L'Expression

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Dangereuse apathie

La solution doit émaner des Algériens. Le peuple qu'on disait résigné et «maîtrisable» a démontré ses atouts en réinvestissant l'espace politique et public. Il a montré admirablement sa maturité et son amour pour le pays.

Depuis le 22 février, le peuple est dans la rue. Jeunes, vieux, travailleurs, chômeurs, avocats, médecins, enseignants... Ils sont tous opposés à la perspective d'un 5e mandat de Abdelaziz Bouteflika. Ils exigent le changement pacifiquement. Ils rêvent d'écrire une nouvelle page de l'histoire de leur pays. Mais face à cette colère vive, le pouvoir en place reste apathique. Les quelques réponses qui ont été données aux Algériens n'ont fait qu'allumer encore plus la mèche. Les Algériens qui gardent certes, le souvenir de la décennie noire - qui avait fait quelque 200.000 morts - ont cependant brisé le mur de la peur et sont décidés à prendre leur destin en main. L'opposition, elle, tente de prendre la vague de l'élan populaire mais sans réellement y parvenir. Elle souffre d'un flagrant déficit de crédibilité auprès de la population qui a déserté ses arènes. Qui doit donc répondre à ses millions d'Algériens et qui doit aussi les représenter? Il est clair que la prochaine élection présidentielle n'apportera pas le changement que demande le peuple. La solution doit donc émaner des Algériens. Le peuple qu'on disait résigné et «maîtrisable» a démontré ses atouts en réinvestissant l'espace politique et public. Il a montré admirablement sa maturité et son amour pour le pays. Le civisme déployé, l'organisation orchestrée, sont autant de leçons d'une jeunesse que tout le monde croyait inconsciente et puérile politiquement. Les slogans scandés et les voix exprimées ont, il faut le reconnaître, surpris plus d'un. La voix du peuple est donc la nouvelle donne de la scène politique en Algérie et c'est avec elle qu'il faut compter désormais. Il est donc impossible de proposer une initiative de dénouement de la crise actuelle sans intégrer la volonté populaire.
La négociation d'une transition du pouvoir ne pourra plus se faire entre les actuels dirigeants et une opposition non reconnue. Impérativement, la pression populaire doit se structurer pour s'imposer comme acteur incontournable pour le devenir du pays. Et elle réussira à le faire tout autant qu'elle a réussi à faire abstraction de toutes ses divergences pour se soulever contre le régime. Les nouvelles têtes qui émergeront donc pour porter la voix du peuple, devront être associées aux débats. Car, elles représentent un sang nouveau, de nouvelles idées et tout un projet alternatif. En fait, la voix du peuple constituera une force de proposition face à un pouvoir décrié et une opposition stérile. Elle ambitionne à un changement par le bas. Désormais, la parole est dans la rue et la jeunesse est déterminée à prendre le flambeau.

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