Alger-Montréal: un partenariat gagnant

La compagnie canadienne Noveko a annoncé au président Bouteflika, lors de son passage à la 40e Foire internationale d´Alger, la délocalisation vers l´Algérie, en 2008, d´une usine de fabrication d´échographes. Le représentant de la compagnie a également annoncé l´ouverture prochaine d´un centre de formation «gratuit» pour les vétérinaires algériens, selon le délégué commercial de l´ambassade du Canada, Gilles Poirier. Cet important investissement canadien est à l´image du «boom» économique de l´Algérie et des relations commerciales qu´elle entretient avec le Canada depuis quelques années. Avec des échanges commerciaux totalisant 5,2 milliards de dollars USD en 2006, l´Algérie représente le premier marché en Afrique et au Moyen-Orient du Canada. Un chiffre qui est appelé à doubler d´ici a l´année prochaine avec l´arrivée, en juillet de huit nouveaux avions Bombardier et des 30 locomotives canadiennes de la Sntf, selon Gilles Poirier. «L´Algérie se trouve au 10e rang des importations canadiennes. C´est énorme!» précise-t-il. Ce dernier insiste également sur le fait que les chiffres d´affaires générés par les services des travaux publics tels ceux dont s´occupent des firmes d´ingénieries comme SNC-Lavalin, Experco et Dessau Soprin ne sont pas comptés dans la balance commerciale. La visite de la gouverneure Générale du Canada, Michaelle Jean, en novembre dernier, et l´ouverture d´une ligne directe entre Montréal et Alger sont des événements très symboliques pour les relations internationales de l´Algérie, selon l´ambassadeur du Canada, Robert Peck. «Symboliquement, c´est plus qu´une ligne aérienne, c´est le retour de l´Algérie sur la scène internationale. Il s´agissait d´un dossier très complexe et qui a été réglé en un temps record» affirme-t-il. Un forum économique a, d´ailleurs, été organisé lors de la visite de la Gouverneure générale. Forum durant lequel une nouvelle organisation, le Business Club d´Algérie, fut inaugurée. Nouvelle initiative pour favoriser les relations algéro-canadiennes, l´organisation aura pour but de favoriser les échanges entre l´Algérie et le Canada et d´orienter les hommes d´affaires canadiens dès leur arrivée en Algérie. «Le Business Club est une sorte de chambre de commerce qui réunit les hommes d´affaires canadiens et Algériens.

Exemples de partenariat SNC-Lavalin commencera la construction de la centrale de dessalement d´eau Douaouda, en septembre prochain à Zéralda. La station sera partiellement opérationnelle à la fin 2009 et produira 120.000m3 d´eau par jour.La compagnie pétrolière Trican a annoncé un investissement de 50.000.000 dollars en Algérie.La compagnie d´Internet sans fil canadienne Galaxia a annoncé un partenariat avec Algeria Télécom.La compagnie canadienne Solaris a remporté un contrat de fourniture de portes et fenêtres de l´hôpital d´Oran.Lorsqu´un homme d´affaires canadien arrivera en Algérie, il pourra avoir l´heure juste grâce à cette organisation. Nous avons aussi fait la promotion de la nouvelle ligne aérienne entre Montréal et l´Algérie afin d´inciter les hommes d´affaires à l´utiliser. Le Business Club n´est, cependant, pas encore une organisation reconnue puisqu´elle n´a pas reçu l´autorisation du ministère de l´intérieur de l´Algérie

» explique M.Poirier. En plus de posséder une réserve de 80 milliards de dollars USD, l´Algérie se démarque par son caractère inexploité. «L´Algérie représente un endroit vierge aux ressources naturelles très importantes. Les entreprises sont donc très à l´écoute quant à ce que rapporteront leurs investissements» explique le responsable de l´informatique et des télécommunications chez SNC-Lavalin Maghreb, M.Boularess. «Il y a un boom économique depuis 5 ans en Algérie. C´est un marché très compétitif et il faudrait être aveugle pour ne pas investir en Algérie» ajoute-t-il. La section SNC-Lavalin Maghreb est d´ailleurs la plus importante des sections internationales du groupe Lavalin. Outre le secteur des hydrocarbures déjà largement exploité en Algérie, plusieurs autres secteurs d´exploitation s´ouvrent aux investissements étrangers et sont de plus en plus convoités par les entreprises canadiennes, notamment le secteur minier qui demeurait, jusqu´à tout récemment, inexploité. «Le Canada est le plus gros investisseur minier en Afrique» précise Gilles Poirier. La première conférence internationale sur les ressources minérales en Algérie se tiendra d´ailleurs du 2 au 4 décembre prochain. Une petite délégation algérienne a même assisté à la Prospectors and Developpors association of Canada, la plus grande conférence sur les ressources minérales au monde, qui se déroulait, cette année, à Toronto. Les secteurs de l´ingénierie, de l´agroalimentaire, des transports, de la santé et de l´environnement sont tous des secteurs de prédilection des entreprises canadiennes.
Le secteur des nouvelles technologies de l´information est également en plein envol. Selon Robert Peck, les Algériens aiment beaucoup aller vers les nouvelles technologies avec l´utilisation de la langue française. Ce qui fait la force du Canada en Algérie dans le domaine des nouvelles technologies de l´information et de la communication. Selon le gouvernement algérien, les principaux clients de l´Algérie au cours de l´année 2006, sont les Etats-Unis avec 14,04 milliards de dollars USD, l´Italie (8,98 mds USD), l´Espagne (5,52 mds USD), la France (4,33 mds USD), le Canada (3,39 mds USD), les Pays-Bas (2,58 mds USD) et la Turquie avec 2,01 mds USD.