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CAMPAGNE ÉLECTORALE PORTRAIT

ABDALLAH DJABALLAH: L’outsider

Issu d’une famille modeste, le cheikh, de son vrai nom Saâd Guettaf, est né le 2 mai 1956, à Skikda.

il incarne selon ceux qui l´ont approché, la tendance islamiste légale la plus proche de l´ex-FIS. Ce connaisseur du droit constitutionnel, donc des sources d´élaboration des principes juridiques à la base des institutions algériennes, et qui a décroché une licence en droit en 1978, a commencé à fréquenter assidûment les mosquées du Constantinois haut lieu du prosélytisme religieux et de la contestation islamiste alors à leurs premiers balbutiements dans la société algérienne. C´est ainsi que dès 1974, il adhère au groupuscule islamique du prédicateur Mohamed Salah Abed, l´une des figures religieuses de Constantine. Emprisonné à deux reprises, entre 1982 et 1984, puis de 1985 à 1986, et privé de ses droits civiques et politiques pour avoir prononcé des discours religieux violents, Abdallah Djaballah crée, à la faveur des émeutes d´octobre 1988, Ennahda (Renaissance), une association caritative théoriquement apolitique, mais qui deviendra très vite, avec l´instauration du multipartisme en 1989, un véritable parti politique. Eclipsé un temps par les grosses cylindrées de la mouvance islamiste de l´époque, le FIS et le Hamas, mais après l´annulation du processus électoral en janvier 1992, et voulant incarner la permanence de l´islamisme politique rigide, «non apprivoisé», il a présidé l´éphémère «Comité pour le respect du choix du peuple». Poursuivant dans cette logique, il a pris part également à l´élaboration et à la signature du fameux Contrat national à Rome tenu sous l´égide de la communauté religieuse de Sant´Egidio. De même, il a boycotté l´élection présidentielle de novembre 1995 et a refusé de faire partie du gouvernement de coalition de 1997. A la veille de l´élection présidentielle d´avril 1999, une lutte intestine majeure éclate au sein de son parti où un groupe de députés lui fait front et suit les thèses d´un certain Lahbib Adami lors d´un congrès de «mise en conformité» avec la nouvelle loi sur les partis politiques décrétée alors par le Président Liamine Zéroual. Mis en minorité, dépourvu de contrôle sur ses troupes, le cheikh Djaballah ne peut éviter l´éclatement de son parti surtout que ses opposants avaient décidé de soutenir ouvertement la candidature de Bouteflika à la présidentielle, alors que lui était resté confiné dans une ligne oppositionnelle dure.
Mais la confiscation de sa formation politique par ses propres compagnons de lutte d´hier ne va pas l´empêcher de réunir les 75.000 signatures exigibles pour toute candidature à l´élection présidentielle à laquelle d´ailleurs il participe en tant qu´«indépendant», ni à créer un nouveau parti politique appelé «Harakat el islah el watani» (Mouvement de la réforme nationale) avec lequel il mène la bataille des législatives d´aujourd´hui. Et, si à l´instar des cinq autres candidats de la présidentielle d´il y a trois ans, il s´est retiré de la course, dont les résultats officiels ne l´en donnèrent pas moins troisième derrière Ahmed Taleb Ibrahimi.
Comme quoi, en politique, les sigles ne comptent pas. Seule la rigueur dans les positions peut mener loin.

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