À J-4: Le pétrole algérien assure

Les cours de l'or noir ont clôturé la semaine qui s'est achevée, vendredi dernier, sur un plongeon. Une débâcle à laquelle a résisté le pétrole algérien qui a tiré son épingle du jeu. Le baril de Sahara Blend a fini à 83,68 dollars selon la dernière cotation du site spécialisé Oil Price et ce malgré un recul de 1,55 dollar. Ce qui en fait le Brut le plus cher du panier de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui pointe à 82,90 dollars, à J-4 du 7e Sommet des chefs d'État et de gouvernement des pays exportateurs de gaz qui se tiendra du 29 février au 2 mars à Alger. Une performance qui le place de surcroît parmi les matières premières (énergies) les plus chères au monde. Un niveau, qui représente par ailleurs plus de 23 dollars de plus que celui qui a servi de calcul à la loi de finances du pays, confectionnée sur la base d'un baril à 60 dollars. Ce qui doit permettre une consolidation de la balance commerciale qui a affiché un excédent de plus de 10 milliards de dollars à la fin du mois de novembre 2023 et du niveau des réserves de change qui a atteint 60,99 milliards de dollars à la fin décembre 2022 avant de passer à 66,14 milliards de dollars en mars 2023, selon les chiffres de la Banque d'Algérie. Il faut souligner aussi que malgré le recul accusé le 23 février, le prix du pétrole algérien aura gagné près de trois dollars en l'espace d'un mois. Quant aux deux références mondiales du marché de l'or noir après s'être maintenues dans une courbe ascendante malgré une hausse des réserves commerciales de pétrole des États-Unis qui ont progressé de 3,5 millions de barils durant la semaine achevée le 16 février, elles ont fini par carrément flancher le 23 février, dernier jour de cotation de la semaine passée. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a clôturé 81,62 dollars. Soit une chute de 2,05 dollars par rapport à la séance de la veille. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois reculait de son côté de 2,12 dollars pour finir à 76,49 dollars. Un plongeon qui s'explique par le fait que les investisseurs aient jeté leur dévolu sur le marché des actions après l'envolée de Wall Street, enthousiaste devant le développement de l'intelligence artificielle (IA), tandis que le marché s'interrogeait aussi sur le calendrier des baisses de taux de la Banque centrale américaine, Fed. Les experts expliquent. «Ce fut une vilaine journée. Le repli des cours semble venir des inquiétudes du marché sur la durée du maintien par la Fed de ses taux élevés», a indiqué Phil Flynn, analyste de Price Futures Group. Il faut savoir, en effet, que trois gouverneurs de la banque centrale américaine ont continué de plaider, jeudi, pour la patience avant de commencer à baisser les taux. L'un d'eux affirmant même qu'il veut observer les chiffres de l'inflation pendant encore au moins quelques mois supplémentaires. «Cette dynamique comprime la croissance économique et laisse présager une baisse de la demande future de pétrole», pesant ainsi sur les prix, soulignait pour sa part Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades. «Nous avons observé des flux de capitaux quitter le marché pétrolier pour aller sur d'autres marchés» étant donné les performances de la Bourse ces dernières séances, avec des records coup sur coup atteints par les indices grâce à l'enthousiasme pour l'IA et ses protagonistes, comme le fabricant de puces Nvidia, faisait remarquer l'analyste de Price Futures Group, Phil Flynn. Les prix du pétrole semblaient pourtant focalisés sur le risque géopolitique au Moyen-Orient, les frappes de l'aviation de l'entité sioniste contre la ville palestinienne de Rafah, notamment.