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Belkacem Sahli, secrétaire général de l'ANR, à L'Expression

«Ce que nous avons dit au président de la République»

Déclinant une position claire depuis le début du processus démocratique, le secrétaire général de l’ANR revient dans cet entretien sur la situation politique actuelle du pays, notamment sur les différents changements enregistrés à travers la révision de la Constitution et du Code électoral et leur impact sur la scène politique et sur l’organisation des élections législatives.

L'Expression: Quelle évaluation faites-vous de la situation politique du pays, à quelques mois de la tenue des élections législatives?
Belkacem Sahli: Pour l'ANR la situation est exceptionnelle, et nécessite des mesures d'accompagnement, des mesures pour établir la confiance, des mesures d'apaisement, et des ouvertures médiatiques et politiques, car on considère que pour les élections législatives, même si le texte est admissible, il faut réussir le contexte. Il ne faut pas refaire l'erreur de la révision constitutionnelle, où nous avons réussi en matière de textes, qui comportaient beaucoup d'acquis démocratiques, notamment en matière de séparation des pouvoirs, de l'indépendance de la justice, de l'émergence de la société civile, et de l'instauration des instances de contrôle, alors que le débat et le dialogue ont fait défaut, mais on peut les rattraper après les élections, et faire de chaque promulgation de loi ordinaire ou organique une occasion pour se concerter et dialoguer.
C'est ce que nous avons dit au président de la République lors de notre récente rencontre, à propos du dialogue qui devait se faire de façon globale, et que nous pensons possible à travers la nouvelle assemblée, avec les partis représentés, la société civile, et les experts. Il s'agit de concrétiser sur le terrain ce renouveau républicain, qui est basé sur des mutations, notamment constitutionnelles, et institutionnelles.

Quelles sont justement les amendements de la loi électorale qui ont suscité votre intérêt et ceux qui ont fait l'objet de réserves?
De notre point de vue, la nouvelle loi électorale se décline sur deux parties. La première partie qui ne concerne pas les élections de 2021, ou rien n'a été changé, notamment le seuil des 4%, les 250 signatures. On pense que le président de la République n' a pas voulu faire d'amendement pour la loi qui sera appliquée après les élections législatives de 2021, on pense que cette loi va revenir à l'APN pour être débattue à nouveau. La 2e partie de la loi qui sera dédiée aux élections législatives, nous saluons le principe d'égalité entre les formations, introduit par l'annulation des résultats de 2017, du seuil des 4%, et des 25 000 signatures requises pour les partis. Ce sont des mesures transitoires qui sont très abordables pour les partis sérieux et structurés, dans la mesure où 25 000 signatures seront réparties sur 23 wilayas avec un minimum de 300 signatures par wilaya.
Comme nous saluons les mesures d'encouragement adressées aux jeunes à travers les listes indépendantes, notamment la réduction du nombre de signatures pour ces dernières, de 250 à 100 signatures, ce qui va encourager l'émergence de la jeunesse, notamment lorsque la loi prévoit un tiers des listes pour la jeunesse intellectuelle et diplômée.
Par ailleurs, nous estimons que la parité entre femmes et hommes pose un problème dans la mesure où un article prévoit qu'en cas de difficulté à atteindre cette parité, les partis peuvent demander une dérogation de la part de l'Anie. Pour nous c'est une insulte pour la femme algérienne, une régression idéologique, du fait que la femme algérienne qui a excelle dans l'ensemble des domaines, peut être éliminée des listes électorales par simple dérogation. Comme nous aurions souhaité que le président de l'Anie et les membres de son conseil soient élus et non désignés.

Comment voyez-vous, la suite des événements, sachant, que d'une part, il y a toujours la présence de la contestation populaire et une certaine résistance au processus démocratique et constitutionnel?
Nous avons toujours été à l'aise avec les revendications légitimes et graduelles du Hirak, contrairement aux revendications singulières, que nous respectons, mais on rejette l'idée d'aller vers une période de transition, d'autant plus qu'une grande partie des revendications ont été satisfaites, et ce en plus de l'organisation de deux rendez-vous électoraux qui ont été couronnés de succès et de transparence que la société politique n'a pas eu à contester. Nous considérons que tout mouvement de contestation qui dure dans le temps, sera soumis à la manipulation, comme c'est le cas actuellement, où tout le monde s'accorde à dire que ce n'est pas le même nombre ni la même ferveur que ceux de 2019. Il faut que le Hirak, qui a commencé comme force de rejet dans la rue, se transforme en force de proposition dans les cercles de prise de décision.
Dans un Etat démocratique et républicain, la prise de décision ne peut se faire qu'à travers les urnes, et dans les institutions légitimement élues. C'est notre appel au Hirak, pour qu'il agisse favorablement à la main tendue du président de la République, car on sera triste de voir ce mouvement passer de l'utilité à la stérilité.

Quelle est votre stratégie de préparation à ces élections législatives?
Il est encore trop tôt pour parler de stratégie. Actuellement, nous sommes dans la première phase de préparation, qui consiste à l'installation des responsables au niveau des wilayas. Nous sommes présents sur 45 wilayas, et nous espérons couvrir les 58 wilayas. Cependant, nous rencontrons certains problèmes administratifs dans certaines wilayas avec les représentants de l'Anie, où nous n'avons pu retirer que le minimum des formulaires de signatures, en l'occurrence, comme nous nous sommes heurtés au problème de la légalisation des formulaires, ou certains responsables n'ont pas reçu le feu vert pour le faire. Une situation qui nous a fait perdre, au demeurant, 11 jours, et pour laquelle nous avons demandé des explications.

Un dernier mot?
Pour nous, l'organisation des élections législatives est un moment historique. Nous sommes satisfaits, et nous avons accueilli favorablement la décision de la convocation du corps électoral, car c'est d'abord un engagement électoral du président de la République pour un renouveau institutionnel, qui satisfait la revendication principale de la rue, et le plus important pour nous, c'est le respect des délais constitutionnels.

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