L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

RÉUNION SUR LA SITUATION DES DÉTENUS

Belaïz «lessive» les directeurs de prison

Cette rencontre a permis de montrer toutes les déficiences des établissements pénitenciers.

«En dépit de sa liberté rétrécie, le détenu a le droit de préserver son honneur.» C´est en ces termes lourds de sens que le ministre de la Justice, garde des Seaux, Tayeb Belaïz, a entamé son intervention, hier au siège de son département, lors de la réunion évaluative des 127 directeurs des établissements pénitentiaires. Le ministre va droit au but et refuse tout discours démagogique. D´emblée, il a exhorté les directeurs des établissements pénitentiaires à lui remettre -avec transparence- les conclusions concrètes qui ressortent, entre autres, de la formation, de la couverture sanitaire...et du surpeuplement des établissements.
Pris de court par cette exigence, les intervenants ont eu du mal à s´exprimer devant une assistance nombreuse. L´application de la loi 04/05 du 06/02/2005 portant réforme de l´administration pénitentiaire, sur laquelle le ministre s´est attardé, est loin d´atteindre ses objectifs. Déjà mal comprise par certains directeurs, son application n´a pas atteint un stade avancé.
Dans cette optique, M.Belaïz, évoquant le problème de liberté conditionnelle, a insisté sur l´origine du problème. Pourquoi les détenus refusent-ils les formulaires d´acceptation de cette liberté? Silence total dans la salle. «Il est bien utile de chercher les causes réelles à ce problème» prévient-il et d´insister sur une campagne de sensibilisation. Un juge le rassure que des formulaires ont été récemment distribués.
S´agissant des prisonniers ayant bénéficié d´une permission de 10 jours, le ministre a souligné que cette autorisation ne concernera, désormais, que les détenus voulant poursuivre leurs études. Les bénéficiaires rejoignent-ils régulièrement leurs établissements ou est-ce que des transgressions de la loi ont été constatées? Silence. D´autre part, le premier responsable de la justice a appelé ses directeurs à former les détenus, analphabètes compris. «Que sera devenu un détenu qui reste les bras croisés la journée durant d´ici trois ou quatre ans?» demande l´orateur. Le juge d´application des peines à Sidi Bel Abbès, une exception, a donné satisfaction en s´appuyant sur des arguments solides. L´établissement qu´il dirige a eu un taux de réussite de 100% lors des épreuves de BEM de l´année précédente. Et près de 50% pour les candidats au baccalauréat. L´autre point nodal relevé par M.Belaïz, ce sont ces détenus qui accomplissent leur peines mais ne pouvant, faute de moyens, rejoindre leur familles. Catégorique, le ministre rassure que ces frais seront pris en charge «afin d´éviter d´autres crimes.»
Sur sa lancée, M.Belaïz a demandé à M.Mokhtar Fellioune, directeur des établissements pénitentiaires, de désigner, dans les meilleurs délais, un directeur central qui s´occupera des 640 détenus. «Un système informatisé doit comporter tous les noms des détenus ainsi que les raisons de leur éventuelle insertion», poursuit le ministre. Avant d´ajouter que les notaires et huissiers de justice refusant d´accomplir convenablement leur tâche de réinsertion peuvent être démis de leurs fonctions.
Intervenant, le juge d´application des peines au niveau de l´établissement pénitentiaire de Annaba a enfoncé le clou en relevant d´autres lacunes jugées d´une gravité extrême. La loi de février 2005, en vigueur depuis juin 2005, n´a pas encore tranché le cas des récidivistes considérés comme un véritable danger pour la société. «Une autre loi doit être prochainement adoptée», propose l´intervenant. De nombreuses lacunes ont été relevées, d´où l´insatisfaction du ministre.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours