient « catastrophiques » en raison des difficultés de connexion….

Le procès de l'affaire Mahieddine Tahkout liée aux contrats d'achat des autobus et des remorques de la Snvi s'est déroulé dans des conditions lamentables. À peine ouverte, la séance de la matinée est vite levée par le président de l'audience.
La séance est suspendue à plusieurs reprises, pour cause: le prévenu Mahieddine Tahkout et sa défense, qui poursuivaient le procès à partir de la prison de Babar à Khenchela, n'ont pas pu suivre les débats en raison de panne d'Internet. Le bon déroulement du procès est entravé par des difficultés de connexion, la grande lenteur du débit ou son instabilité. «Si nous nous sommes déplacés à Khenchela, nous aurions clôturé le procès», a ironisé le président de l'audience. «Le plus souvent, les conditions du déroulement des procès étaient catastrophiques», ont commenté plusieurs avocats de la défense.
Le recours à la vidéoconférence se heurte aux difficultés matérielles pour assurer un procès équitable et correct. Il complique la tâche des magistrats, des avocats et de l'ensemble du personnel de justice. Dans cette situation, qui ne pourrait être justifiée par le contexte sanitaire particulier résultant de l'épidémie de la Covid-19, le département de la justice est mis à l'épreuve. Jusqu'ici, l'utilisation de la vidéoconférence n'a pas contribué à améliorer les droits de la défense et à tenir des procès équitables, indique-t-on. Le procès s'est poursuivi, hier, par les auditions des accusés.
Plus d'une dizaine d'accusés ont été déjà entendus par la chambre pénale près la cour d' Alger. Au total 23 personnes, parmi des responsables des unités et départements centraux de Sonacome, dont la plupart sont partis en retraite, mais poursuivis dans cette affaire qui remonte à 20 ans. Tous les prévenus ont nié avoir un quelconque lien avec Mahieddine Tahkout. Interrogé sur l'octroi à titre gratuit et hors délais de garantie de lots d' accessoires, pièces détachées, chargement de pneus et des moteurs tracteurs Cirta, le directeur du département central du service après-vente, Mustapha Allal, a indiqué que «Tahkout est un client comme les autres». Durant la période où les contrats de vente sont incriminés, cet accusé se retrouve en mission de prospection au Gabon.
En raison d'un défaut dans le moteur, qui présente des ruptures du vilebrequin, la Snvi a dû équiper 33 autobus de moteur Deutz, sans récupérer les moteurs à tracteur Cirta, défaillants neufs. À ce sujet, le même responsable soutient que «dans les conditions générales couvertes par l'obligation de garantie, le paiement des pièces détachées défectueuses, remplacées est mis sur le compte du fournisseur». Toutefois, «tous ces cadeaux, qui s'ajoutent à des facilitations déconcertantes et la négociation à la baisse des prix des autocars et semi-remorques qui lui sont vendus, ont été offerts hors délais de garantie», a tenu à lui rappeler le président de l'audience.
Le triomphe des camions de Sonacome au Rallye Paris/Dakar dans son édition africaine en 1980 a été évoquée lors de ce procès. Trois camions M210 dotés d'un puissant moteur Deutz V8 avaient fini aux
1ère, 3ème et 4ème place. Poursuivis pour les chefs d'inculpation de «détournement et dilapidation de deniers publics» et «faux et utilisation de faux», l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout et l'ancien P-DG de Sonacome, Mokhtar Chehboub sont condamnés en première instance par le tribunal de Rouiba(Alger) à une peine de
6 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 200000 dinars. La Snvi avait vendu à Tahkout 640 bus et remorques entre 1999-2006.
Les pertes enregistrées suite aux contrats de vente conclus avec Tahkout sont évaluées par la partie civile à 1,24 milliard de centimes. La Snvi, qui s'est retrouvée à la fin des années 1990 en position de faillite conséquemment à l'absence de ventes, avait fermé plusieurs unités commerciales.
Dans le sillage de cette situation de quasi-faillite, plus de 2000 travailleurs de la Snvi ont été libérés dans le cadre du départ volontaire, a-t-on rappelé. Enfin, les auditions se poursuivront aujourd'hui.

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