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OUVERTURE, HIER, À TORONTO (CANADA), DU SOMMET DU G7

"Un front uni" contre la Russie

Le secrétaire d'Etat américain par intérim, John Sullivan, a donné le ton des débats, lors d'une rencontre, dès samedi soir, avec l'Ukrainien Pavlov Klimkine, en marge du G7. Cet argumentaire prend tout son sens quelques jours après les attaques effectuées contre la Syrie.

Les ministres des Affaires étrangères du G7 sont réunis depuis hier et pour quarante-huit heures à Toronto, au Canada, avec pour but premier d'afficher un front uni face à la Russie et d'inventorier par ailleurs les points d'accord et de divergence avec l'administration Trump sur les dossiers du nucléaire iranien et nord-coréen. Anticipant le prochain sommet des sept pays les plus industrialisés, prévu les 8 et 9 juin prochain également au Québec et auquel participeront les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie, le Japon et le Canada, cette rencontre a pour corollaire une autre réunion, celle des ministres de l'Intérieur et de la Sécurité, toujours sur le même thème: «Construire un monde plus pacifique et plus sûr».
Ces derniers mois, la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux a atteint des niveaux jamais égalés depuis la fin de la Guerre froide et c'est la préoccupation majeure que les pays participant à ce sommet veulent exprimer en se penchant, lors des différentes séances de travail, sur le conflit en Ukraine, la cybersécurité ou «le renforcement de la démocratie contre les ingérences étrangères» - une allusion limpide au problème dd'une intervention russe dans la campagne présidentielle de 2017 aux Etats-Unis, avancée de façon récurrente par les adversaires du président élu Donald Trump malgré les démentis répétés de Moscou et traduite en termes judiciaires par le parti démocrate qui a porté plainte sans fournir les preuves concrètes de ces accusations.
Le secrétaire d'Etat américain par intérim, John Sullivan, a donné le ton des débats, lors d'une rencontre, dès samedi soir, avec son homologue ukrainien Pavlov Klimkine, en marge du G7. Cet argumentaire prend toute sa signification dans la mesure où il intervient quelques jours après les attaques effectuées par Washington, Londres et Paris contre la Syrie, au motif d'une utilisation présumée d'armes chimiques dans la ville de Douma, à la Ghouta orientale, où tentait de se maintenir un groupe terroriste, Jaïch al Islam. Ainsi, la quête d'une démarche commune face au régime syrien sera-t-elle de rigueur et là encore le sujet épineux concernera bien évidemment la Russie alliée de Damas.
La problématique des relations avec Moscou est devenue, semble-t-il, une obsession pour les pays occidentaux qui ne savent plus quoi faire pour impressionner les dirigeants russes et à leur tête le président Vladimir Poutine. Toujours est-il qu'ils vont, une fois de plus, chercher à «conjuguer les mises en garde» adressées au Kremlin non seulement pour son soutien au régime syrien tout en «proposant» une relance du processus diplomatique pour résoudre le conflit qui dure depuis sept ans. Or, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a déclaré vendredi dernier que les attaques occidentales contre Damas ont porté un coup fatal à la médiation onusienne et compliqué davantage la recherche d'une solution politique en faveur de laquelle la Russie se veut fermement engagée.
Mi-avril, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont tous apporté leur soutien au Royaume-Uni dans l'affaire de l'empoisonnement de l'ex-agent double russe réfugié en Grande-Bretagne, Londres ayant aussitôt pointé du doigt la responsabilité supposée de Moscou. Et ils ont exhorté la Russie à divulguer les détails de son programme de stockage des armes chimiques, notamment le Novitchok, considérant qu'il représente une menace pour eux tous. Que ce soit dans les discussions officielles ou dans les apartés, un autre dossier majeur aura dominé les débats de façon cruciale: celui du nucléaire iranien pour lequel le président américain Donald Trump ne cache pas son intention de déchirer l'Accord obtenu après des années de négociations sévères. Pressé par Israël, Washington aura beau jeu d'arguer, face aux critiques des autres membres du club occidental, qu'il a fini par obtenir gain de cause dans le dossier nord-coréen, maintenant que Pyongyang vient tout juste d'annoncer le gel de ses essais nucléaires et balistiques ainsi que la fermeture du site concerné. Pour Trump et son administration, qui se préparent en vue du sommet historique de juin prochain avec Kim Jong-Un, censé sceller la désescalade et surtout la dénucléarisation de la péninsule Coréenne, c'est le moment de faire pression sur l'Iran et son allié russe pour l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire.
La menace est prise très au sérieux à Téhéran où le ministre des Affaires étrangères, Javad Zarif a averti, jeudi dernier, depuis New York, que son pays reprendra «vigoureusement», outre des mesures «drastiques» non précisées, l'enrichissement d'uranium en cas de rupture de l'accord conclu avec l'ensemble des pays occidentaux dont les Etats-Unis.
L'exigence posée par Donald Trump qui veut un «durcissement» des termes de l'accord et demande à l'Allemagne, au Royaume-Uni et à la France de revoir la copie avec l'Iran fait donc l'objet d'intenses tractations depuis hier à Toronto où l'Américain John Sullivan, actuellement en charge du dossier avant l'arrivée de Mike Pompéo au Département d'Etat, a pour mission de placer la barre au plus haut afin de «légitimer» la rupture unilatérale de l'Accord.
D'aucuns placent leur espoir dans la visite d'Etat de trois jours que le président français Emmanuel Macron va entreprendre, aujourd'hui, à Washington, à charge pour lui de convaincre le président Trump de rester dans l'accord iranien, ce qui serait assurément un exploit remarquable. Mais pour l'instant, on n'en est pas là.

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