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Le patrimoine fossilifère massacré à Tizi Ouzou

Des traces lybiques passées au brise-roche

Cet acte grave s’est passé à Abizar dans la commune d’Aghribs, plus précisément au site connu sous le nom de Tissira bw Azrou.

Un site archéologique vient de subir un acte de vandalisme et de destruction. Le site connu à Aghribs sous le nom de Tissira bw Azrou, à Abizar, a subi les coups de l'inconscience au brise-roche. Un acte résultant sans nul doute de l'ignorance de la valeur historique de ce site, relevant du patrimoine culturel millénaire de la région, mais aussi de l'Algérie. En effet, ignorant les traces des vestiges millénaires gravés sur le rocher, un citoyen a voulu l'exploiter pour la construction en utilisant un brise-roche.
Devant cette situation délicate qui fait que les autorités communales n'ont pas de prérogatives pour protéger ce site, c'est le premier responsable de la commune, Lounès Djouadi qui est sorti de sa réserve pour appeler à l'arrêt de ce massacre. Ce dernier, soucieux de la préservation de ce site, a lancé un double appel, d'une part, à la direction de la culture pour faire un effort pour protéger ces sites qui sont une partie de notre histoire et mettre les moyens nécessaires à leur valorisation. D'autre part, le maire a invité un groupe d'archéologues de la région à lancer des recherches sur le site, afin de le protéger des agressions non pas volontaires mais surtout celles résultant de l'ignorance de sa valeur. Ce dernier affirme d'ailleurs sur sa page Facebook: «Je suis convaincu que si des recherches plus approfondies sont engagées, on trouvera certainement un village enfoui dans cette région. L'appel est lancé à Mohand Akli, Rachid Hamdidouche et Ahmed Oudjiane. Au moins cette équipe de chercheurs de la région pourrait faire un premier diagnostic. Je sais que ça demande énormément de moyens, mais au moins ils peuvent nous donner la valeur historique de ce site.» En fait, le phénomène ne se résume pas à Aghribs, mais plutôt à plusieurs localités où se trouvent des sites archéologiques non classés. Dans la région du littoral, un vrai patrimoine historique est en déperdition loin des regards des services de la culture, surtout des archéologues. Les constructions romaines érigées pour isoler les populations autochtones des zones urbaines habitées par les Romains et les Berbères assimilés, gardent encore des traces qui traversent plusieurs communes. Les anciens les appelaient en kabyle «Aghalad Oujehli». C'est une haute muraille construite avec des pierres qui ressemblent à celles qui ont servi à élever les villes romaines de Tigzirt. Le mur qui traverse plusieurs communes commence aux environs de Dellys pour aller contourner le littoral vers Makouda, Ouaguenoun et Timizart pour faire une boucle vers le littoral aux alentours d'Azeffoun.
Aujourd'hui, il ne reste qu'une infime partie encore debout, mais qui se trouve engloutie par les forêts. C'est d'ailleurs une chance qu'elle soit couverte de broussailles qui la protègent. Oublié, ce vestige d'une vie ancienne qui a vu les tribus berbères refoulées loin des sites urbains romains témoigne d'un passé tumultueux entre les deux parties. C'est un objet d'étude qui peut expliquer un grand nombre de zones d'ombre dans l'histoire de l'Afrique du Nord qui reste en jachère. 

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