«Cela devrait servir de leçon»

Le président du MSP, Abderrezak Makri a écrit sur un post-facebook : «Soubhane Allah, Ahmed Ouyahia en prison !». «Ouyahia nous défiait et nous répondait du haut du pupitre de l’APN avec mépris et, le comble, considérait que nous avions dévié de la voie de cheikh Mahfoud Nahnah», rappelle-t-il.
«Voici venue la chute de celui qui avait la toute-puissance de faire la pluie et le beau temps, de détruire injustement tant de carrières et ayant permis l’enrichissement indu de tant d’autres personnes via la corruption. Son incarcération offre une scène historique et exceptionnelle !», a-t-il jubilé. «Notre histoire avec Ouyahia est longue, nous y reviendrons après», a-t-il soutenu. «Je ne suis pas là à m’en réjouir, mais cela devrait servir de leçon pour comprendre que la puissance appartient à Dieu et ce qui demeurera à la fin, ce sont les luttes des hommes contre l’injustice, la corruption et les corrompus à un moment où l’omerta régnait en maître…», a-t-il ajouté.
Le porte-parole du RND, Seddik Chiheb a rendu public ce jeudi un communiqué en réaction à l’incarcération de son secrétaire général, Ahmed Ouyahia. «Le RND renouvelle sa confiance en la justice dans sa lutte contre la corruption et les corrompus et contre tous ceux qui ont trahi la confiance du peuple et transformé les postes de responsabilité pour s’enrichir d’une manière illégitime, dilapider les deniers publics et freiner le développement économique du pays en appauvrissant le peuple et en ratant une occasion pour réaliser le progrès en Algérie », écrit le RND dans un communiqué signé par Seddik Chiheb.
Par ailleurs, le célèbre avocat et militant des droits de l’homme, Mustapha Bouchachi, réputé avoir de l’influence sur les manifestants, a réagi à la série d’incarcérations opérées depuis mercredi dernier par le juge d’instruction de la Cour suprême.
En commentant l’incarcération de Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal et Amara Benyounès, il a souligné que «cet instant a été attendu avec impatience par les Algériennes et les Algériens, qui n’ont jamais imaginé que les symboles du système corrompu, qui a dilapidé, gaspillé les ressources du pays, avec la participation des parties étrangères, puissent comparaître devant la justice algérienne pour répondre de leurs forfaits». «J’ai constaté la joie du peuple devant cette scène historique et inédite», a-t-il indiqué. «Je dis que cela est positif avec toutes les normes requises et répond à une des revendications de la rue.»
«Les magistrats trouveront un moyen de les poursuivre, tout en respectant la loi durant les procédures et les procès.»
A l’instar du Hirak pacifique qui a ébahi le monde entier, la justice algérienne donnera l’exemple par son indépendance, son impartialité et son engagement à poursuivre les symboles du régime…», a-t-il soutenu. «De point de vue moral et éthique, l’homme par qui ce chaos est arrivé, celui qui a bâti ce système de corruption et aidé des responsables de partis politiques et autres à commettre tous ces détournements, en l’occurrence Abdelaziz Bouteflika…», a-t-il souligné. Par ailleurs, il qualifie le dernier discours de Abdelkader Bensalah et l’annonce de son maintien à la tête de l’Etat, d’«une provocation qui nargue le peuple algérien qui manifeste de manière continue depuis bientôt 4 mois pour le départ du système et de tous ses symboles».
Le Hirak qui a réussi a annuler le cinquième mandat et les élections du 18 avril et du 4 juillet dernier ne demande qu’une transition démocratique qui sera gérée par des personnes en qui il a confiance …», a-t-il conclu.