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C’est de là que les Romains ramenaient les pierres pour construire leurs villes

Aït Saïd : un village chargé de mythes et d’histoire

Habillé d’une intense verdure, ce bourg commence à sortir de l’anonymat grâce au travail d’un groupe de jeunes très dynamique.

Un village où se confondent la mythologie et l'Histoire. Un village qui regorge de sites qui alimentent des mythes conservés par la tradition orale jusqu'à aujourd'hui. à Aït Saïd, les villageois observent encore des rituels qui tirent leur origine de légendes anciennes que les siècles n'ont pas pu envelopper de l'oubli. Tabourth N Mhand Ouhand, le cimetière de Timezguida, Azrou Oubakhikh et plein de places qui continuent d'alimenter le récit mythologique au passé infini et vraisemblablement au futur sans limites. En plus des racines mythiques, Aït Saïd est un village pittoresque situé sur la crête du massif forestier du Mizrana qui s'étend de Tigzirt à Déllys. Habillé d'une intense verdure, ce bourg qui a été marqué par toutes les périodes de l'histoire commence à sortir de l'anonymat grâce au travail d'un groupe de jeunes très dynamique. Regroupés dans l'association Tizgui N Mizrana Dirigée par le jeune universitaire Rabah Hakoum, l'association s'attelle à mettre en valeur ce riche patrimoine historique et naturel. Des activités d'embellissement des places du village aux visites guidées, des jeunes travaillent d'arrache-pied actuellement pour l'élaboration d'un circuit touristique qui fait découvrir tous les sites historiques remplis de mythologie. Mais pas seulement, car le village regorge également de sites naturels comme la zone humide et la forêt de Mizrana.
Pour faire plaisir à nos lecteurs, nous avons eu le plaisir d'effectuer ce circuit les premiers. Ce petit voyage en forme de récit, nous emmènera aux origines des mythes qui ont fondé la civilisation méditerranéenne. Au passage, nous nous arrêterons sur les lieux d'où sont ramenées les pierres pour construire l'antique Iomnium. Nous avons aussi, au fil des siècles rencontré les lieux qui ont servi à guetter la venue des pirates et surtout les lieux qui sentent encore le sang de carnages commis par les janissaires ottomans sur ces populations indomptables et réfractaires. L'histoire moderne ne différencie point de l'ancienne, les jeunes de l'association viennent de découvrir des casemates utilisées par les maquisards lors de la guerre de libération. Des objets témoignent de cette épopée. Le voyage vaut vraiment le coup. Allons-y.
Tabourth N Mhand Ouhand
C'est un lieu qui se trouve sur les hauteurs du village. Il est la porte d'entrée du massif forestier de Mizrana qui s'étend jusqu'à Déllys. Une petite bâtisse en pierres ouvre ses fenêtres vers la mer méditerranée. Selon Lounès Ghezali, écrivain spécialiste de la période ottomane, ces fenêtres servaient aux villageois pour surveiller la mer. Les pirates montaient jusqu'aux villages pour voler des enfants et des femmes pour en faire des esclaves. D'ailleurs, poursuit-il, l'ancien village Aït Saïd a été construit en dessous d'une colline comme s'ils voulaient se cacher à la vue des pirates. Les anciens ne construisaient jamais en face de la mer. Aujourd'hui, les villageois sont en train de bâtir un monument sur place pour les martyrs de la révolution, mais aussi les victimes des janissaires. Ils continuent encore de cultiver le rituel d'organiser chaque année au mois d'avril, le grand banquet avec le couscous aux fèves sur les lieux.
Timezguida, un cimetière ancien qui n'a pas livré tous ses secrets
Le lieu n'a jamais été pénétré par l'armée française. Les tombes sont disposées dans la direction de La Mecque. C'est l'unique détail qui indique que les morts pratiquaient la religion musulmane. Mais personne dans le village ne peut s'avancer sur l'identité des personnes enterrées. Pas loin de là, les jeunes ont découvert des casemates utilisées par les maquisards durant la Guerre de Libération nationale. Des objets remontant à cette époque ont été récupérés et conservés à l'instar de pièces de journaux datant de cette période.
Agraraj: la carrière de la ville d'Iomnium
Agraraj, un lieu qui n'a pas encore livré ses secrets aux archéologues. C'est dans ces montagnes que les Romains ramenaient les pierres qui ont servi à bâtir l'antique Iomnium. Selon l'écrivain Lounès Ghezali, des pierres taillées semblables à celles qu'on retrouve aujourd'hui dans les ruines de Tigzirt. La carrière se trouve à côté du village et à quelques mètres seulement du cimetière de Timezguida. Elle s'étend sur environ un kilomètre. Aujourd'hui, les jeunes de l'association veulent préserver ce témoin en appelant les services concernés à s'y intéresser d'abord, ensuite à le protéger. Selon les jeunes de l'association, ce lieu a été victime de pillages des pierres taillées et laissées sur place par les Romains. Ce lieu explique beaucoup de zones d'ombre dans les études effectuées sur les ruines romaines de Tigzirt et des environs.
Ce lieu situé juste à l'entrée de l'ancien village rappelle un épisode très douloureux resté encore vivace dans la mémoire collective locale. Ce lieu rappelle au village l'expédition en 1825 de l'armée ottomane conduite, selon Lounes Ghezali, par Yahia Agha, pour punir les habitants de leur refus de payer l'impôt. Les janissaires de cette armée turque ont commis un véritable carnage parmi les habitants en écrasant la rebellion dans une bataille à l'issue dramatique malgré la résistance des villageois.
Azrou Ouvakhikh et l'antre des morts ou une tentative d'extermination échouée
Les villageois d'Aït Saïd gardent encore ce traumatisme visible dans des rites encore observés. Un rocher situé sur les hauteurs du village est objet de rituels. Les habitants considèrent la couleur rouge de ce rocher comme des traces de sang d'hommes que les janissaires turcs ont égorgé par dizaines sur place. Aujourd'hui encore, pour exorciser ce traumatisme, les villageois continuent d'allumer des bougies sur les lieux.
Des randonnées pédestres pour découvrir ces lieux mythiques
Pour faire découvrir ce patrimoine aux visiteurs, les jeunes de l'association... ont initié l'ouverture d'un parcours pédestre qui passe par tous ces sites historiques et naturels sur plusieurs kilomètres. Tracé dans la forêt de Mizrana, le chemin est idéal pour les randonnées. D'ailleurs, les visiteurs arrivent déjà par familles. Selon, les jeunes de l'association, ce parcours sera bientôt enrichi de points d'eau et autres commodités pour permettre aux randonneurs de découvrir la totalité du patrimoine. Un parcours qui débute de Tabourth N Mhand Ouhand pour se terminer au niveau de la zone humide garnie d'un lac féerique. Le périple vaut vraiment la peine.

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