Abdelkrim Djaâd repose pour l'éternité à Ighil Ali

L'ancien membre fondateur de l'hebdomadaire Rupture, Abdelkrim Djaâd, a été inhumé, hier, en son village natal à Ighil Ali, dans la wilaya de Béjaïa, en présence d'une marée humaine. Des journalistes, Mustapha Hamouche, Ahmed Hali et Slimane Laouari, d'autres venus de la région de Béjaïa et des quatre coins du pays, ont tenu à faire le déplacement pour accompagner leur confrère à sa dernière demeure. Madjid Sidi Saïd, le patron de l'Ugta, Amara Benyounès, ministre du Commerce, le représentant du ministre de la Communication, d'autres personnalités, dont le chef de daïra de Sidi Aich et celui d'Ighil Ali, des élus locaux et des anonymes étaient là aussi pour saluer la mémoire du défunt dans une ambiance empreinte de tristesse et d'émotion. Tous ont assisté la famille du défunt dans cette douloureuse circonstance. Bouleversé par le décès de l'un des journalistes les plus chevronnés qu'a enfantés la basse Kabylie, les présents trouvaient difficilement les mots, pour exprimer leur profonde tristesse. Au domicile familial, il était difficile de se frayer un chemin pour aller à la rencontre des membres de la famille et leur présenter les condoléances et se recueillir devant la dépouille près de laquelle se tenaient dignement ses frères, son épouse, ses deux filles et son fils recevant les condoléances.
L'endroit était si exigu qu'il a fallu qu'aux environs de 11h30 déplacer la dépouille mortelle vers le siège de l'association Jean et Taos Amrouche pour permettre un recueillement dans de meilleures conditions. Sur place l'oraison funèbre sera prononcée par un enseignant du village. «Une plume se brise, une pensée se fige, une voix s'éteint, un fils illustre que ce petit point d'Ighil Ali, a enfanté est tombé terrassé par la maladie, ce mal qui l'a foudroyé et contre lequel il a courageusement lutté en tirant ses forces de sa fierté de battant et de son orgueil de Kabyle, qui ne veut pas abdiquer», disait Mesbah Abdelkrim, qui a longtemps côtoyé le défunt, plongeant l'assistance dans un profond silence.
Au siège de l'association Jean et Taos Amrouche, a quelques mètres du domicile parental, la dépouille du défunt y est exposée plus d'une heure avant son acheminement vers la mosquée du village à quelques minutes de la prière du Dhor. Durant tout ce temps, des amis, des confrères et de nombreuses personnalités présents pour l'enterrement se recueillaient sur la dépouille du défunt. Son frère ne retenait plus ses larmes, consolé par d'autres membres de la famille et des amis, Ahmed refusait de voir son frère partir à jamais. Amara Benyounès et Sidi Saïd étaient tellement abattus qu'ils n'ont pas pu prendre la parole lorsqu'on les invita à un témoignage. L'émotion était telle que les mots ne pouvaient pas être prononcés facilement. A la lecture de l'oraison funèbre, l'assistance ne retenait pratiquement pas ses larmes. C'est à partir de la mosquée du village, que la procession funèbre remonte vers le cimetière du village pour un dernier adieu à Abdekrim Djaâd qui s'en va rejoindre dans l'au-delà Smaïl Yefsah, Saïd Mekbel et Tahar Djaout, d'autres grandes plumes de la presse écrite nationale, qui l'ont précédé dans ce long voyage sans retour. Il part rejoindre aussi Jean et Taos Amrouche ainsi que Malek Ouari, de célèbres écrivains du même village. L'émotion était forte hier à Ighil Ali, un village qui a vu naître Abdelkrim et qui le voit partir. À noter aussi que les éléments de la Gendarmerie nationale ainsi que les services de la sûreté urbaine étaient présents en force pour assurer la sécurité et le bon déroulement de l'enterrement.

Hamid Grine présente ses condoléances
Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a, dans une communication téléphonique, présenté ses condoléances à la famille du défunt et a insisté sur le rôle que Abdelkrim Djaâd a joué durant sa carrière dans le développement de l'information en Algérie.