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LEURS CHIFFRES SONT À CHAQUE FOIS REMIS EN CAUSE

Ils sont nuls en calcul ces ministres

Censées éclairer l’opinion, les données chiffrées se transforment en source de doute et de conflit.

Non seulement ils communiquent très mal comme l´a signalé dernièrement le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, mais nos ministre sont très mauvais en calcul. Ils ont un sérieux problème avec les chiffres, en ce sens que la majorité des statistiques qu´ils rendent publiques sont contredites soit par des institutions nationales ou internationales.
Le monde du travail est celui qui donne lieu à un plus grand nombre de polémiques lorsqu´il s´agit de décliner les chiffres sur le chômage. Pourtant, il y a lieu de distinguer entre emploi et revenu.
Selon la terminologie officielle, un travailleur est celui qui occupe un emploi dans la semaine qui précède le sondage. Par emploi, il n´est pas précisé s´il s´agit d´un travail temporaire ou à durée indéterminée. Il n´est pas non plus précisé que le travailleur doit être payé au Snmg.
Les statistiques sur l´emploi intègrent donc les travailleurs temporaires et ceux qui sont payés en deçà du Snmg ce qui permet à des ministres d´avancer des chiffres très élevés sur l´emploi au risque d´être soupçonnés de vouloir les gonfler.
Les critiques du ministre de la Solidarité, Djamel Ould Abbès, à propos des chiffres sur le nombre d´enfants qui travaillent, remet au goût du jour le doute récurrent à propos de la pertinence des statistiques fournies par des institutions officielles ou non.
Mais en réalité, il ne peut pas y avoir de vraies ou de fausses statistiques à moins que les informations soient sciemment dissimulées.
Si l´on demande à deux instituts de statistiques de compter le nombre d´objets ou de personnes dans un lieu et dans une période précise, ils ne peuvent qu´arriver aux mêmes conclusions. Mais si les caractéristiques de l´objet de l´étude ne bénéficient pas de consensus, la différence des résultats est inévitable.
Prenons l´exemple des enfants qui travaillant à propos desquels le ministre du Travail, Tayeb Louh affirme qu´ils sont au nombre de 80. Les agents de l´Inspection du travail peuvent se baser dans leur enquête sur un échantillon d´entreprises publiques pour conclure que cette donne n´est pas très importante. Si un autre organisme prend comme base de ses travaux d´enquête sur le travail au noir les vendeurs dans la rue, le résultat sera nécessairement tout à fait autre.
Un spécialiste dans le domaine des statistiques confirme que l´essentiel dans ce domaine est la définition des termes de référence en se posant la question de savoir ce qu´on veut compter au juste.
Pour le commun des mortels, les cacophonies sur les chiffres dans un secteur précis suffisent à saper toute la crédibilité que tentent d´acquérir les organismes de statistiques. La voie est alors tracée pour les approximations et les à-peu-près.
Quelquefois, ce sont de grandes institutions qui livrent à l´opinion des chiffres sans aucune entente préalable. En novembre dernier, le ministre des Finances a déclaré en marge de la réunion du Conseil national économique et social que les réserves de change placées à l´étranger sont de 135 milliards de dollars, soit plus de 90%.
Or, la Banque d´Algérie a déclaré, un mois plus tard, que ce ne sont pas 90% des réserves de change qui sont placées à l´étranger, mais un peu plus de 50%. La Banque d´Algérie parle des bons du Trésor américain et
d´autres banques centrales. On pourrait conclure qu´il y a contradiction ou alors qu´il y a des placements dans des banques d´investissements spéculatives dont tout le monde ne veut pas parler.
Au niveau mondial, comme au niveau interne, il y a des procédures pour valider les statistiques. C´est ce qu´a fait récemment le Cnes en mettant ses données chiffrées en conformité avec les normes du Pnud afin que ses rapports ne soient pas rejetés, notamment ceux concernant le développement humain.
L´Algérie a aussi intégré le Système général de diffusion des données du Fonds monétaire international ce qui n´aurait pas été possible si l´Algérie n´avait pas assaini son propre système avec d´ailleurs l´aide des institutions internationales et de certains pays comme la France.
En tout cas, il ne s´agit pas seulement de disposer de vrais chiffres, encore faut-il qu´ils soient rendus disponibles en temps opportun. Ce n´est que cette année, que l´ONS a commencé à signer des conventions avec certains organismes comme la Cnas et le Centre national du registre du commerce pour un échange d´informations dans l´espoir de produire des statistiques acceptables par les utilisateurs.

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