L'Expression

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Communiqué de Mohamed Benchicou

Quand Nouredine Zerhouni a juré publiquement de «faire payer le directeur du Matin» pour avoir révélé l´affaire Sadaoui et étalé son passé de ministre tortionnaire, j´étais loin de penser qu´il allait utiliser des méthodes aussi indignes que le mensonge. Il a placé mes téléphones sur écoute, il m´a fait suivre jour et nuit, voilà qu´il ment maintenant sur mon compte. Affolé de n´avoir rien trouvé sur moi à l´issue de la fouille qu´il a fait procéder par les services de police samedi après-midi à l´aéroport d´Alger, et apprenant que la presse allait rapporter sa bavure policière dans ses éditions de dimanche, le ministre de l´Intérieur a fait rédiger à minuit, à la hâte, un communiqué mensonger qu´il n´a pas hésité à faire publier dans El Moudjahid et à faire lire à la radio et à la télévision. Pour les besoins de son scénario mensonger, il a inventé un «délit», la possession de bons de caisse tout à fait légaux, et affirmé, toute honte bue, que le dit «délit» a fait l´objet d´un procès-verbal qui aurait été établi par les services de police. C´est faux. Le ministre ment. Il n´y a jamais eu de procès-verbal.
Devant précisément l´absence de délit, les policiers n´ont établi aucun document, contrairement à ce qu´écrit Nouredine Zerhouni. Ils m´ont restitué tous mes documents personnels, mes papiers d´identité, mes chéquiers, mes cartes de crédit ainsi que mes bons de caisse personnels que j´ai l´habitude d´avoir sur moi quand je me déplace, pour des raisons de sécurité. Quelle loi interdit à un citoyen algérien d´avoir sur lui son livret d´épargne ou ses bons de caisse, légaux, délivrés par des banques algériennes? Nous le saurons de la bouche du juge, puisque Zerhouni parle de saisir la justice. En vérité, le ministre croyait trouver dans mes bagages des sommes en devises destinées à faire reparaître le journal, pensant que le directeur du Matin utilisait les mêmes procédés que le clan qui est le sien, eux qui sont habitués à expatrier des sommes d´argent dans des valises. Il a menti pour se sortir d´embarras.
Quelle décadence! Ce recours honteux à la désinformation démontre le désarroi du cercle présidentiel. Pour notre part, cela ne nous étonne pas. Le Matin, qui a toujours agi dans la transparence, et qui est victime d´une suspension arbitraire, reste déterminé à revenir dans les kiosques le plus tôt possible, dès le règlement des créances, que les imprimeries lui ont fabriquées sur instruction du gouvernement.
C´est l´unique objectif qu´il s´assigne pour l´heure et il ne compte pas se laisser divertir par l´agitation désemparée du ministre de l´Intérieur.

De Quoi j'me Mêle

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