L'Expression

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Evénements du 17 octobre 1961 à Paris

L'anniversaire d'une héroïne

Il y a 59 ans, jour pour jour, le 31 octobre 1961, le corps de Fatima Bedar, une lycéenne jetée par la police dans le canal Saint-Denis à Paris, lors des manifestations du 17 octobre 1961, a été repêché.

Elève au collège commercial et industriel féminin, rue des Boucheries à Stains, Fatima n'avait que 15 ans, l'âge juvénile du désir de liberté. Ce jour-là, le 17 octobre 1961, sa maman lui demande de revenir de bonne heure pour garder son frère et ses soeurs parce que, eux, devaient se rendre à la manifestation décidée par les «frères», disait-elle. Là, elle leur exprime son désir de les accompagner. Devant le refus obstiné de ses parents, elle se dispute, vivement, avec sa mère qui a tout fait pour la dissuader, mais rien n'y fit. Louisa, sa petite soeur, médusée, la regarde partir en courant. Elle ne reviendra plus jamais à la maison. Chaque matin que Dieu fait, son père toujours abattu, partira de très bonne heure pour la chercher. Très souvent, sa mère, comme une folle, emmènera avec elle, le petit frère Djoudi dans les rues de Stains, à sa recherche. Et puis, voilà qu'un soir, le père rentrera à la maison, le cartable de Fatima, à la main. Le 31 octobre, les ouvriers chargés du nettoyage de la grille de l'écluse de Sains, ont découvert le corps de Fatima accroché à la grille de la turbine de ce canal.
Depuis cette manifestation d'Algériens qui avaient bravé le couvre-feu que leur avait imposé Maurice Papon, le tristement célèbre préfet, les policiers, au commissariat de Saint Denis, avaient pris l'habitude, depuis des semaines, de jeter des Algériens dans la Seine. Ce n'est qu'une simple partie de la tragédie du 17 octobre 1961 à Paris.
La chahida Fatima Bedar est née à Béjaïa, le 5 août 1946. Elle est issue d'une famille modeste. Son père a émigré en France pour y travailler. C'est à l'âge de 5 ans, en 1951, qu'elle quitta Béjaïa en compagnie de sa mère pour rejoindre le père, ouvrier en France.
Hasard de l'histoire, au moment où le corps de cette chahida était repêché du canal, trois membres très actifs de la Fédération de France du FLN échappent de justesse à une arrestation alors qu'ils se réunissaient dans un appartement, à Bagneux. En effet, ce jour- là, trois cadres du comité de wilaya du Sud francilien, parmi eux Mohammed Ghafir dit Moh Clichy, se réunissent dans un appartement au 5, square Montesquieu, pour faire le bilan du 17 octobre. Les 3 militants ne doivent leur survie qu'à une fuite interminable dans la banlieue parisienne. Le propriétaire de l'appartement, lui, sera arrêté et incarcéré, jusqu'à l'indépendance. C'est en raison de cet événement d'ailleurs que la mairie de Bagneux a choisi d'ériger dans ce lieu-même, une stèle à la mémoire des victimes de la répression du 17 octobre 1961.

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