L'Expression

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MUSTAPHA BOUDINA, PRÉSIDENT DE L'ASSOCIATION NATIONALE DES CONDAMNÉS À MORT, À L'EXPRESSION

"Il est temps de remettre le pouvoir aux civils"

Le président de l'Association nationale des anciens condamnés à mort, Mustapha Boudina, a accepté de répondre à nos questions sur l'impasse politique actuelle qui secoue le pays et le soulèvement populaire du 22 février, qui avait poussé vers la porte de sortie, le chef de l'état, Abdelaziz Bouteflika. Il a brocardé, notamment les autorités françaises.

L'Expression: Quelle est la position de l'Association des anciens condamnés à mort sur la révolution populaire?
Mustapha Boudina: L'Association des anciens condamnés à mort soutient le Hirak et elle est fière de ce mouvement qui a su répondre à la France, laquelle préférait, non sans arrière-pensée, composer plutôt avec la génération de l'après-indépendance que celle qui avait connu la colonisation, en croyant sans doute en tirer profit. Le peuple algérien est conscient de la collusion d'intérêts entre la France et le régime politique actuel. Les anciens condamnés à mort, qui ont payé de leur vie l'indépendance du pays et combattu les hordes terroristes durant la décennie noire, sont maintenant persuadés que l'Algérie sera toujours entre de bonnes mains. Nous étions dans les rangs du mouvement depuis le début car nous avons participé à toutes les marches du mouvement, depuis le 22 février dernier. Nous avons considéré que la révolution est venue nous libérer des griffes du système du pouvoir en place. Notre peuple a surpris le monde entier avec sa maturité politique et le caractère pacifique et civil de sa révolution. Nous estimons en tant qu'Association des condamnés à mort que nous disposons encore de l'énergie pour protéger les arrières de ce mouvement contre les manoeuvres de la France qui fera tout son possible pour que le prochain système lui soit soumis comme le précédent. L'insistance du mouvement sur l'unité nationale, sa cohésion et son slogan de fraternité avec l'armée «Djeïch chaâb, khawa khawa» est un point positif pour nous. De par notre expérience, nous savons que tous les présidents de l'Algérie indépendante ont été désignés par l'armée. Aujourd'hui, nous estimons qu'il est temps que le relais soit passé aux civils car le peuple qui est d'une maturité politique certaine, aspire à son émancipation de la tutelle militaire. Par conséquent, il faut transmettre le pouvoir aux civils. L'armée, qui reste une institution très respectée jusqu'ici, doit s'occuper de ses missions d'ordre sécuritaire définies par la Constitution: préserver la souveraineté, l'intégrité du territoire contre les dangers extérieurs et sécuriser les biens et les personnes.

Quel doit être à votre avis le rôle de l'institution militaire dans la transition démocratique?
Il est fondamental que le pouvoir politique soit entre les mains des civils. Toutefois, nous refusons les slogans anti-Ahmed Gaïd Salah arborés lors des dernières marches du vendredi car lors de ses interventions, il parlait au nom du Haut Commandement militaire, qui s'est totalement affranchi de la moindre influence française, une réalité traduite par sa position au côté du peuple et son refus de toute ingérence de l'ancienne puissance coloniale dans les affaires internes de l'Algérie. A ce titre et puisque l'armée est la seule institution légitime et restée debout, la solution à la crise politique passe par des pourparlers et négociations entre les représentants du Hirak et cette institution. L'armée doit aussi accompagner et garantir le processus de transition jusqu'à ce que le flambeau soit remis à une autorité civile. Ceux qui s'attaquent à Gaïd Salah porte-parole du Haut Commandement de l'armée, visent à créer la zizanie entre le peuple et son armée.

Est-ce que votre association a réfléchi à une proposition de sortie de crise?
La sortie de crise doit être sereine et progressive. La priorité actuellement est le départ de tous les symboles et les hommes-clés du système. Par la suite, l'institution militaire doit ouvrir le dialogue avec les représentants du mouvement populaire, qui a rejeté catégoriquement le gouvernement de Bedoui, le président par intérim, Abdelkader Bensalah comme il a refusé l'élection présidentielle prévue le 4 juillet prochain, qui se tiendra de surcroît dans les mêmes conditions et cadre législatif de fraude institué par le régime contesté. Nous appelons, enfin, à la mobilisation et à la poursuite des marches de vendredi jusqu'au départ définitif du système.

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