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SYRIE: OBAMA JETTE DES PIERRES DANS LE JARDIN DE TRUMP

Une trêve entre promesses et incertitudes

Les groupes terroristes opèrant en Syrie sont Fateh al-Cham (Al Qaïda)), le PKK et ses filiales kurdes (YPG) et d'autres formations salafistes, dont Ahrar al Cham, Jounoud el Islam, la Brigade des martyrs d'Idleb, le Front islamique kurde et la brigade al Khansa (Daesh)...

Annoncé par Vladimir Poutine en personne, le cessez-le-feu en Syrie a été conclu après des tractations entre la Russie, la Turquie, l'Iran et le gouvernement de Bachar al Assad, en concertations avec l'opposition, notamment l'Armée syrienne libre (ASL). Qualifiée d'option la plus sérieuse depuis le début du conflit, cette trêve saluée par Washington et accueillie avec une pointe de dépit par les autres capitales occidentales, totalement tenues à l'écart des discussions, soulève néanmoins certaines questions. D'abord, le silence étrange du président russe, lors de son intervention télévisée relative à cet accord, sur les groupes concernés. Tandis que le président turc Erdogan a, lui, précisé qu'à l'exclusion de l'Etat islamique, toutes les factions dont celle de Fateh al Cham, alias, Al Nosra, seraient partie prenante. De son côté, Damas a exclu catégoriquement Al Nosra, et même le groupe Ahrar al Cham soutenu par Ankara, de cette paix précaire et révocable à n'importe quel moment. Comment savoir, devant ces ellipses et ces couacs, volontaires ou non, qui est vraiment bénéficiaire de la trêve et qui ne l'est pas? en supposant que l'accord prenne en compte Ahrar al Cham, comme l'a affirmé Erdogan, quelles chances y aurait-il à voir Damas et le président Bachar al Assad accepter sans rechigner la présence de ce groupe le plus radical de la mouvance islamiste qui se range dans l'opposition? L'information confirmée par Moscou a d'ailleurs été démentie par le groupe lui-même! Dans le communiqué du Kremlin comme à la télévision syrienne, Ahrar al Cham est devenu subitement un groupe modéré tout en demeurant ancré dans sa stratégie jihadiste.
Pour leur part, les Kurdes sont exclus par essence, dés lors que tous les groupes qualifiés de terroristes par les Nations unies sont exclus de cet accord. Ainsi, les groupes considérés comme terroristes et qui opèrent en Syrie sont le groupe État islamique, Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra) côté jihadistes, le PKK et ses filiales côté kurde (YPG). Les esprits chagrins du côté occidental ont argué de la nécessité d'inclure le Hezbollah libanais qui, selon eux, doit être exclu de l'accord, mais c'est aller vite en besogne en faisant semblant d'ignorer que le Hezbollah intervient comme allié de Damas et n'a donc rien à négocier avec qui que ce soit et peu importe si les turcs ont insisté ou non sur ce sujet
Les changements suscités par la reprise d'Alep sont à la base de cet accord, plusieurs groupes terroristes qui agissaient pour le compte des Etats Unis et de leurs alliés du CCG sont depuis démobilisés et n'ont pour bon nombre de leurs combattants d'autres ressources que celles de rejoindre le camp de la Syrie. Qu'importe les nombreuses spéculations sur les tenants et aboutissants de cet accord, en particulier la soi-disant partition de la Syrie en trois zones d'influence russe, turque et iranienne. La Syrie n'est-elle pas une et indivisible, de sorte qu'aucun accord ne saurait être viable s'il affecte sa souveraineté et son intégrité?
Que les mêmes qui ont tout fait pour la disloquer et abattre «le régime de Bachar» continuent à nourrir des velléités d'ingérence, rien d'étonnant mais la réalité d'aujourd'hui veut que l'accord engage les parties russe, iranienne et turque et seulement elles. D'ailleurs, le cessez-le-feu a été qualifié de «succès majeur» par le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif qui estime qu'»il faut construire en attaquant les racines de la terreur extrémiste». Lors d'une conversation téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov, ils «ont mis l'accent sur la lutte contre le terrorisme, les groupes Etat islamique (EI) et Al-Nosra et leurs alliés», selon Irna. Comme aussi ils se sont mis d'accord pour «poursuivre la consultation et la coordination, dans le cadre de l'accord tripartite entre la Turquie, l'Iran et la Russie, en vue de pourparlers entre le gouvernement et les rebelles au Kazakhstan» qui doivent avoir lieu le mois prochain.
Tout cela pour dire que le processus est engagé mais dont les détails devront être affinés au fur et à mesure de sa concrétisation sur le terrain. Si Poutine veut aller vite, pour des raisons objectives de calendrier international, et si Erdogan a toutes les bonnes raisons de s'inquiéter et de ses méfier des arrière-pensées occidentales sur le dossier kurde, tel n'est pas le cas de Téhéran qui va sans doute avancer pas à pas.
Dans un peu moins de trois semaines, le nouveau président des Etats Unis, Donald Trump, va officiellement prendre en mains les commandes alors que le climat entre son pays et la Russie s'est lourdement assombri. Réagissant à l'une des mesures décidées par le président sortant Barack Obama qui a expulsé 35 diplomates russes pour des ingérences supposées dans l'élection de novembre dernier, Moscou a annoncé hier qu'il va à son tour déclarer personae non gratae 35 diplomates américains, rappelant que «la réciprocité est la règle de la diplomatie dans les relations internationales». Dès jeudi soir, le Kremlin avait au nom de ce principe de réciprocité promis qu'il rendrait coup pour coup. Mais voilà qu'hier, Poutine a joué la carte de l'apaisement en assurant que la Russie «ne va pas créer de problèmes aux diplomates américains». «Nous n'allons expulser personne (...). Nous n'allons pas tomber au niveau d'une diplomatie irresponsable». Il a également rejeté la proposition de Sergueï Lavrov, qui prônait le principe de «réciprocité».
Il faut dire que les décisions d'Obama vont au-delà de ces expulsions puisque la fermeture de deux sites russes à New York et Washington ainsi que des sanctions économiques contre quatre responsables des services de renseignement (le FSB et le GRU dont son chef Igor Korobov) ont été ordonnées.
Pour Obama, la Russie est coupable d'avoir orchestré des piratages informatiques qui ont brouillé, grâce au vol de milliers d'e-mails d'Hillary Clinton et de son directeur de campagne, le message de la candidate démocrate. Le Kremlin s'est dit flatté de ces accusations qu'il a qualifiées d'«infondées» et de tentative de sape des relations américano-russes.
Outre ces sanctions, le président sortant a promis d'autres mesures, y compris des opérations secrètes. Et pour riposter au «harcèlement» subi par les diplomates américains à Moscou, Obama lance un appel à l'union sacrée internationale pour remettre Moscou dans le droit chemin et l'empêcher de déstabiliser d'autres pays étrangers.
Ces pierres dans le jardin de Donald Trump, qui a des doutes sur l'ingérence de Moscou et promet une relance des relations américano-russes, sont saluées dans le camp même des républicains tandis que le Premier ministre russe Dimitri Medvedev déplore que «l'administration de M.Obama, qui a commencé son travail par un rétablissement de la coopération, le finisse par une agonie antirusse». Une agonie qui contamine le champ occidental, comme en France et en Allemagne où on prépare des élections déterminantes et où on croît sérieusement à l'ingérence russe dans le scrutin!

L'Algérie salue le cessez-le-feu
L'Algérie a salué l'accord de cessez-le-feu en Syrie, appelant toutes les parties à faire prévaloir la voie de la réconciliation nationale.»Nous saluons l'accord de cessez-le-feu conclu en Syrie et appelons l'ensemble des parties à le respecter afin d'ouvrir la voie devant l'entame de négociations et de parvenir à une solution politique qui tiendra compte de l'intérêt suprême de la Syrie, pays frère, et de son peuple», a déclaré le porte parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif.»Nous réitérons la position de l'Algérie qui, dès le début, a appelé à un règlement politique pacifique et nous appelons de nouveau les frères syriens et les parties concernées par la crise à faire prévaloir le dialogue et la réconciliation nationale afin de parvenir à une issue qui préservera la souveraineté du peuple syrien, son indépendance et son intégrité territoriale», a-t-il ajouté.

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