L'Expression

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DES ANONYMES ACTIVENT POUR AIDER LES MALADES

«Cancéreux, vous n'êtes pas seuls!»

«Soyez simplement à l'écoute, attentifs et compréhensifs pour les malades. En un mot: être humain.»

«Bonsoir, chers membres: je vous écris ce soir le coeur lourd car c'est dur de voir nos malades souffrir au quotidien sans l'aide de personne», écrit Meriem Harbi dans le mur du groupe «Aidons les malades par un geste», sur le réseau social Facebook.
S'adressant à quelque 200 membres de ce groupe, Meriem les informe qu'une malade native de Kabylie est en train de lutter contre une tumeur maligne à l'utérus qui risque de se transformer en cancer si elle ne subit pas très rapidement une intervention. Le message est concis: «Je viens vers vous dans le but d'aider cette dame de 45 ans du mieux qu'on pourra», écrit-elle. La patiente a essayé à plusieurs reprises d'avoir un rendez-vous pour une intervention au centre Pierre et Marrie Curie (Cpmc) de Mustapha Pacha (Alger). Elle n'a plus le choix que de se tourner vers une clinique privée. «Cette dame, hélas, n'a pas les moyens de payer cette opération. Mon but est de sauver cette maman de deux enfants», poursuit-elle. L'appel est lancé. La machine de sauvetage aussi. Les propositions d'aide tombent en cascade. En un temps record, un message de Meriem annonce la nouvelle. «Nous avons réussi à lui débrouiller un rendez-vous pour lundi matin à l'hôpital de Beni-Messous», écrit-elle encore. En attendant, «j'ai besoin de vos prières à tous pour voir notre nouvelle action prendre effet», conclut-elle.
Avec Meriem une dizaine de personnes activent quotidiennement pendant quelques années. Comme Arezki Lemdani, un jeune banquier, une dizaine de bénévoles se sont constitués en amicale d'aide aux malades.
Leur mission est bien simple. «On cherche des malades en difficultés. On informe les membres du groupe et on s'organise pour mener toute action qui paraît opportune afin de les aider», explique Arezki. Et pour ce, les amis se donnent rendez-vous après leur sortie de travail. Destination les hôpitaux et cliniques. L'objectif: se rendre auprès des malades, parler avec eux, les soutenir psychologiquement par tous les moyens et les accompagner, explique encore Arezki. Comme ce groupe, des centaines d'autres pullulent sur les réseaux sociaux. Tous ont pour une seule mission: voler au secours des malades là ou ils se trouvent. Des groupes qui suscitent une adhésion spectaculaire. «Donnez du sang pour aider des malades en Algérie», «les malades»... autant de groupes engagés sur Internet et sur le terrain pour chercher, à identifier et aider les malades en détresse. Une mission noble à laquelle adhèrent des centaines de milliers d'Algériens. «Ce qui nous intéresse beaucoup plus, c'est d'instaurer une culture de solidarité et d'aide aux personnes en détresse, car faut-il souligner, il y a des cas de malades complètement abandonnés», se désole Arezki. Pour ces personnes en détresse, des hommes et des femmes ont un seul slogan: «Rendre le sourire aux malades».
D'ailleurs, «on découvre que ce sont des gens qui ont besoin de beaucoup plus d'un soutien moral que matériel». Unanimes, toutes ces personnes, des professionnels de la santé en charge de ces malades, vous disent: «Soyez simplement à l'écoute, attentifs et compréhensifs pour les malades. En un mot: être humain».

Hommage de Meriem Harbi à Hanane
Hanane, une jeune pharmacienne de 26 ans, est morte victime d'un cancer. Sa mort a ému son amie Meriem Harbi. Cette dernière a décidé de lui rendre hommage. Elle vient de créer alors un groupe d'amis pour aider les cancéreux. La première action du groupe lui a été dédiée. A deux jours de son décès, «une phrase d'elle m'a marquée pour toujours: 'Ne t'arrête jamais de faire du bien autour de toi''», raconte Meriem. Pour elle, c'est un flambeau qu'elle lui a légué en héritage. C'est pourquoi elle est engagée dans son combat pour aider les malades aussi longtemps que la vie lui permettra de le faire. Racontant son amie malade et luttant contre des douleurs, Meriem témoigne qu'elle était vraiment «un symbole de courage et un symbole de générosité aussi car même étant malade, elle était là pour aider tous les autres malades autour d'elle». Aujourd'hui, dans l'au-delà, Hanane doit être fière de ses amis qui tentent d'honorer sa mémoire du mieux qu'ils peuvent. Meriem lance un appel pour qu'aucun malade ne soit plus jamais abandonné. «Combien un petit geste à nos yeux peut être grand dans leurs coeurs!», dit-elle.

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