L'Expression

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LES EFFETS PERVERS DU 11 SEPTEMBRE

Les islamistes soft réalisent une percée historique

La politique américaine en matière de lutte antiterroriste a eu des effets inverses. L’anti-américanisme a viré au vert.

Les thèses prédisant le «déclin de l´islamisme» dans le monde ont été démenties par les scores que réalisent les courants islamistes sur trois continents. L´élection législative de dimanche dernier en Turquie vient confirmer cette tendance. Malgré l´interdiction du Rafeh, le Parti islamiste modéré de la justice et le développement (AKP) de Recep, Tayyip Erdogan rafle les deux tiers des sièges au Parlement.
Il y a à peine un mois, les élections législatives au Maroc, ont fait doubler le score du second parti islamiste car la principale formation Adl oua Ihsane de cheikh Yassine est interdite. C´est également le cas pour l´Algérie. La percée d´El-Islah, en l´absence du FIS dissous, a surpris les analystes qui n´ont pas pris la précaution de mieux peser les effets pervers de la guerre au terrorisme assimilé souvent au «péril vert» dans le lexique occidental. Au Pakistan, la coalition de six partis islamistes est devenue incontournable sur l´échiquier politique de Karachi dans la mesure où aucune initiative d´envergure ne peut aboutir sans son aval.
A Bahreïn, où pourtant la Constitution a pris des contours monarchiques, la mouvance islamiste sunnite et chiite a fait son entrée au Parlement avec 40 sièges (27 sunnites et 13 chiites) malgré le boycott de la principale force islamiste ainsi que trois autres.
Les raisons de la montée des suffrages au profit des mouvements islamistes dans le monde diffèrent d´un pays à un autre. Au Pakistan, partie prenante au conflit en cours en Afghanistan en raison de sa position géographique, la politique menée par le gouvernement sous une forte pression américaine a donné du crédit aux partis islamistes qui dénoncent cette attitude de subir les effets pervers d´une guerre qui ne les concerne pas. Le débordement du réseau de Ben Laden sur le territoire pakistanais et la présence de l´armada américaine dans la région ainsi que le discours guerrier des Etats-Unis poussent les citoyens à réagir par dépit.
En Turquie, les lois laïques supposées être très restrictives pour les femmes ont considérablement pesé sur les scores. Par raccourci, on peut dire que les femmes ont voté Erdogan pour pouvoir porter le voile à l´université. Au Maghreb, les échecs des politiques menées jusqu´ici alimentent les discours religieux et donnent espoir aux votants même si, là aussi, les femmes ont fait la différence.
Mais partout, ces résultats ont un dénominateur commun. Il porte le nom d´«anti-américanisme ». En réalité il masque les méfaits de la politique d´un Ariel Sharon déterminé à pacifier le Moyen-Orient à sa manière. Pour le monde musulman, l´un signifie l´autre. Cette donne, additionnée aux menaces qui pèsent sur l´Irak et les discours de haine envers les musulmans par le biais des médias occidentaux, explique en grande partie la montée des suffrages au profit des islamistes qu´ils soient soft ou durs.

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