Hanoune met en garde contre un éventuel échec

Attention! Le scénario des législatives de 2007 risque de se reproduire lors de la présidentielle de 2009. Le front social est en ébullition. La situation n´est guère réjouissante. Louisa Hanoune tire la sonnette d´alarme. Lors d´une conférence de presse, animée hier au siège du parti, la secrétaire générale du parti n´a pas été par trente-six chemins pour affirmer qu´il y a péril en la demeure. Illustrant le malaise social et la dégradation du pouvoir d´achat elle affirme: «C´est une bombe à retardement.» Pour Louisa Hanoune, les conséquences du refus de revoir à la hausse le salaire de base risquent d´être sérieusement graves. Dans son analyse, elle a fait allusion au rendez-vous de la présidentielle de 2009. Faisant le lien entre le volet politique et social, Mme Hanoune craint le pire. Pour elle, si la situation demeure à ce stade, le pire n´est pas à écarter.
Inquiétée et même angoissée par le malaise social, la première dame du PT n´exclut pas un désintérêt du citoyen vis-à-vis de la politique. Pour étayer ses propos, Louisa Hanoune souligne que les revendications sociales ne sont pas prises en charge. Preuve en est que toutes les mesures sociales ont été rejetées de la loi de finances 2009. «Il est illogique de refuser les mesures sociales», a-t-elle estimé en réitérant son rejet de la loi de finances. Mme Hanoune voit mal comment un citoyen chômeur et marginalisé puisse s´intéresser à la politique et prendre la peine de participer. Noyés dans les problèmes au quotidien et terrassés par la cherté de la vie, les citoyens tournent le dos à la politique. A moins de cinq mois de la présidentielle, le front social est en pleine ébullition. Des mouvements de protestation et des grèves risquent de gagner tous les secteurs d´activité. Pour éviter justement cette rupture, la secrétaire du PT appelle, d´ores et déjà, à trouver des remèdes en mesure d´apaiser la tension sociale. «Il faut que toutes les conditions sociales soient réunies pour éviter une abstention comme celle de 2007», a-t-elle insisté. Mme Hanoune ne se contente pas uniquement de soulever le problème, mais elle propose aussi des solutions.

Parmi les solutions efficaces, elle appelle à l´augmentation du salaire de base. Unique option, selon Louisa Hanoune, pour éviter un échec cuisant lors de la présidentielle et pour écarter le sentiment de marginalisation et de désarroi qui ronge les jeunes. Avec toutes les augmentations accordées aux députés, aux magistrats et aux moudjahidine, le travailleur se sent marginalisé. «Le Président peut par décret présidentiel revaloriser le Snmg», a-t-elle affirmé.
Etant parfaitement au courant, dans le moindre détail, des préoccupations des couches sociales, la responsable du PT invite indirectement le chef de l´Etat à soutenir les petites bourses. Sur le plan économique, elle a plaidé pour la récupération du complexe sidérurgique d´El Hadjar: «Nous revendiquons une nationalisation sans intérêt ni rachat», a-t-elle martelé en précisant que «le groupe Mital Steel n´a rien versé à l´Etat».
Revenant sur le processus de privatisation, Mme Hanoune soutient qu´il y a contradiction entre les orientations du Président et la politique appliquée par le département de Temmar: «Les déclarations qu´il a fait à Oxford vont a contrario du discours du Président», a-t-elle souligné. Evoquant la crise financière, Mme Hanoune a appelé à la récupération des réserves de change placées dans le Trésor américain.
Sur le plan politique, le PT partage la position du chef de l´Etat sur les amendements apportés à la Constitution. Son comité central qui a passé au crible les amendements, soutient la suppression de l´article 74 alinéa 2 relatif à la limitation des mandats. Bien au contraire, elle pense que de par sa suppression la pratique démocratique est rétablie. Selon le PT, peu importe le nombre de mandats, l´essentiel est de rétablir le principe de la révocabilité qui consacre la pratique démocratique. Concernant les deux points relatifs aux symboles de la Nation et au rôle de la femme, le parti affirme qu´il ne peut que s´en réjouir. Enfin, sur la nomination d´un Premier ministre à la place d´un chef de gouvernement, le PT juge que ce changement ne touche pas aux équilibres du pouvoirs législatifs. Outre ses prérogatives, le Parlement a désormais, le droit d´introduire ou de rejeter le programme de l´Exécutif. A propos du choix de passer la révision par voie parlementaire, elle affirme: «Nous prenons acte des explications avancées par le Président.» Et de renchérir: «Nous ne pouvons pas être indifférents à la révision de la Constitution.» Ces deux derniers points seront examinés demain et vendredi par le conseil national du parti.