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LA RUSSIE REPREND L'INITIATIVE

Moscou recadre le conflit syrien

La Russie a annoncé un accord de «coordination» militaire dans le ciel de la Syrie en guerre avec la Jordanie, traditionnel allié de Washington, à l'issue d'une réunion exceptionnelle avec le trio Etats-Unis - Arabie saoudite - Turquie.

La Russie continuait hier ses initiatives diplomatiques autour du conflit syrien, son chef de la diplomatie se disant prêt à aider l'Armée syrienne libre (ASL) au lendemain d'une réunion avec le trio Washington, Riyadh, Ankara et d'un accord de «coopération» avec la Jordanie. Dans un entretien à la chaîne Rossiya 1, Sergueï Lavrov s'est dit «prêt à soutenir aussi l'opposition patriotique, y compris la prétendue Armée syrienne libre, depuis les airs». Pour le chef de la diplomatie russe, l'essentiel est «d'approcher les gens qui peuvent les représenter et représenter les groupes armés qui combattent le terrorisme». Sans surprise, l'annonce a laissé incrédules les représentants de l'ASL, qui accusent la Russie de viser essentiellement les groupes rebelles dits modérés depuis le début de sa campagne de frappes aériennes, fin septembre, d'autant que le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait déclaré vendredi que Moscou n'arrivait pas à identifier d' «opposition modérée» en Syrie. «La Russie bombarde l'ASL et veut maintenant coopérer avec nous tout en restant lié avec Assad? Nous ne comprenons pas du tout la Russie», a réagi le lieutenant-colonel Ahmad Saoud, porte-parole de la Division 13. «Au lieu d'évoquer sa volonté de collaborer avec l'ASL, la Russie devrait arrêter de les bombarder», a déclaré Samir Nashar, un représentant de la coalition de l'opposition, affirmant que «80% des frappes russes visent l'ASL». Sergueï Lavrov a également affirmé avoir bon espoir d'amener toutes les parties du conflit syrien «à la table des négociations» dans un proche avenir, estimant même qu'il était «nécessaire de préparer des élections présidentielle et législatives» en Syrie. Là aussi, cette proposition a été catégoriquement rejetée par les rebelles syriens soutenus par l'Occident. Samir Nashar l'a jugé absurde, assurant que la Russie essayait de «contourner les demandes du peuple syrien pour un départ d'Assad». Mais l'évolution récente des discussions montre que les Occidentaux vont vers une «compréhension plus juste» de la situation en Syrie, a jugé M. Lavrov dans cette interview enregistrée vendredi, avant une rencontre avec son homologue américain, John Kerry. Avant aussi la réunion à Vienne de la Russie et du trio Etats-Unis - Arabie saoudite - Turquie, farouches adversaires du président syrien Bachar al-Assad. Cette réunion quadripartite, une première diplomatique, pourrait être suivie d'une autre le 30 octobre, réunissant davantage de participants, ont annoncé John Kerry et Sergueï Lavrov. La Russie, en minorité face aux diplomaties américaine, turque et saoudienne, a créé la surprise en annonçant une nouvelle alliance: une «coordination» de ses opérations militaires dans le ciel syrien avec la Jordanie, membre de la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre l'organisation Etat islamique (EI). Si les contours de cette coopération n'ont pas été précisés, un «mécanisme» permettant sa mise en oeuvre est en place à Amman, selon la Russie et la Jordanie. Amman a précisé que «la coopération entre la Jordanie et la Russie est ancienne» et que la «Jordanie est toujours membre de la coopération internationale contre le terrorisme» menée par Washington. M. Kerry a quitté Vienne pour la Jordanie, où il devait rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas, mais les ministres russe et américain se sont à nouveau parlé au téléphone hier, évoquant selon un communiqué de la diplomatie russe «les modalités d'organisation d'un processus politique entre le gouvernement syrien et l'opposition».

Guerre en Syrie
60 combattants tués dans des raids et combats à Alep
Plus de 60 membres des forces armées syriennes, rebelles et combattants du groupe Etat islamique (EI) ont été tués en 24 heures au cours d'intenses combats dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie, a indique hier une ONG. Une partie des rebelles et des jihadistes de l'EI décédés ont été tués par les raids aériens russes menés dans le nord de la province, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh, basé en Grande Bretagne). Au moins 28 combattants de l'EI ont été tués depuis vendredi par ces raids et dans des combats avec les forces armées syriennes autour d'une route vitale menant d'Alep à Homs, selon l'Osdh. En outre, 21 membres des forces armées syriennes, incluant soldats et miliciens, ont trouvé la mort au cours des dernières 24 heures. La route Alep-Homs a été coupée vendredi lors d'une attaque de l'EI à l'aide de voitures piégées contre les forces armées syriennes. D'intenses combats s'y poursuivaient hier, selon l'Osdh. Par ailleurs, dans la même province, les forces armées syriennes se battaient contre des combattants islamistes et rebelles près d'une autre autoroute stratégique. Au moins 16 rebelles ont été tués depuis vendredi dans des raids aériens russes et dans des combats dans cette zone, a indiqué l'Osdh, qui ne précise pas le nombre des soldats syriens tués. Selon l'ONG, les bombardiers russes mènent des raids dans le nord de la province pour soutenir le régime qui y a lancé des opérations terrestres depuis le début de l'intervention de Moscou le 30 septembre. Alep, ancienne capitale économique de la Syrie, est ravagée par les violences depuis 2012 et divisée entre quartiers ouest contrôlés par le gouvernement et quartiers est sous contrôle rebelle.
Mais la province d'Alep est quasi-entièrement aux mains du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al Qaîda, et ses alliés islamistes, ou de l'EI. Les forces arlées syriennes ont récemment cherché à récupérer des territoires au sud d'Alep et brisé le siège imposé par l'EI sur l'aéroport militaire de Kweires, dans l'ouest de la province. Dans le centre du pays, l'Osdh a fait état de combats autour de la ville de Talbisseh, au nord de Homs, où les forces armées syriennes ont lancé une opération terrestre soutenue par l'aviation russe. Dans la province centrale de Hama, 12 rebelles et 14 membres soldats ont été tués dans des combats, selon l'Osdh.

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