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La Journée mondiale de l’eau fêtée à Bouira

De gros moyens et quelques couacs

Les statistiques de la direction de l’hydraulique étaient d’une importance capitale. Mais, tout exhaustives qu’elles ont été, elles ne pouvaient montrer qu’une facette de la problématique liée à l’eau..

La journée de l'eau se célèbre aussi. Elle plus qu'aucune autre, en principe. Car dans la réalité, les choses vont un peu autrement. Celle fêtée cette année, parle d'elle-même. Il y a eu des chiffres. Certains de vrais indicateurs qui montrent que la situation évolue mal d'année en année. Le fait que nous ayons eu près de 190 mm (cela a été avancé par la station météorologique de Bouira) en quelques jours ne dispense pas de regarder dans le rétroviseur. L'année 2023 a montré qu'en matière de pluviométrie, on n'est jamais à l'abri d'une mauvaise surprise. Ce qui a cloché? D'abord, le choix du lieu. Il doit être bien en vue. Si surtout on a un message à faire passer. Et le message, cette année, comme les précédentes aurait été: messieurs, l'eau se raréfie. Méfions-nous, nous allons au devant d'une autre crise. Celle-ci a commencé il y a des années. L'indicateur de cette crise qui va crescendo est le barrage de Koudiet Acerdoune. Trompés, aveuglés par son imposante structure (640 millions de m3), nous ne voyons pas alors que son niveau rasait le sol. Aujourd'hui, il est à 37 millions et seules 13 communes restent encore raccordées. Àvec cette quantité, même s'il ne pleuvait pas, nous pourrions passer un été tranquille. Mais soyons vigilants et gaspillons moins. C'est la seule condition de ne pas en manquer. De ne même jamais en manquer. Ce message, s'il avait été tenu, aurait paru long. Mais c'est la journée de l'arbre et c'est la fête. Dans une fête, les discours, lorsqu'ils sont habilement construits, ne paraissent jamais ni longs, ni ennuyeux. Le lieu, en plus, cette année a été mal choisi. Juste en face de l'ancienne Courde justice A tel point que cela a créé, ce jeudi matin, un embarras sur le grand boulevard. Il aurait été plus judicieux d'opter pour la Maison de la culture qui est au centre de la ville ou encore sur la place publique, en face. Il y a d'autres endroits qui auraient beaucoup mieux convenu. Cette cour carrée à l'autre bout de la ville, coincée entre une entreprise étatique et la Douane, manquait d'espace. Il y a eu une exposition. Mais qu'y voyait-on? Il y avait «Agire», il y avait la station météorologique. Il y avait encore les chiffres de la direction des ressources en eau, puis du matériel de labo pour les stations d'épuration et du matériel d'assainissement. Et c'était tout. Combien de temps avait mis le wali pour en faire le tour? Le temps de prendre quelques notes, et la cour se vidait, et déjà, on retirait les affiches. Le premier responsable ayant quitté les lieux, il ne restait presque personne.

L'invité manquant
Peut être devrions-nous parler au pluriel? Il n'y a pas que le secteur auquel nous pensons et dont la présence à cette journée était indispensable. Il y en a eu d'autres comme l'ADE, l'Onid, les maraîchers, les fermes pilotes. Cela eut fait plus de monde et cela eut donné lieu à plus d'échanges. Or, non seulement tous ces partenaires des «Ressources en eau» étaient absents, mais surtout ce secteur. Il a toujours montré combien la question de l'eau le concernait. L'année dernière, au début de la crise, entre février et mars, un comité de suivi, installé à la direction des Ressources en eaux, observait l'évolution de la situation toutes les semaines, en gardant un oeil attentif sur les deux grands barrages: Koudiet Acerdoune dont le niveau ne cessait, de baisser et Tilzdit, même s'il accusait mieux le coup. L'enjeu alors consistait en une âpre négociation autour de la dotation d'eau pour la céréaliculture, l'arboriculture et les cultures maraîchères, chaque groupe d'agriculteurs faisant valoir ses arguments pour en obtenir un peu plus. Même si nous savions que les choses sont rentrées dans l'ordre depuis. La superficie emblavée, estimée à 75000 ha, est connue et les champs, d'un beau vert tendre, ne nécessitent pas d'irrigation d'appoint. D'ailleurs, la pluie est annoncée dans trois jours et la température reste fixée autour de 27%, depuis près d'une semaine.
Il ne s'agit pas de créer une ambiance en ayant plus d'invités. L'enjeu est plus important encore. Il s'agit de fournir une information complète sur une situation complexe qui touche plusieurs secteurs. Comment produire de l'électricité sans eaux? Comment évoquer les cantines scolaires en période de crise aiguë? Comment espérer une saison chaude peinarde sans une hygiène rigoureuse, alors qu'on lutte depuis des mois contre l'hépatite B, dont jusqu'ici on a enregistré plus de 400cas? Et comment parler de sport tout court, sans douches qui fonctionnent et de piscines pleines? Tout se tient donc et les secteurs ont intérêt en ces temps difficiles de jouer plutôt collectif qu'en solo. Les statistiques affichées par la direction de l'hydraulique étaient d'une importance capitale. Mais, tout exhaustives qu'elles ont été, elles ne pouvaient montrer qu'une facette de la problématique liée à l'eau, à sa production, à son stockage, à sa distribution et à l'irrigation.

Des chiffres, en veux-tu... en voilà
Agir, par lequel a commencé notre visite, à l'opposé de celle du wali pour ne pas interférer, présentait à cette occasion les quatre axes de son action autour de la gestion de l'eau et son impact sur le développement. Un peu plus loin, nous faisions connaissance avec la station météorologique de Bouira et les différents moyens qu'elle utilise pour recueillir l'eau de pluie (pluviomètre), l'éprouvette graduée jusqu'à 8mm qu'l'on plonge dans le pluviomètre pour la remplir (1mm=1litre d'eau sur m2), le pluviographe, un appareil qui sert à mesurer la quantité et la densité des précipitations. Nous apprenions, enfin que la station de Bouira a enegistré un cumul pluviométrique de l'ordre de 246,1mm, alors qu'à Sour El Ghozlane, qui est pourtant située sur les Hauts- Plateaux, on en a enregistré 300,7mm. Et, d'un coup, en passant au stand suivant, nous nous trouvions en face des trois tableaux résumant la situation hydrique de la wilaya de Bouira. Etant donné sa taille et son volume, il est juste que la direction des ressources en eau ait voulu commencer sa fiche technique par Koudiet Acerdoune: 23 communes restent raccordées à lui, alors qu'il y a trois mois, avec moins de 2 millions de m3, il était question de le mettre au repos. Aujourd'hui sauvée in extrémis par les dernières pluies qui l'ont renfloué à hauteur de 37 millions de m3, il fournit de l'eau potable pour 456 740 habitants. Pour les communes qui y sont raccordées, cela va, pour ne citer que les daïras, de Lakhdaria à Hadjr Ezarga, en passant par Bouira, Aïn Bessem Bessem et Sour El Ghozlane. A l'est, avec un volume estimé à 67 millions de M3, le barrage de Tilzdit alimente une population estimée à 365 740 habitants. Ce sont les 16 communes de l'est. Il est cependant question de leur ajouter les 14 communes qui vont être désaccordées du barrage de Malaa (Acerdoune). Les nappes souterraines prennent en charge 6 communes pour une population estimée à 68683 habitants. Cela va de Aghbalou à Ridane en passant pas Saharidj et Aïn Turk. Le moins productif est le barrage de oued Lakhal. Il arrive, loin derrière les deux autres avec 4,2 millions de m3. La production journalière globale provenant des nappes et des eaux superficielles est estimée à 116233 m3, dont 37150, pour les premières et m3 et 79002 m3 pour les secondes. Celle des trois barrages est estimée à 15147 m3 /J, pour Koudiet Acerdoune, 58341 m3/J, pour Tilzdit et 5594 m3/J, pour Oued Lakhal. Ce qui est intéressant dans ce bilan, plutôt qu'une étude, ce sont les besoins de la population estimés à 132326 m3/J. Soit 150 l/J par habitant. Ce qui est énorme, vu qu'on ne consomme pas plus de deux litres par jour, le reste allant en lavage, douche et nettoyage. Les indicateurs de gestion font état en matière d'approvisionnement en eau potable d'une population de 82171 habitants. Ceux des infrastructures de 6183 km réparties en adduction (1451 km) et distribution (4932 km). Les capacités de stockage sont estimées, elles, àà 271153 m3. Le taux de raccordement est de 97%. Le nombre des habitants des communes gérées par l'ADE est de 768248 habitants. L'unique commune gérée par l'APC compte 61591 habitants. Le nombre d'abonnés de l'ADE est de 160348, dont 6348 facturés au forfait.

L'irrigation, un souci permanent
L'année dernière a montré combien ce souci est réel et usant. Les céréaliers, les patatiers, les producteurs de tomates, les arboriculteurs, craignant le pire, ne parvenaient pas à fermer l'oeil, se battant comme de beaux diables pour quelques m3 de plus. C'est que l'enjeu était considérable. Il l'est toujours. Sauf que cette fois, les agriculteurs ont bon espoir, l'année paraissant bonne. L'irrigation, dont on prélève chaque année les dotations sur les barrages, s'avère être le parcours du combattant. C'est que le procédé s'est ancré dans nos cultures céréalières, arboricoles et maraichères. Nous ne pouvons plus travailler sans eau. Encore moins sans pluie, alors qu'existent d'autres cultures comme celles des légumes secs qui nécessitent peu d'apports pluviométriques. La remarque à été faite aux agriculteurs lors de la journée d'étude organisée dernièrement par la CNMA à l'hôtel AB Park.
On imagine ce que donneraient les 5520 ha situés sur le plateau d'El Esnam et les 2200 ha se trouvant dans les plaines des Arribs (Aïn Bessem), si on y cultivait les lentilles, les fêves ou les pois chiches. Il faut savoir changer le fusil d'épaule quand on sent que la situation vire au vinaigre. D'autres sources que les barrages sont exploitées en la matière. On a les 39 retenues collinaires, même si 9 d'entre elles sont signalées comme étant complétement envasées, trois stations d'épuation, bientôt de nouveau fonctionnels, 310 forages, 119 sources, et 446 fonçages autorisés entre 2022 et 2023. Voilà pour la mobilisation et la gestion des ressources en eau, tant pour la consommation que pour l'irrigation. Pour des considérations liées à l'espace, nous faisons l'impasse sur les programmes de rendus public en cette journée par le biais de l'affichage, bien qu'il soit tout aussi intéressants, car tous ont des relations étroites avec l'eau, sa production, sa distribution et son stockage. Mais nous y reviendrons dès que l'occasion s'y présentera. 

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