L'Expression

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Faites d'abord votre mea-culpa majesté!

Avec le dernier dérapage de sa représentation diplomatique et l'affaire de l'espionnage, le Makhzen doit comprendre qu'Alger n'est pas prête à passer l'«éponge».

Insolite. Dans un discours prononcé à l'occasion de la fête du Trône, le roi Mohammed VI déplore les tensions qui existent entre son pays et l'Algérie. Il invite les autorités à rouvrir les frontières, assurant à l'Algérie qu'elle peut faire confiance à son voisin de l'Ouest.
Notre «ami» le roi ne fait même pas état de la dérive particulièrement dangereuse de la représentation diplomatique marocaine à New York, qui a distribué, récemment, aux pays membres du Mouvement des Non-Alignés, une note officielle dans laquelle le Maroc soutient publiquement et explicitement le «droit à l'autodétermination du peuple kabyle». L'idée de prendre une position claire sur ce grave incident, qui a amené l'Algérie à rappeler son ambassadeur et à sommer le Makhzen de s'expliquer, ne semble pas traverser l'esprit du roi. Et pourtant, ce dernier avait une occasion exceptionnelle pour s'en excuser, ou, du moins - si les rois ne s'excusent pas- de réaffirmer l'attachement de son pays à la stabilité et à l'unité de l'Algérie. Cela est le dernier souci du roi, ce qui compte pour lui, c'est de rouvrir les frontières et libérer le commerce du narcoroyaume! On ne sait qui Mohammed VI veut duper, en disant qu'il aspire aussi à rétablir la confiance en invitant le président Tebboune à «faire prévaloir la sagesse»? De quelle sagesse parle le roi? Il semble oublier que c'est le Makhzen qui a agressé l'Algérie lors de la guerre des Sables en 1963. C'est aussi le Maroc qui a accusé, fallacieusement, Alger d'être derrière l'attentat terroriste de Marrakech en 1994, pour chasser des résidents algériens du Maroc, confisquer leurs biens et instaurer un visa d'entrée. Par les actes et par les mots, le Makhzen a, de tout temps, mené une «sale» guerre à l'Algérie. Une guerre truffée de provocations, de campagnes médiatiques hostiles et de duplicité. À cela, s'ajoute, désormais, les menaces sur l'intégrité et l'unité nationales de l'Algérie, sans oublier, également, à travers le scandale de Pegasus, l'espionnage numérique agressif, et à grande échelle, des hauts responsables civils et militaires. Dans ce chapelet de bellicisme et d'hostilité, y a-t-il une place pour la sagesse? Sûrement pas et encore moins pour la confiance. Faut-il rappeler que, président d'honneur d'El Qods, le roi n'a pas hésité à trahir la cause palestinienne et à soutenir l'entité sioniste. Et il ne s'agit pas là de la première infidélité du royaume. Hassan II avait bien été derrière la débâcle des troupes arabes lors de la guerre des Six-Jours, en 1967. Avant donc de s'engager dans un «show» qui ne sied guère à «sa majesté» et de jouer le rôle de la victime, dans une relation que son Makhzen n'a fait que miner depuis toujours, Mohammed VI devrait peut-être commencer par faire son mea-culpa. Car, avec le dernier dérapage de sa représentation diplomatique et l'affaire de l'espionnage, le Makhzen doit comprendre qu'Alger n'est pas prête à passer l'«éponge». Elle attend toujours les explications qu'elle a exigées du Makhzen et ce n'est pas un appel à la sagesse et une demande de réouverture des frontières qui ébranleront sa détermination à mettre un terme à l'animosité du voisin de l'Ouest. L'Algérie, état et peuple, ne se laissera pas duper par les fausses promesses du Makhzen qui l'assure ne jamais craindre «de la malveillance de la part du Maroc». Pourtant, le roi ne manque pas, juste après avoir fait part de ses «meilleurs sentiments», de rendre hommage à l'armée royale marocaine. Message bien reçu à Alger. Dont acte. 

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