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LE COMITÉ EXÉCUTIF DE NIDAA TOUNÈS LIMOGE HAFEDH CAÏD ESSEBSI

Les dérives d'un prince héritier

Il lui attribue le limogeage du délégué de Mannouba, Anis Ouji, et un des responsables de Nidaa Tounès, Faouzi Elloumi, n'a pas craint, début novembre dernier, de déclarer sur radio Shems que le chef du gouvernement, Youcef Chahed, craignait le directeur exécutif du parti...

Les tensions ont atteint leur paroxysme au moment où Habib Essid a dû rendre le tablier pour laisser place à Youcef Chahed, après une sortie fracassante du président Beji Caïd Essebsi appelant à un gouvernement d'union nationale avec le soutien affirmé du leader d'Ennahda, Rached Ghannouchi. Aussi, n'est-ce pas vraiment une surprise que le communiqué tombé lundi soir et dans lequel le comité exécutif de Nidaa Tounès a indiqué que, devant les «dangereux» dépassements commis par Hafedh Caïd Essebsi «qui tient à continuer illégalement à représenter le parti», il a été décidé de le limoger. Le dit comité avertit, par la même occasion, toutes les autorités qui continueront à traiter avec Hafedh Caïd Essebsi, en tant que représentant de Nidaa Tounès, qu'elles «devront assumer leurs responsabilités», appelant en dernier ressort tous les soutiens de la formation politique à apporter leur appui à cette décision. Comme si les signataires de ce communiqué redoutent une riposte qui pourrait venir du Palais de Carthage. Car le désavoeu va au-delà de la personne de Hafedh, fortement et presque inconditionnellement soutenu par son père, lequel va devoir gérer une crise qui envenime les rapports au sein de Nidaa Tounès depuis bientôt deux ans et pour laquelle il a constamment botté en touche. Les accusations formulées par le comité sont d'une gravité extrême, Hafedh Caïd Essebasi se voyant reprocher sa propension à «usurper la qualité de représentant juridique du parti», commis des dépassements graves au point de nuire aux structures du mouvement sur les plans intérieur et extérieur. «Hafedh Caïd Essebsi a porté atteinte à l'image de la Tunisie aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il a également tenté d'user de l'appareil de l'Etat pour assujettir les militants», est-il écrit dans ce communiqué transmis à l'agence de presse officielle. Les auteurs lui attribuent le limogeage du délégué de Mannouba, Anis Ouji, et un des responsables de Nidaa Tounès, Faouzi Elloumi, n'a pas craint, début novembre dernier, de déclarer sur radio Shems que le chef du gouvernement, Youcef Chahed, craignait le directeur exécutif du parti et exécutait ses demandes de nomination et de limogeage. Bien plus, Elloumi avait ajouté que Hafedh Caïd Essebsi marchandait les nominations. Contestée par la branche opposée, cette décision marque une nouvelle étape dans la «guerre de succession» qui mine le parti depuis que son fondateur Béji Caïd Essebsi a été élu. Ces divisions l'ont affaibli et il a perdu la première place au Parlement au profit d'Ennahda. Le communiqué «n'a aucune valeur juridique et n'a aucun sens», a réagi hier Hafedh Caïd Essebsi sur Shems FM, précisant que les six signataires ont «été mis à l'écart» après s'être «exprimés d'une façon anarchique pour porter atteinte au parti». Quant à Mourad Dalech, représentant juridique du parti, il parle d'une manoeuvre de déstabilisation. Nidaa Tounès, formation hétéroclite née en 2012 et composée de personnalités de gauche et de centre droit ainsi que d'anciens dignitaires du régime de Zine El Abidine Ben Ali, vit une guerre de succession ouverte. Interrogé sur les ambitions de son fils, le chef de l'Etat tunisien, 90 ans à la clé, affirme: «Nous ne sommes pas un régime monarchique (...) Si mon fils fait des efforts, (...) s'il est adopté par l'électorat tunisien, c'est son affaire.» Ainsi, Nidaa Tounes, plombé par une bataille de chiffonniers exercée sur la place publique, poursuit sa dérive.

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