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LA GRÈVE GÉNÉRALE N’A PAS ÉTÉ SUIVIE EN CÔTE D’IVOIRE

Ouattara fait chou blanc

Voulant accentuer la très forte pression extérieure, la coalition de partis pro-Ouattara avait appelé la population à «cesser les activités» dès hier.

L´appel à la grève générale lancé par le camp d´Alassane Ouattara apparaissait peu suivi hier à Abidjan, mais son adversaire Laurent Gbagbo restait sous forte pression, son régime étant menacé d´une opération militaire de ses voisins d´Afrique de l´Ouest. Plongé dans une grave crise depuis le scrutin du 28 novembre, marquée par des violences meurtrières, le pays était suspendu à la visite prévue aujourd´hui de trois chefs d´Etat ouest-africains. Ils doivent demander à Gbagbo de céder la présidence à Ouattara, reconnu chef de l´Etat par une immense partie de la communauté internationale, faute de quoi il court le risque d´une intervention armée régionale. Voulant accentuer cette très forte pression extérieure, la coalition de partis pro-Ouattara avait appelé la population à «cesser les activités» dès hier. Mais, comme un appel à la «désobéissance» civile la semaine dernière, ce mot d´ordre paraissait sans écho hier à Abidjan, la capitale économique de quatre millions d´habitants. Du quartier chic de Cocody (nord) au quartier populaire de Treichville (sud), la ville offrait le même spectacle: embouteillages et concert de klaxons, taxis en vadrouille, commerces ouverts. Les rues du quartier d´Abobo (nord), bastion de M. Ouattara, étaient encombrées de voitures et les petits marchands prenaient d´assaut les trottoirs en quête de clients. Cependant, dans le centre du pays, à Bouaké, fief de l´ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) alliée à M.Ouattara, la consigne était davantage suivie, le marché et les banques étant fermés, même si les taxis circulaient.
Après avoir obtenu la reconnaissance de son ambassadeur à l´ONU, le camp Ouattara avait toutefois un motif de satisfaction. La France a en effet indiqué que la procédure était en cours pour agréer son ambassadeur à Paris. La fonction d´ambassadeur en France, ancienne puissance coloniale et partenaire économique essentiel, est un poste clé pour le pouvoir ivoirien. Mais M.Gbagbo se prépare à un rendez-vous bien plus important aujourd´hui, avec la venue à Abidjan des présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert). Ils doivent l´appeler à céder la place, au nom de la Communauté économique des Etats d´Afrique de l´Ouest (Cédéao), qui a menacé de recourir à la «force légitime» s´il ne se pliait pas à cette injonction. Dans des entretiens aux quotidiens français Le Figaro et Le Monde, Laurent Gbagbo a dit «prendre au sérieux» cette menace, mais a invoqué le respect du droit pour justifier son maintien. Le Conseil constitutionnel, juridiction suprême ivoirienne, l´avait proclamé président, tandis que son rival a été désigné vainqueur par la commission électorale. Le président sortant, qui dénonce un «complot» mené par les Etats-Unis et la France, a lancé une sévère mise en garde, alors que la Côte d´Ivoire a déjà été éprouvée par une quasi-guerre civile en 2002-2003. «Il y aura peut-être un désordre intérieur, une guerre civile en Côte d´Ivoire, parce que nous n´allons pas nous laisser piétiner notre droit et nos institutions», a-t-il prévenu. Son gouvernement avait déjà clairement averti contre une opération de la Cédéao, en insistant sur la présence sur le sol ivoirien de millions d´immigrés ouest-africains, qui pourraient être pris à partie. Les craintes de nouvelles violences - 173 morts récemment selon l´ONU, 53 morts depuis fin novembre pour le gouvernement Gbagbo - poussent de plus en plus d´Ivoiriens à quitter leur pays. Quelque 14.000 ont fui vers le Liberia depuis un mois, selon le Haut Commissariat de l´ONU pour les réfugiés (HCR).

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