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IL EST MONTÉ MARDI SUR LE RING POLITIQUE DE L'AFFAIRE BENALLA

Macron assume tout

Que signifie cette soudaine sortie du bois, après des jours et des jours de silence sépulcral, sans doute du à une panique devant les évènements en cascade? Le président français a voulu, semble-t-il, reprendre les choses en main et sa tentative s'est effectuée dans un cadre partisan.

Le président français Emmanuel Macron a opéré une riposte au plus fort de la polémique suscitée par l'affaire Benalla, revendiquant son entière et «seule responsabilité» sans parvenir pour autant à éteindre l'incendie qui agite l'hexagone depuis six jours déjà. «Le seul responsable de cette affaire c'est moi», a donc déclaré mardi soir le président, brisant ainsi le silence dans lequel il était muré une semaine durant, tandis que critiques et supputations diverses accompagnaient le débat autour de ce qui est devenu l'affaire Benalla, du nom de son proche collaborateur inculpé pour divers dépassements.
Alexandre Benalla avait été filmé en train de frapper des manifestants, casqué et badgé comme un CRS alors qu'il ne disposait d'aucun pouvoir de maintien de l'ordre. «S'ils veulent un responsable, il est devant vous, qu'ils viennent le chercher», a défié le chef de l'Etat, sur un ton bravache, raillant «la République des fusibles» à laquelle il ne cédera pas. Comme il a fustigé la «trahison» de son homme de confiance en fin de compte licencié en même temps qu'inculpé par la justice.
Que signifie cette soudaine sortie du bois, après des jours et des jours de silence sépulcral, sans doute du à une panique devant les évènements en cascade?
Le président français a voulu, semble-t-il, reprendre les choses en main et sa tentative s'est effectuée dans un cadre on ne peut plus partisan puisqu'il s'est adressé à un public choisi, composé pour l'essentiel de membres du gouvernement et du parti majoritaire dont il est le fondateur. C'est pourquoi le résultat n'aura pas été, en fin de compte, à la hauteur des espérances, les propos extrêmement vifs et parfois surprenants n'ayant guère calmé les ardeurs de l'opposition qui, au contraire, a surenchéri dans la critique et la gouaille.
Les ténors de cette opposition ont aussitôt reproché au chef de l'Etat de s'être exprimé devant ses partisans quand il aurait du, selon eux, le faire devant les Français dans leur ensemble, compte tenu de la dimension inégalée de la crise depuis son accession à l'Elysée. Si pour la République en marche, il s'agit avant tout d'un épisode banal de dépassement commis par un fonctionnaire de surcroît contractuel, l'opposition toutes tendances confondues estime pour sa part que le pays est confronté ni plus ni moins qu'à une véritable «affaire d'Etat», sinon un «Watergate à la française».
«La République exemplaire n'empêche pas les erreurs. S'ils cherchent un responsable, le seul responsable, c'est moi et moi seul. C'est moi qui ai fait confiance à Alexandre Benalla. C'est moi qui ai confirmé la sanction», a martelé mardi le président Macron face aux élus et aux membres du gouvernement réunis à Paris, sans la présence de la presse. «Ça n'est pas la République des fusibles, la République de la haine. On ne peut pas être chef par beau temps et se soustraire lorsque le temps est difficile. S'ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu'ils viennent le chercher. Je réponds au peuple français... Personne dans mon cabinet n'a jamais été soustrait aux lois de la République. Jamais.», a encore asséné M. Macron avant de saluer en M. Benalla «un militant très engagé pendant la campagne» de la présidentielle, mais dont il a «ressenti les actes du 1er-Mai comme une déception et une trahison».
Auparavant, les tentatives de désamorçage de la crise du Premier ministre Edouard Philippe qui a voulu relativiser l'affaire ou celles de François de Rugy, président de l'Assemblée, sont demeurées vaines tant les quolibets et les mises à l'index sont allés crescendo au fur et à mesure que les commissions d'enquête prenaient connaissance des arguments du directeur de cabinet ou du secrétaire général de l'Elysée.
Ainsi, le président du groupe LR (opposition de droite) à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, a annoncé le dépôt d'une motion de censure contre le gouvernement, faute de pouvoir convoquer le président Macron en personne.
Une démarche inconstitutionnelle qui n'a pas fait hésiter la France insoumise, prête à déposer sa propre motion avec l'appui des communistes et des socialistes, mais aussi à voter le texte LR le cas échéant.
Si les médias ont reconnu dans les propos d'Emmanuel Macron un certain «cran», ils sont aussi unanimes à juger que cela ne suffit point et qu'il lui faut impérativement s'exprimer de manière solennelle devant le peuple français. Or, le fait d'avoir été jusqu'à dire que «M.Benalla n'a jamais eu les codes nucléaires, jamais bénéficié d'un 300m2 à l'Alma, jamais reçu un salaire de 10.000 euros, et jamais été son amant» aura constitué une douche froide pour les nombreux observateurs, notamment étrangers, qui n'en reviennent pas d'un tel contexte dissolu.

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