L'Expression

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Ce qui ne va pas

Nous savions que la politique en France est tombée bas, très bas. Mais nous ne savions pas qu'elle avait atteint pareil niveau.

Que les journalistes de Le Monde, désireux de couvrir le voyage du Premier ministre français, introduisent une demande de visa d'entrée en Algérie, c'est ce qu'il y a de plus normal. Tous les pays du monde savent ce qu'est un visa d'entrée sur un territoire national et, dans la quasi-totalité des pays, la procédure est appliquée. Que les autorités algériennes refusent d'accorder un visa d'entrée à des journalistes d'un quotidien qui s'est fait remarquer, la veille, par des insinuations tendancieuses et un amalgame volontairement entretenu, voilà aussi ce qu'il y a de plus normal. Personne ne s'attendait, ni de ce côté-ci de la Méditerranée ni de l'autre, à ce que les Algériens courent prendre dans leurs bras ceux qui avaient volontairement entrepris de porter atteinte à l'une de leurs institutions.
Que le journal en question proteste. Qu'il crie sur tous les toits. Qu'il fasse des réclamations, qu'il envoie des demandes... Tout cela est normal. Qu'il invoque la liberté d'expression, qu'il mette en avant la liberté de presse, qu'il crie au scandale, tout cela aussi est ce qu'il y a de plus normal. Les hommes savent depuis longtemps que les perceptions diffèrent et que, selon cette différence, on ne peut tous avoir la même explication des choses, donc la même évaluation, ni le même jugement. Tout comme une «Une» peut sembler à celui qui la conçoit totalement justifiée et objective, elle peut être vue par celui auquel elle porte atteinte comme une indécence et donc partiale, subjective et totalement condamnable. Et, tout comme celui qui se voit refuser un visa peut se considérer lésé et donc atteint dans son droit à la liberté d'expression, celui qui lui refuse l'accès à son pays peut considérer cela comme un droit d'exercice de souveraineté que nul ne peut remettre en cause. Et tout cela est amplement normal et compréhensible. Là où cela ne va pas, par contre, c'est lorsque quelques médias s'érigent en donneurs de leçon. Lorsqu'ils entament une démarche totalement absurde de solidarité avec ceux auxquels le visa a été refusé. Lorsqu'ils se comportent de façon totalement irresponsable et indécente en reprenant, comme l'a fait LCI ce dimanche soir, la «Une» incriminée du «Le Monde» et au nom de quoi, s'il vous plaît? Au nom d'une liberté d'expression dont ils ne sont pas très amis en réalité. Là où cela ne va plus aussi, c'est lorsqu'un ministre des Affaires étrangères, en voyage à l'autre bout du monde, ose manquer à la réserve et à la discrétion généralement admises et en cours dans le domaine pour condamner et porter une critique en reprenant les termes des médias «solidaires».
Nous savions que la politique en France est tombée bas, très bas. Mais nous ne savions pas qu'elle avait atteint pareil niveau. Un ministre des Affaires étrangères, pour rappel, c'est fait pour cultiver la diplomatie, la discrétion, le sourire et cela travaille à préserver les ponts et les différences de vue.

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