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L'ORDRE DES MÉDECINS MONTE AU CRÉNEAU ET INSISTE

"Il faut maintenir la gratuité des soins"

Mohamed Bekkat Berkani plaide également pour la redéfinition de la place du privé dans le système national de santé.

«Pas touche à la gratuité des soins!» C'est la plaidoirie faite, hier, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III par le président du conseil de l'Ordre national des médecins, Mohamed Bekkat Berkani.
En effet, le Dr Bekkat Berkani, a insisté hier sur la nécessité de maintenir la gratuité des soins médicaux, tout en se prononçant pour une «redéfinition» de la complémentarité entre les secteurs public et privé dans le domaine de la santé. «L'Etat doit maintenir la gratuité des soins», a-t-il soutenu avant d'appeler à mieux définir les missions de chaque intervenant dans le secteur. «Il faut redonner cette sacralité à l'hôpital public, qui doit être ouvert à tout le monde», a déclaré M. Bekkat Berkani, estimant qu'il était «important»de «redéfinir» la place du privé dans le système national de santé. S'agissant des prix des prestations de soins jugés «excessivement chers» chez les cliniques privées, il s'est montré favorable à une révision de la réglementation en vigueur en ce qui concerne le niveau de remboursement, une phase dans laquelle intervient la sécurité sociale.
Considérant, d'autre part, que les prestations de soins et les conditions d'accueil dans les hôpitaux publics restent en deçà des efforts et des moyens consentis, le président de l'Ordre des médecins a jugé «nécessaire» le rétablissement de la confiance entre le citoyen et le système national de santé. Il a, en outre, exhorté les pouvoirs publics à accélérer le rythme de réalisation des nouveaux centres hospitalo-universitaires, afin de réduire la pression sur les établissements existants. Néanmoins, le Dr Bekkat Berkani a encore insisté sur le maintien de la gratuité des soins. Une prise de position tardive mais qui a le mérite d'être claire.
Les médecins ne veulent pas que leurs patients payent les prestations médicales au niveau des établissements publics. Ils veulent même un meilleur remboursement de ce qu'ils payent chez les médecins privés. Cette sortie du président du conseil de l'Ordre national des médecins, tout récemment réélu pour un nouveau mandat, se veut comme une réponse à la polémique suscitée il y a de cela un mois par le ministre des Finances Mohamed Djellab qui annonçait la fin du social! «A l'avenir, le citoyen paiera ce qu'il doit payer dans un hôpital public (en contrepartie de ses soins) ou bien son loyer pour le logement public (...). Chacun doit assumer ses responsabilités», avait souligné le ministre des Finances précisant que l'Etat veillera à ce que les subventions «soient réservées progressivement aux couches défavorisées».
Le ministre a même enfoncé le clou dans sa tentative de rassurer quand il a dit notamment: «Nous n'allons pas abandonner ces couches (défavorisées), mais nous devons les préparer à l'insertion économique (...). Mais il viendra le jour où nous devrions rationaliser l'intervention sociale du gouvernement.»
En d'autres termes, c'est la fin de la médecine gratuite. C'est la fin d'une époque. Les propos tenus par le grand argentier du pays font froid dans le dos. Ils sont tombés tel un couperet provocant une vive polémique dans la société.
Des propos très mal venus puisqu'ils tranchent avec l'attitude rassurante et préventive adoptée jusque-là par le gouvernement face à la crise. Ce qui avait obligé quelques jours après, le Premier ministre Abdelmalek Sellal de «recadrer» les choses en direct à la télévision. Sellal avait démenti son ministre des Finances pour rassurer les citoyens. «Les investissements entamés dans le cadre du logement, toutes catégories confondues, ne seront pas touchés, de même que les subventions de l'eau, du lait, de l'électricité et tous les autres acquis sociaux seront préservés», avait attesté un Abdelmalek Sellal des plus sereins. Presqu'un mois après cette polémique, le conseil de l'Ordre des médecins relance la controverse en exprimant sa position...Un débat qu'il faudra certainement mûrir!

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