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A TUNIS, CHAHED POURSUIT SES CONSULTATIONS POUR LE GOUVERNEMENT

Les ambitions d'Ennahda

On sait parfaitement que ce sont les partis qui dominent la scène politique qui dicteront les choix ultimes, pour peu qu'ils agréent au chef de l'Etat, Beji Caïd Essebsi. Depuis sa désignation officielle, mercredi 3 août, Youssef Chahed a engrangé une trentaine de réunions...

Alors que le gouvernement de Habib Essid chargé des affaires courantes, est sur le départ, plusieurs de ses anciens ministres n'hésitent pas à ouvrir le feu sur le chef sortant, tirant à boulets rouges pour se déresponsabiliser des «erreurs» ou, à tout le moins, des lacunes de sa gestion. Certains de ces ministres ne cachent pas d'ailleurs l'ambition d'être reconduits dans leurs postes respectifs, surtout ceux qui sont adoubés par les formations politiques comme Ennahda ou Nidaa Tounes. La volonté exprimée par Youssef Chahed d'être entouré d'une équipe «largement politique» explique, voire même justifie cette approche. C'est en effet, ce qu'a annoncé hier le nouveau chef de gouvernement, dans une déclaration accordée aux médias. Une équipe politique, bien sûr, mais qui veillera à être «efficace» et dont l'action «se basera sur un véritable travail d'équipe, indépendamment des noms», a-t-il argumenté en s'attardant sur le fait que les différentes rencontres qu'il a eues étaient fondées sur les idées et les objectifs plutôt que sur les appétits des candidats. Mais ne s'agit-il pas d'un prêté pour un rendu?
On sait parfaitement que ce sont les partis qui dominent la scène politique qui dicteront les choix ultimes, pour peu qu'ils agréent au chef de l'Etat, Beji Caïd Essebsi. Depuis sa désignation officielle, mercredi 3 août, Youssef Chahed a engrangé une trentaine de réunions avec des représentants de partis politiques, des acteurs de la société civile et même des journalistes. Se voulant le chef d'un gouvernement consensuel, il ambitionne en effet d'assurer l'entente cordiale jusqu'au bout, en respectant les «règles» dictées par les partis au pouvoir, Ennahdha et Nidaa. Et en affichant cette volonté manifeste d'associer toutes les parties au dialogue, il affiche sa détermination de réussir le pari après l'échec de son prédécesseur. Avant celui des contestations, inéluctable, c'est donc, encore aujourd'hui, le bal des concertations.
Premier à taper du poing sur la table, le secrétaire général d'Ennahda, lors de son intervention vendredi dernier sur Mosaïque FM n'a pas pris de gants pour parler des conditions posées par le parti en vue de sa participation au gouvernement d'union nationale: Ziad Laadhari a déclaré que «le parti Ennahdha était partie prenante à l'initiative présidentielle de Béji Caïd Essebsi et que le parti est également signataire de l'accord de Carthage, il est donc naturel, que le parti propose des noms pour la composition du gouvernement de Youssef Chahed», tout cela avant de prédire sa propre présence dans la liste de la nouvelle équipe. Quant au poids d'Ennahdha dans ce futur gouvernement, il a indiqué que: «Nous ne voulons pas d'une participation et d'une représentation symbolique dans ce gouvernement, mais d'une réelle représentativité qui admet les résultats des élections de 2014», ajoutant que les électeurs qui ont voté pour le parti entendent que les résultats de 2014 soient respectés, de façon proportionnelle, dans ce nouveau gouvernement.
On ne saurait être plus explicite. Or, le langage n'est guère différent au sein de Nidaa Tounes que dirige désormais Hafedh Caid Essebsi. Qui oserait douter de la présence confortable de ses représentants dans un gouvernement validé au palais de Carthage? Au minimum, Nidaa Tounes pourrait se voir allouer un nombre équivalent à celui d'Ennahda même si cette dernière attend davantage, eu égard à son rang de premier parti de la République. Tout en restant évasif sur le nombre de portefeuilles ministériels demandé par Ennahda à Youssef Chahed, Zied Laâdhari n'a pas voulu donner d'autres indications que celle du nombre total de portefeuilles «inférieur à 20». Mais le plus édifiant aura été sans conteste son discours sur les méthodes de fonctionnement de la coalition quadripartite au pouvoir. Critique prudent, il a usé de sous-entendu en déplorant une logistique défaillante et en concluant sur l'existence d'un «réel problème de méthodologie de travail entre les membres de cette coalition». Un constat qui ne va pas manquer de faire grincer des dents, ici et là!

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