FLN, les effets d’une popularité retrouvée...

Il s´agit bien sûr ici des prochaines élections législatives dont les informations émanant des partis politiques confirment la tenue quoi qu´il advienne, y compris en Kabylie. Voilà au moins un premier point d´acquis. Le second point nous apprend que tous les partis y participeront à l´exception de ceux qui, frappés de nanisme ou de cécité politiques, ont l´habitude de prêcher le boycott. Il y a quelques semaines, un parti politique était donné favori: le RND.
C´est vrai qu´il a conservé une certaine avance, mais comme le 30 mai est encore loin, on ne peut qu´être prudent concernant les pronostics. A la même période, on ne pouvait en dire autant du FLN que l´ostracisme des «années noires» n´a pas cessé de poursuivre, ni de ses dirigeants qui s´étaient pourtant jetés à l´eau sans hésiter. Qu´en est-il du FLN aujourd´hui? Grâce à la personne de Ali Benflis, à son charisme et à l´efficacité qu´il a démontré sur tout ce qu´il a entrepris jusqu´ici, la vieille image d´un FLN «au pouvoir» des années 70-80 n´est plus de mise. En introduisant le concept de rajeunissement aussi bien de sa base que de ses instances, son secrétaire général ne croyait pas si bien faire. Que représente de nos jours le FLN par rapport à toutes les vicissitudes endurées par l´Algérie depuis octobre 1988? On a discuté avec des dizaines d´Algériens pour éviter de vous livrer une réponse à l´emporte-pièce, leur verdict est simple, mais profond: ils considèrent que choisir le FLN c´est choisir une valeur refuge, comme l´or dans un contexte de crise économique durable.
Par quels indices indiscutables peut-on vérifier un tel engouement? Par la saturation des kasmate qui n´arrivent plus à contenir les dizaines de candidats qui se présentent à leur portillon chaque matin. Saviez-vous que pour les 32 sièges de députés alloués à la ville d´Alger par la loi électorale, 2000 dossiers de candidature ont déjà été déposés.
Par quoi s´explique ce phénomène? D´abord par la nouvelle attraction qu´exerce le FLN nouveau sur son environnement.
Nous l´avons déjà dit, il s´agit d´ «une valeur refuge», ou si l´on préfère d´une valeur historique inaltérable pour parler un peu comme les experts de métaux précieux.
Et l´engouement n´est pas propre à Alger seulement car, comme une pathologie particulièrement contagieuse, c´est tout le pays qui en est affecté. Mais pour éviter de saturer le lecteur d´une longue énumération de chiffres en vigueur dans toutes les kasmate d´Algérie, disons que les deux mille candidats d´Alger donnent, à eux seuls, le ton et la dimension du «miracle» qui s´est produit dans les rangs du FLN depuis le départ de Benhamouda et son remplacement consensuel par Ali Benflis à la tête du secrétariat général de l´ancien Front de libération. S´agit-il de miracle ou de prise de conscience? La question est tellement pertinente qu´elle nous rappelle que ce parti est tellement sollicité que parmi ses demandeurs, certains candidats potentiels figurent parmi les durs des durs des non-dialoguistes des ârchs qui l´ont sollicité pour les prendre sous ses auspices en tant que compétiteurs aux prochaines législatives. Pour l´heure, on ne sait pas si le FLN a accédé ou non à leur demande...