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FIN DE VISITE DE DEBRÉ À ALGER

Appel à l’ouverture des archives

Debré est parti avec plein de souvenirs après une chevauchée dans le désert et un déjeuner avec le président.

Deux présidents d´institutions parlementaires côte à côte, face aux caméras, s´adonnent à la cérémonie photos de fin de mandat. Tous deux sont partants dans quelques mois. Le couple Saâdani-Debré est atypique. La gestuelle théâtrale de l´un et l´aspect boudeur de l´autre, les beaux discours chargés de symbolique et de bonnes intentions donnent à la rencontre une dimension angélique.
En filigrane, il y a des initiatives qui sont prises et des engagements engageant le devenir des deux institutions qui se dessinent. Un «protocole-cadre de coopération parlementaire» vient d´être signé. Ce texte institue une grande commission interparlementaire Algérie-France qui servira d´organe de concertation et de coopération, qui aura pour objectifs le renforcement du «dialogue politique», le suivi des «relations politiques, économiques, sociales et culturelles» entre les deux pays, la promotion de l´amitié algéro-française et l´organisation des «consultations régulières sur les grandes questions internationales, et plus particulièrement sur la sécurité et la coopération en Méditerranée».
Lors de son intervention, devant les députés algériens, Jean-Louis Debré a évoqué la signature imminente d´une «convention de coopération en matière de défense» entre les deux Etats, une coopération entre les collectivités locales, les échanges culturels et de recherche qui vont être intensifiés ainsi qu´un nouveau régime de circulation de personnes entre les deux pays, sans oublier d´insister sur le «travail de mémoire», qui doit être fait de part et d´autre afin de dépassionner le débat. Mais la loi du 23 février est tombée comme un cheveu sur la soupe au moment où les deux parties s´attelaient à accélérer le processus de réconciliation. «Il n´appartient pas à la loi d´écrire l´histoire», souligne Debré. «Assumer aujourd´hui l´histoire avec lucidité en la regardant en face (...) est plus qu´un devoir de mémoire, un exercice de conscience indispensable», réplique Saâdani. «Nous devons donc encourager et poursuivre une démarche exigeante et rigoureuse de vérité qui, avec le temps, conduira au rapprochement des. mémoires», poursuit Debré.
«Ce travail a commencé. De nombreux débats ont été menés en France à ce sujet et je note que l´étude scientifique de l´histoire coloniale est devenue un champ d´activité majeur des historiens français. Un jour, une lecture commune et apaisée de notre histoire passée sera possible», ajoute-t-il. «Tout grand pays se doit d´assumer son histoire, les pages glorieuses comme les épisodes les plus sombres. La France, comme bien d´autres nations, ne faillira pas à cette exigence. La France et l´Algérie ne peuvent ni ne doivent oublier leur passé, leur passé commun. J´espère que viendra le jour où ce passé ne sera pas un obstacle à la préparation de l´avenir, de notre avenir partagé. Ce sera d´autant plus facile qu´en commun, nous l´aurons assumé (...) je souhaite d´ailleurs que la France, dans le cadre de ses lois, permette aux historiens et aux chercheurs l´examen des archives de cette période. Pourquoi ne pas imaginer la constitution d´une commission mixte franco-algérienne pour travailler ensemble sur cette période», suggère-t-il avant de conclure: «Travaillons désormais ensemble comme deux grandes nations doivent le faire, dans la dignité et le respect. Inscrivons la relation d´exception que nous souhaitons avec l´Algérie dans un esprit de confiance et une vision de l´avenir.»
La visite de Debré et la délégation qui l´accompagne a été fructueuse. Une randonnée au Sahara, visite des sites archéologiques de Tipaza, discussions serrées avec les principaux responsables de l´Etat algérien, une virée au cimetière chrétien à Bologhine, à Notre-Dame-d´Afrique, à Alger et dépôt de gerbe de fleurs au carré des Martyrs. Comme il s´est entretenu, hier, avec le président du Conseil constitutionnel, M.Boualem Bessaïeh, éventuellement son futur homologue, puisque Debré a été pressenti après la fin de son mandat pour occuper le poste de président du Conseil constitutionnel français. Les deux hommes ont, d´ailleurs, abordé «les relations entre le Conseil et les institutions similaires, dont le Conseil constitutionnel français, ainsi qu´avec les différents espaces qui ont pour mission les questions constitutionnelles, à l´instar de l´Union des cours et Conseils constitutionnels arabes et, de la Commission de Venise relevant du Conseil de l´Europe» indique un communiqué du Conseil constitutionnel. En somme, la visite de M.Debré est chargée de symbolique et d´émotion, dans un contexte français marqué par les allures de précampagne électorale.

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