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DES TIRS D'ARMES AUTOMATIQUES ONT RETENTI HIER AU CAIRE

Sanglant "vendredi de la colère" en Egypte

Au moins douze manifestants ont été tués hier au Caire dans les premier heurts entre forces de l'ordre et manifestants pro-Morsi descendus dans les rues pour un «vendredi de la colère».

Loin de se calmer, la situation n'aura fait qu'empirer en Egypte où chaque partie campe sur ses positions allant vers un clash que peu pourront dire ce qu'il en sortira dans les prochains jours et semaines.
Déjà hier, les premières manifestations ont donné lieu aux premiers affrontements entre manifestants islamistes et force de sécurité. Le «vendredi de la colère» décrété par les Frères musulmans en réaction à l'action de la police et de l'armée mercredi - le bilan des tueries de mercredi, selon le ministère égyptien de la Santé s'est élevé, jeudi, à 638 morts - ce qui laisse supposer que celui-ci pourrait être revu à la hausse. Dès mercredi soir, les Frères musulmans, annonçaient pour leur part la mort de 2200 personnes et plus de 10.000 blessés. Chiffres évidemment impossible, à vérifier. Il n'en reste pas moins que le bras de fer entre les islamistes égyptiens et l'armée ne peut que déboucher sur un nouveau bain de sang. De fait, hier au moins douze personnes, des policiers ont été tuées dans les premiers heurts entre manifestants et les policiers. Les partisans du président déchu, Mohamed Morsi, parlaient pour leur part de 25 morts. Toutefois les chiffres que donnent les uns et les autres restent pour le moment invérifiables. Selon des services de sécurité qui s'exprimaient sous couvert de l'anonymat à des agences de presse, ont indiqué que au moins cinq manifestants ont été tués par balles par des soldats à Ismaïlia, sur le canal de Suez, dans le Nord. Au Caire, c'est un policier qui a été tué juste après la fin de la prière du vendredi et le début des «manifestations de la colère» des islamistes. D'ailleurs, peu après la prière hebdomadaire, des foules commençaient à se constituer et des cortèges partant des mosquées du Caire se dirigeaient vers les divers quartiers de la capitale égyptienne. Pour se rassembler aux alentours de la place Ramsès dans le centre du Caire quadrillé, par des soldats et des policiers en tenue et en civil. Tout ce monde étaient nerveux et se préparait à la bataille. Batailles que les «Frères» semblaient vouloir provoquer sciemment.
En fait, les Frères musulmans égyptiens, donnaient l'impression, hier, de chercher l'irréparable, malgré l'ordre donné par les autorités à la police de tirer à vue, qui ont maintenu la manifestation appelant même les Egyptiens à sortir par «millions» pour protester contre la dispersion musclée, mercredi, par l'armée des rassemblements islamistes lesquels duraient depuis la déposition du président Morsi par l'armée le 3 juillet dernier. Dans le même temps, le Front national du Salut -ex-opposition au gouvernement des Frères musulmans) appelait ses partisans à se rassembler par milliers pour ne point laisser les places des villes égyptiennes aux islamistes. Pour sa part, le mouvement «Tammorod» - qui réussit à réunir plusieurs millions de manifestants le 30 juin dernier - entraînant la chute de Mohamed Morsi - appelait pour sa part à la constitution de «comité populaire» de défense de la République. Tout les ingrédients semblent ainsi, mis en place pour une guerre civile dont les conséquences seraient incalculables pour l'Egypte. D'ailleurs, à en croire des témoins, des tirs d'armes automatiques auront été entendus hier dans divers quartiers du Caire. Cela n'augure rien de bon pour le pays de Gamal Abdelnasser.
Ainsi, des rafales de fusils-mitrailleurs ont été entendu, y compris au centre de la capitale siège de la célèbre place Tahir. De leur côté, les télévisions égyptiennes ont montré hier des images d'hommes tirant au fusil d'assaut Kalachnikov depuis un pont. Il a été toutefois impossible de savoir qui étaient ces hommes. Des soldats, des policiers en civil, des manifestants tirant sur la foule pour franchir le point de non retour? Toutes mes supputations étaient plausibles hier alors que le contrôle de la situation semblait échapper aux autorités. En tout état de cause l'Egypte donnait hier l'impression de se diriger vers le chaos, alors que l'anarchie menaçait de s'installer. Dans le chaos, qui s'installe au pays des Pharaons, tout devient possible, surtout la mort qui frappe sans avertir. D'autant plus, que les autorités intérimaires qui, jusqu'alors saluaient la «très grande retenue» de la police dans la dispersion des manifestants pro-Morsi sur les places Rabaa al-Adawiya et Nahda du Caire - quelque 638 morts selon un bilan Du ministère de la santé -, ont durci le ton jeudi, autorisant les forces de l'ordre à ouvrir le feu sur les manifestants violents sans sommation. Parallèlement aux manifestations, des actes de sabotage et des attaques contre des lieux publics ont été relevés. Ainsi, en est-il de l'incendie du siège du gouvernorat de Guizeh dans la banlieue du Caire. Au Sinaï la guérilla des «jihadistes» prend de l'ampleur ou l'on signale la mort d'au moins 14 personnes en plus de 60 autres blessées, majoritairement des membres des forces de sécurité, au cours des dernières 48 heures. Ces attaques ont été menées par des hommes armés dans la ville d'El Arish, située dans le nord du Sinaï, selon des sources de sécurité égyptienne qui s'exprimaient hier. Ces attaques et autres escarmouches annoncent des jours sombres pour l'Egypte. Au plan diplomatique c'est la condamnation unanime des violences en Egypte. Première conséquence directe, les Etats-Unis ont annoncé hier l'annulation des exercices militaires communs et demandé à, leurs ressortissants de quitter l'Egypte. Pour le moment, Washington n'est pas allé jusqu'à interrompre l'aide annuelle (1,5 milliard de dollars) versée en grande partie à l'armée égyptienne. Mais cela peut être un sursis, si les choses ne se décantent pas dans les prochains jours. D'ailleurs, le président Obama a «condamné avec force les mesures prises par le gouvernement intérimaire», comme la ré-instauration de l'état d'urgence. Mais, c'est la Turquie qui a usé du ton le plus dur envers les nouvelles autorités du Caire, rappelant en consultation l'ambassadeur turc en Egypte La réaction du Caire a été immédiate qui a rappelé son représentant à Ankara et dans la foulée annonçait hier l'annulation des manoeuvres avec l'armée turque prévues en octobre pour protester contre les «ingérences» de la Turquie qui a violemment condamné la répression sanglante des manifestations de soutien au président islamiste destitué Mohamed Morsi.

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