L'Expression

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Au berceau du vivre ensemble

Cette réconciliation avec l'esprit humaniste et civilisationnel montre on ne peut mieux que la problématique religieuse n'est pas l'apanage de ceux qui font de l'instrumentalisation des variantes spirituelles.

Une première dans l'histoire contemporaine de l'Algérie. Une nouvelle ère est inaugurée sur la terre des ancêtres de l'Emir Abdelkader, cette personnalité qui a su allier le dialogue des religions et le vivre ensemble dans la paix. Les descendants de l'Emir réinventent ces vertus en acceptant de béatifier les 19 religieux catholiques morts en Algérie pendant la période de la décennie noire.
L'Algérie réinvente ce vivre ensemble en consacrant pour la première fois une cérémonie de béatification sur sa terre alors que ce genre de cérémonial se fait du point de vue rituel dans l'ordre de la hiérarchie du catholicisme dans le siège de la papauté, au Vatican. Cette démarche n'a été faite nulle part ailleurs dans le monde arabe, y compris ceux qui ont cette tradition cléricale et catéchiste de la chrétienté. Avec la réouverture de l'église de Notre-Dame de Santa Cruz et la béatification en son sein des 19 religieux catholiques morts en Algérie, le sens du vivre ensemble et de la paix religieuse et de la tolérance s'expriment en toute plénitude et béatitude. C'est une preuve s'il en est que l'Algérie est résolue à accélérer le processus intercivilisationnel et interreligieux entre les peuples et les communautés, au-delà des archétypes versant dans le rejet de l'Autre et la culture de l'exclusion. Cette réconciliation avec l'esprit humaniste et civilisationnel montre on ne peut mieux que la problématique religieuse n'est pas l'apanage de ceux qui font de l'instrumentalisation des variantes spirituelles, quel que soit leur énoncé schismatique et confessionnel, à des fins bassement viles pour servir des objectifs au service de la haine, l'obscurantisme et le rejet de l'Autre. D'ailleurs, c'est dans cet esprit que les autorités algériennes ont entrepris cette démarche courageuse et combien significative quant aux vertus du vivre ensemble dans la paix et la communion universelle au-delà de la différence confessionnelle, communautaire et identitaire.
L'arrivée hier d'une délégation du Vatican, représentée par l'envoyé du pape François, le cardinal Giovanni Angelo Becciu, préfet de la Congrégation des causes des saints, s'exprime dans ce sillage de l'attachement à la valeur qui constitue le socle même de cette béatification, à savoir le vivre ensemble en paix. Ce n'est pas par hasard si cette église a été baptisée «la place du Vivre ensemble en paix» C'est là un message fort de la part des autorités algériennes qui expriment leur attachement à la notion du vivre ensemble en paix. Il faut noter que l'Algérie de par l'expérience du Mouvement de libération nationale a su entretenir des rapports privilégiés avec la communauté chrétienne dans le feu des luttes. Ces rapports ont été scellés dans le cadre de la solidarité internationale de certaines personnalités chrétiennes comme c'était le cas de Léo-Etienne Duval, le cardinal qui a su s'imbiber dans le processus de la libération du peuple algérien du joug colonial français. Cet homme que les révolutionnaires algériens appelaient Mohamed Duval, était à vrai dire le visage humaniste, engagé et déterminé du christianisme catholique et sa démarche qui faisait de la théologie de libération son choix de prédilection à cette époque. Ce rapport a permis d'avoir un sens très étroit avec les catholiques qui se sont exprimés avec bravoure et abnégation à l'égard de la révolution algérienne. C'est ce contenu fait d'esprit de paix et de vivre ensemble qui a permis cette relation et cette coexistence entre les dépositaires de la chrétienté dans sa version catholique avec les autorités algériennes après l'indépendance du pays.

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