L'Expression

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AVANT-PROJET DE LOI PORTANT PROFESSION D’AVOCAT

«C’est une aberration, M. le ministre!»

La première mouture minimise les droits des avocats au point qu’«il leur est interdit de suspendre une audience».

Les avocats ont rejeté hier, dans le fond comme dans la forme, l´avant-projet de loi portant profession d´avocat, proposé par le département de Tayeb Belaïz. «Cet avant- projet bafoue les droits des avocats», a déclaré à L´Expression Me Abdelmadjid Sellini en marge d´une assemblée extraordinaire tenue hier, au niveau de l´Ugta. Qualifié d´«ingérence»...et de «danger», cet avant-projet contient, selon les robes noires apostrophées, une série de contradictions qui servent uniquement l´intérêt de la tutelle. Il freine l´épanouissement des capacités intellectuelles des avocats et «risque de causer au pays un retard de 50 ans», souligne Me Sellini. Les avocats stagiaires, même doués, doivent exercer 11 ans durant dans une cour pour qu´ils puissent y plaider. Et s´ils veulent plaider au niveau de la Cour suprême, ils n´ont simplement qu´à exercer dans une cour ordinaire pendant une durée de 12 ans. «Une aberration» contenue dans l´avant projet de loi, déclare Me Sellini à l´adresse des journalistes. Et d´ajouter: «Mettre notre profession libre sous tutelle, contredit les instructions du premier magistrat du pays. De ma part, ce serait une traîtrise de se taire face à ce genre de décisions inconsciente prise sans notre sollicitation.» Les autres points contenus dans ce texte et qui ont soulevé un tollé chez les avocats sont le fait de minimiser leurs droits au point où «il leur est interdit de suspendre une audience». Ce rejet, faut-il-le signaler, n´est pas le premier du genre. Les avocats avaient déjà rejeté l´initiative de Ouyahia, alors ministre de la Justice, portant révision de la loi régissant cette profession. Ce projet de l´actuel Premier ministre avait suscité un déluge de contestations, obligeant son initiateur à le retirer. Excepté quelques avocats qui ont «salué» la loi d´alors, les autres ont jugé nécessaire sa révision afin qu´ils soient mieux protégés eux qui exercent ce métier se distinguant des autres professions relevant de la justice «par sa capacité d´être un baromètre d´évaluation du respect des droits des citoyens». Ces propos lourds de sens étaient prononcés par Abdelmadjid Sellini, parlant au nom de l´Union nationale des avocats.
Me Sellini, en termes plus clairs, a toujours insisté sur une réforme positive et efficiente. Dans un autre contexte, cet avocat est revenu sur le mouvement des Robes noires au niveau du barreau régional d´Alger. Autrement dit, l´annulation des élections pour le renouvellement de l´Ordre des avocats d´Alger, qui s´étaient déroulées les 24 mars et 7 février derniers et qui avaient vu la victoire écrasante de la liste de Me Sellini. «Soyons en sûrs! ce report, que j´accepte d´ailleurs, n´a d´autre objectif que de nous faire perdre du temps afin de passer ce projet de loi» dit-il confiant. Cependant «si j´ai mené ce combat, c´est dans l´intérêt général: celui du citoyen et du pays». Et d´expliquer qu´une 2e assemblée générale aura lieu d´ici 15 jours avant d´organiser les élections dans les plus brefs délais. Le premier tour s´était déroulé le 24 mars 2008, alors que le second, programmé une semaine après, a dû être reporté au 7 avril pour diverses raisons plus ou moins valables. La liste de Me Sellini, qui était le bâtonnier sortant, avait obtenu, au bout des deux tours, 25 sièges sur les 31 que compte le conseil.

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