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Fin de la saison estivale

Des leçons pour asseoir le tourisme interne

S'en plaindre pour ne pas avoir pu, et de n'avoir pas su, profiter de cette déconvenue du tourisme international pour asseoir les bases d'un véritable tourisme interne.

L'été est la saison des vérités et celle des bilans autant pour le département ministériel qui a la charge du secteur du tourisme, que pour les professionnels. Pour les décideurs politiques, on peut se laisser aller à toutes les promesses à longueur d'année sans que cela n'engage en quoi que ce soit. Ou n'a grand-chose. Parler de tourisme, bien sûr. Parler de projets, du nombre incalculable de lits réalisés ou en projet, d'écoles hôtelières qui vont foisonner, des vertus du tourisme écologique, responsable... et même de qualité, en temps de médiocrité proliférant et banalisée.
On peut même traverser le pays de long en large, du nord au sud, aller à la rencontre de ceux qui font et qui vivent véritablement du tourisme, faire entrevoir les contours du tourisme de demain, procéder à des ouvertures de chantiers ou inaugurer des ouvrages achevés... En somme, faire rêver de jours meilleurs à des échéances plus ou moins lointaines...
Tout cela est bon, utile, voire important pour entretenir l'attente. Mais... l'été, c'est l'examen de vérité.
Quand arrive l'été, les actes, les faits se substituent tout naturellement aux paroles, aux promesses. Où passer ses vacances?
À quels prix, dans quelles conditions? Ces questions récurrentes, ces questions tant redoutées qui viennent tout troubler et auxquelles il faut trouver réponse immédiate, reviennent à l'ordre du jour. Et bien malin qui leur trouvera des réponses. Bien plus malin encore celui qui proposera des solutions idoines qui satisferont le plus grand nombre.
Les endroits, tout le long des plus de mille deux cents kilomètres de côte, ne sont pas nombreux à mériter d'être cités comme de véritables lieux de villégiature. Qu'ils soient complexes touristiques, hôtels balnéaires, terrains de camping. Il est illusoire de tenter d‘y chercher ou d'y trouver refuge pour quelques jours de détente et de vacances. Et quand la qualité y est, les tarifs ne suivent pas, exorbitants qu'ils sont.
Il faut, toutefois, reconnaître que cette saison a été différente des saisons précédentes. De nombreuses propositions sont soumises autant par le secteur public que par le secteur privé. D'énormes investissements ont été consentis dans ce sens.
Pour le secteur public, les investissements en rénovation, modernisation du parc hôtelier balnéaire public ont été du ressort du Groupe HTT (Hôtellerie, Tourisme Thermalisme). Les infrastructures touristiques de Tipaza, des Andalouses d'Oran, du Mazafran de Zeralda ou de Sidi Fredj. Même les tarifs qui y sont proposés sont reconnus comme étant accessibles. Mais un arbre peut-il cacher une forêt?
La demande est telle que sa satisfaction s'avère illusoire par les seuls établissements publics. Les offres réunies des établissements publics et privés, peu importent les tarifs proposés, sont incapables de répondre à la demande.
Pour ceux qui n'y auront pas eu droit, il faudra se contenter des espaces sablonneux des rives de la grande bleue, le temps d'une journée de mer et de soleil, pour leurs vertus bienfaitrices.
Sinon, et pour ceux qui ont les moyens, il faudra comme toujours se résoudre à se diriger vers d'autres espaces outre- frontières pour laisser libérer son envie de s'éclater et se laisser aller à l'exultation et aux réjouissances du changement temporaire de mode de vie, et de profiter de cadres plus adaptés et plus appropriés aux besoins de distractions et d'amusements ludo-éducatifs.
La Tunisie, aux prises avec ses propres contradictions n'aura pas drainé la foule comme à ses habitudes et comme attendu avec la réouverture des frontières. Ils n'auront été, en juillet, que quelque 60000 Algériens à y aller et ils seront probablement une centaine de milliers pour toute la saison estivale. Faut-il s'en plaindre ou s'en féliciter. Probablement les deux. S'en féliciter pour la reprise des flux touristiques, preuve d'une pandémie finissante et toutes ces familles qui auront plus ou moins tiré la satisfaction recherchée. S'en plaindre pour ne pas avoir pu, et de n'avoir pas su, profiter de cette déconvenue du tourisme international pour asseoir les bases d'un véritable tourisme interne. 

*Expert en tourisme

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