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GRENADES LACRYMOGÈNES, BLESSÉS ET ARRESTATIONS

Ça va mal à Laghouat

La police a fait usage de bombes lacrymogènes pour disperser la foule qui réclame toujours le départ des responsables locaux. Une trentaine de jeunes ont été interpellés.

Laghouat est toujours sur une poudrière. Elle a même explosera hier... En effet, des affrontements ont eu lieu entre les forces de l'ordre et les manifestants. «Des affrontements entre les habitants et les forces de l'ordre ont éclaté, dans la matinée de ce mardi 10 janvier, à proximité du siège de la wilaya», rapporte Yacine Zaid, le responsable du bureau de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) à Laghouat, joint par téléphone. «Vous vous rendez compte, ils ont tabassé les manifestants alors qu'ils étaient en rassemblement pacifique», peste t-il. «En voyant le pacifisme des jeunes manifestants les autorités ont fait exprès de les provoquer afin que la situation dégénère et ainsi discréditer leur mouvement de protestations», accuse t-il. «Les jeunes ont répondu aux forces de l'ordre qui leur ont lancé des bombes lacrymogènes avec un petit mot: «Silmia (pacifiste) «, vous n'avez qu'à voir les vidéos que j'ai postés sur youtube», rapporte t-il. «Je les félicite d'ailleurs, ils ont donné une leçon de civisme aux autorités qui les ont traités de voyou,...» lance t-il en direction des autorités.
Avant de nous relater alors la «journée en enfer» qu'ont vécu les jeunes de Laghouat. «Les manifestants ont commencé à affluer vers la place dite de la Grande Poste, à quelques encablures du siège de la wilaya, vers 8 h 30. Ils ont été dispersés et voulaient revenir pour tenir leur rassemblement. Les agents de police les ont accueillir avec la matraque...», précise t-il. «Tôt ce matin, les services de sécurité ont encerclé certaines cités du centre-ville et ont procédé à des perquisitions dans domiciles et ont interpellé les jeunes», relate t-il d'un air choqué. «J'ai interpellé le chef de sûreté de la wilaya sur ces arrestations, il m'a sèchement répondu: ne me parle pas...», rétorque t-il. Il ajoute que «toute la ville a été encerclée par les forces de l'ordre qui ont effectué de nombreuses arrestations parmi les manifestants». Une trentaine de jeunes ont donc été interpellés. Yacine Ziad nous a mis en contact avant l'un de ces parents. «Ils ont agressé nos enfants, ils les ont arrêtés comme des malfrats et ils refusent de nous parler. On est des citoyens algériens bon-sang!», fulmine t-il en larmes. «Je suis choqué et dégoûté par le silence des autorités. Ils veulent nous massacrer à huis clos ou quoi?», s'interroge ce parent qui s'excuse de ne pouvoir continuer à nous parler étant submergé par l'émotion et la colère. Selon le journal électronique TSA qui cite une source policière, les forces de l'ordre ont usé de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui encerclaient la direction du Trésor de la wilaya. «Laghouat vit une situation de tension, similaire à celle de toutes les villes où il y a eu des opérations de distribution de logements sociaux. Elle n'est pas exceptionnelle. C'est difficile mais nous gérons la situation avec beaucoup de sang-froid et de sagesse», explique la même source. Il faut rappeler que la protestation populaire qui ne cesse de gagner de l'ampleur, a débuté il y a une semaine.
La situation est tendue depuis des mois à Laghaout qui souffre du chômage et de la marginalisation. La ville vit depuis plusieurs semaines au rythme des grèves et des contestations des chômeurs et d'autres catégories sociales. Mais la goutte qui a fait déborder le vase aura été la liste des bénéficiaires des logements sociaux qui a filtré bien avant son affichage officiel.
Selon certains témoignages, cette liste ne contiendrait que les noms de 14 familles laghouaties sur les 98 bénéficiaires. Pis encore, cette liste qualifiée de scandaleuse comporterait les noms de 25 bénéficiaires d'une même famille! La colère de la rue a toutefois connu son summum dimanche dernier quand une grève générale a été décidée par les habitants de la ville.
Ce mouvement de protestation, qui a paralysé toutes les activités au chef, lieu de la wilaya, a été suivi par des centaines de fonctionnaires de l'administration, des enseignants, des commerçants et transporteurs...Ce qui a complètement paralysé Laghouat. Les dernières nouvelles venant de Laghouat où les manifestants ont été passés à tabac par les forces de l'ordre, ne laissent donc présager rien de bon! L'atmosphère demeure toujours aussi tendue dans cette ville située à 400 km d'Alger où des centaines d'habitants manifestent contre le wali, le chef de daïra, le maire et d'autres élus de l'APC et de l'APW et demandent leur départ. La population les accuse de corruption, de pratique des passe-droits dans les attributions de logements sociaux. Laghouat, l'une des localités les plus riches d'Algérie est donc sous un climat apocalyptique de tension et d'émeutes.
Néanmoins, Laghouat pourrait n'être que l'orage qui précède la tempête. Les enfants du Sud sont les oubliés de l'Algérie. Le chômage, la misère et la mal-vie sont le quotidien de ces jeunes Algériens dont les autorités ne se souviennent de leur existence que pendant les campagnes électorales...Les jeunes du Sud en ont ras-le-bol. Ce qui se passe à Laghouat en est la meilleur preuve.

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