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39 MORTS ET 65 BLESSÉS DANS UNE ATTAQUE TERRORISTE À ISTANBUL

L'humour noir de Daesh

Depuis 18 mois, la Turquie a enregistré 50 attentats qui ont fait près de 300 morts et des centaines de blessés et la ville d'Istanbul en a connu tout une série.

Au lendemain de l'attentat qui a fait au moins 39 morts et des dizaines de blessés dont certains dans un état grave à Istanbul, dimanche dans la soirée pendant la célébration du Nouvel An, une gigantesque chasse à l'homme était toujours en cours à travers la ville, mais aussi sa région. Le tueur était, selon les médias turcs, déguisé en...Père Noël quand il a abattu un policier et un civil avant de franchir les portes de la plus grande discothèque d'Istanbul, Reina, un lieu branché très couru sur la rive du Bosphore. Au moins, une vingtaine d'étrangers sont parmi les victimes, des Saoudiens, des Libanais, des Marocains et des Libyens selon la ministre turque de la Famille, Mme Fatma Betül Sayan Kaya. Bruxelles déplore une victime et Paris parle de trois blessés. Deux arabes israéliennes figurent également dans cette liste de 65 blessés, une hospitalisée et l'autre disparue. Hier, le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu, parlant d'une «attaque terroriste», a confirmé que les «recherches sont toujours en cours». «J'espère qu'il va être rapidement capturé», a-t-il également ajouté. D'après les premiers éléments de l'enquête, l'auteur du carnage avait dissimulé le fusil d'assaut sous un manteau et qu'il aurait eu le temps de changer de vêtements en quittant les lieux.
Cette attaque a eu lieu à 1 heures 15 dans la nuit de samedi à dimanche, dans un discothèque qui accueillait entre 700 à 800 personnes et les médias turcs ont rapporté que nombreuses sont celles qui ont plongé dans les eaux glacées du Bosphore pour échapper à la tuerie. Promptement, le président turc Tayyip Recep Erdogan a affirmé que cet attentat vise à «détruire le moral du pays et semer le chaos». Il faut dire que, depuis 18 mois, la Turquie a enregistré 50 attentats qui ont fait près de 3000 morts et des centaines de blessés et que la ville d'Istanbul en a connu toute une série. D'ailleurs, l'horreur de cette attaque a été si tragiquement ressentie par le peuple turc que les autorités religieuses du pays l'ont condamnée sévèrement. Le grand mufti de Turquie, chef de Dinayet, a estimé que «cela ne fait aucune différence qu'un tel massacre inhumain vise un marché, un lieu de divertissement ou un lieu de culte». En prévision des festivités du Nouvel An, le gouvernement turc avait déployé 17.000 policiers rien qu'à Istanbul, un certain nombre d'entre eux déguisés en Pères Noël pour mieux surveiller les mouvements dans la foule. Cela n'a malheureusement pas empêché l'assaillant de commettre son forfait et de semer une panique indescriptible dans la discothèque et ses alentours.«Il est difficile d'imaginer crime plus cynique que de tuer des civils pendant la célébration du Nouvel An. Nous avons tous le devoir de combattre avec détermination les agressions terroristes», a affirme le président russe Vladimir Poutine dans un message de condoléances à M.Erdogan. La Maison-Blanche, par la voix de Ned Price porte-parole du Conseil national de sécurité, a également dénoncé «la sauvagerie des assaillants». Bien qu'aucune revendication explicite ne soit encore intervenue, tous les regards se braquent sur l'organisation autoproclamée Etat islamique. La Turquie est en effet membre de la coalition internationale qui combat Daesh en Syrie et en Irak. Depuis août dernier, elle mène une offensive dans le nord de la Syrie pour repousser l'EI vers le sud du pays et contrôler les opérations des YPG, la faction kurde syrienne. C'est pourquoi elle est devenue une cible majeure de Daesh, au même titre que les pays européens ciblés par l'organisation terroriste. L'attitude ambiguë du président Erdogan s'est accentuée avec le soutien manifeste que les Etats-Unis ont apporté aux Kurdes syriens et irakiens devenus leurs autres alliés dans la guerre contre l'EI. Proches du PKK, ces factions kurdes sont devenues la hantise de la Turquie qui n'a pas obtenu les «clarifications» réclamées à Washington et, du coup, a choisi de se rapprocher de la Russie, malgré le fâcheux incident de l'avion abattu par des chasseurs turcs. De tendus, les rapports Poutine-Erdogan se sont vite réchauffés au point de causer la toute récente surprise de l'annonce d'un cessez-le-feu en Syrie, coparrainé par le gouvernement de Bachar al Assad et par l'Iran. Réaction de colère ou d'émotion mal contrôlée, la diatribe du président Erdogan contre l'administration Obama n'a donc rien d'étonnant si ce n'est qu'il accuse les Américains d'être à l'origine de la création de l'Etat islamique.
N'est-ce pas oublier un peu vite qu'il a coopéré avec cette organisation à laquelle il a acheté du pétrole à vil prix en 2015,notamment? Et le fait qu'il ait composé avec les monarchies pétrolières du CCG pour abattre le «régime syrien» et lui substituer une opposition docile, voire même servile, ne constitue-t-il pas une raison nécessaire et suffisante pour dire que quand on sème le vent... Toujours est-il qu'aujourd'hui, la Turquie est devenue une cible prioritaire de Daesh non pas tant pour sa politique en Irak et en Syrie que pour son rapprochement spectaculaire avec la Russie. Engagée sur le front Est de la Syrie où elle tente d'éliminer les derniers retranchements de l'EI et mobilisée en Irak pour prévenir toute tentative de redéploiement kurde bien plus que pour en finir avec Daesh à Mossoul, Ankara tangue dangereusement avec une multitude de contradictions que seul Erdogan paraît en mesure de justifier. La réconciliation avec Moscou était une chose nécessaire, ne serait-ce qu'au plan économique. Et la restauration de la paix en Syrie, sur la base d'un dialogue politique entre Syriens soucieux des intérêts de leur pays à l'exclusion de toute ingérence étrangère quelle qu'elle soit, va aussi dans l'intérêt de la Turquie qui accueille plus de quatre millions de réfugiés syriens, quand bien même ils ont fait l'objet de marchandages avec l'Union européenne. Le retour de la paix et de la sécurité dans la région du Proche-Orient apparaît comme un enjeu crucial pour Erdogan qui ne rêve plus que d'une chose: n'avoir à gérer que le dossier du PKK.

L'Algérie condamne dans «les termes les plus forts»
L'Algérie condamne dans «les termes les plus forts» l'attaque terroriste perpétrée dans la nuit du Nouvel An à Istanbul, a indiqué hier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif. «Nous condamnons dans les termes les plus forts l'attaque terroriste sanglante perpétrée hier soir à Istanbul», a affirmé le responsable dans une déclaration l'APS. Soulignant que «cet acte abject prouve une fois de plus que le terrorisme sévit aveuglement et sans discernement dans le seul objectif d'attenter aux vies humaines innocentes, d'imposer la peur, de semer la désolation et de porter atteinte à la sécurité, à la stabilité et à la quiétude des sociétés et des peuples», il a estimé qu'«une réponse internationale globale, prompte et coordonnée est nécessaire pour mettre un terme à cette entreprise terroriste néfaste». «Tout en assurant le peuple et le gouvernement turcs de notre solidarité devant cette nouvelle épreuve, nous réaffirmons notre condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.»

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