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Violentes manifestations contre la transition au Tchad

Plus de 50 morts et une pluie de condamnations

«Nous déplorons le recours à la force meurtrière contre les manifestants au Tchad», a indiqué dans un tweet le Haut commissariat des droits de l’homme de l’ONU.

Une cinquantaine de morts, les activités d'importants partis d'opposition suspendues et un couvre-feu: des manifestations jeudi au Tchad contre la prolongation de la transition de deux ans et le maintien au pouvoir de Mahamat Idriss Déby Itno ont entraîné un déchaînement de violences pendant plusieurs heures. Plusieurs manifestations, parmi les plus meurtrières de l'histoire du Tchad, se sont déroulées dans différentes villes, notamment à N'Djamena, la capitale et à Moundou, la deuxième ville du pays. Elles ont fait «une cinquantaine» de morts et «plus de 300» blessés, selon le Premier ministre Saleh Kebzabo. Union africaine (UA) et Union européenne (UE) ont «condamné fermement» la répression des manifestations, la première appelant «au respect des vies humaines et des biens» et la seconde regrettant de «graves atteintes aux libertés d'expression et de manifestation qui fragilisent le processus de transition en cours». Les Nations unies ont déploré les violences et demandé une enquête sur les décès, au Tchad, lors d'affrontements jeudi entre police et manifestants, réunis à l'appel de l'opposition contre le maintien au pouvoir du président Mahamat Idriss Déby Itno. «Nous déplorons le recours à la force meurtrière contre les manifestants au Tchad», a indiqué dans un tweet le Haut commissariat des droits de l'homme de l'ONU. «Les autorités de transition doivent garantir la sécurité et la protection des droits de l'homme, y compris la liberté d'expression et de réunion pacifique», a poursuivi le Haut commissariat. «Les violations signalées doivent faire l'objet d'une enquête», a-t-il ajouté. La France, allié-clé de N'Djamena, a «condamné» les «violences et l'utilisation d'armes létales contre les manifestants». Des appels à manifester avaient été lancés depuis le début de la semaine, notamment par la plate-forme d'opposition Wakit Tamma et le parti Les Transformateurs, dirigé par Succès Masra, l'un des principaux opposants politiques à Mahamat Déby. Ces deux partis avaient boycotté le Dialogue national de réconciliation (DNIS) qui avait prolongé début octobre de deux ans la transition vers des élections «libres et démocratiques» et entériné la possibilité pour Mahamat Idriss Déby Itno de s'y présenter, 18 mois après qu'il a pris le pouvoir à la tête d'une junte militaire.
Le Premier ministre a annoncé la suspension de «toute activité publique des partis politiques et organisations de la société civile», dont celles des partis Les Transformateurs, du Parti socialiste sans frontière et de Wakit Tamma, collectif de partis d'oppositions et d'associations de la société civile. Ces organisations sont suspendues pour trois mois précisent deux arrêtés. Le Premier ministre a en outre annoncé lors d'une conférence de presse un couvre-feu de «18h à 6h du matin», qui durera jusqu'au «rétablissement total de l'ordre» à N'Djamena, à Moundou, à Doba et à Koumra».Tôt dans la matinée à N'Djamena et malgré l'interdiction de la manifestation par les autorités mercredi, les manifestants ont «attaqué des édifices publics, le gouvernorat, le siège du parti du Premier ministre, celui du président de l'Assemblée nationale» dans un climat d'«insurrection», a affirmé le porte-parole du gouvernement Aziz Mahamat Saleh. À la mi-journée le gouvernement précisait qu'une «dizaine» de membres des forces de sécurité avait été tuée dans les affrontements.
Le président de l'Union des journalistes du Tchad, Abbas Mahmoud Tahir, a réclamé une «enquête pour établir les responsabilités» concernant la mort d'un jeune journaliste, Narcisse Oredje, dont le décès a été confirmé par un membre de sa famille. Le jeune homme a été touché par une «balle perdue» à l'abdomen dans la cour de son domicile à N'Djamena. À Moundou, deuxième ville du pays à quelque 500 kilomètres au sud de la capitale, les manifestations «très violentes» ont commencé «dès 5 heures du matin», a assuré un haut responsable administratif sous couvert d'anonymat, qui dit avoir enregistré «d'importants dégâts matériels».

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