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TÉHÉRAN RÉCLAME EN URGENCE LES GARANTIES EUROPÉENNES SUR LE NUCLÉAIRE

"Le temps de la décision est venu"

Patatras, ni une ni deux, voilà Donald Trump qui expédie un tweet à la fois rageur et ravageur, traitant avec des mots très durs le jeune chef du gouvernement canadien et intimant à ses représentants encore présents au G7 de retirer le sceau américain du communiqué commun.

Hier, le ton était à l'avertissement solennel si l'on en juge par les propos du président du Parlement iranien, Ali Larijani, qui a exhorté les Européens à annoncer «rapidement» leur décision quant aux dispositions de nature à garantir la survie de l'accord sur le nucléaire. Pour lui, les partenaires occidentaux doivent savoir en effet que le temps des pourparlers touche à son terme et que Téhéran n'a plus l'intention d'attendre «indéfiniment». Il faut reconnaître que cette «sortie», probablement calculée avec soin, est tombée comme un cheveu dans la soupe car, au même moment, les pays européens qui sont parties prenantes de l'accord de 2015 visant à empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique et tentent, depuis l'annonce du président américain Donald Trump de déchirer ce texte, de poursuivre leurs engagements étaient mal en point au sommet du G7.
Particulièrement fragilisés par les sanctions que Washington entend appliquer sur l'acier et l'aluminium, Allemagne, Royaume Uni et France auxquels vient s'ajouter le Canada ont déployé des sommes d'efforts et de compromis pour parvenir à un document consensuel, de sorte que le président Trump a fini par consentir au paraphe du communiqué commun, même si le sentiment n'était pas réellement à l'euphorie chez ses «principaux alliés». Or, dans son discours de clôture du sommet dub G7, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a pointé le caractère «insultant» des menaces et des mesures déjà arrêtées par l'administration Trump, voulant peut-être rappeler par là-même que le Canada n'est pas n'importe quel pays auquel on peut promettre la construction d'un mur.
Patatras, ni une ni deux, voilà Donald Trump qui expédie un tweet à la fois rageur et ravageur, traitant avec des mots très durs le jeune chef du gouvernement canadien et intimant à ses représentants encore présents au sommet de retirer le sceau américain du communiqué commun. Pire, le président américain, non content de manifester ainsi sa mauvaise humeur, l'a assortie d'un engagement ferme à imposer des sanctions encore plus strictes aux pays européens comme au Canada pour bien leur montrer ce que veut dire la ligne Trump.
Autant dire que la situation devient pathétique alors même que le monde observe, avec une attention et une inquiétude grandissantes, la fièvre qui monte à Singapour où doit se dérouler le sommet historique entre Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong un. On voit mal, dans une telle ambiance, comment les pays européens signataires de l'accord pourraient répondre à la série de conditions posées par la République islamique pour rester dans l'accord en l'absence de Washington. «Il doit être clair que les dirigeants iraniens ne vont pas se contenter des promesses sans fin de l'Europe», a dit Ali Larijani dans une adresse au Parlement diffusée à la télévision. «Le temps des négociations arrive à son terme et l'Europe doit dire si elle est capable de préserver l'accord sur le nucléaire. Elle doit se prononcer explicitement et rapidement, car dans le cas contraire, l'Iran va passer aux étapes suivantes, sur le nucléaire et sur d'autres questions», a-t-il insisté. Outre les Européens, la Russie et la Chine qui sont également signataires de l'accord ne cessent de recommander le respect de ses dispositions, malgré le retrait unilatéral du président américain. Le problème est de savoir comment convaincre les Iraniens de s'y tenir alors qu'à la réimposition des sanctions antérieures vient s'ajouter une liste de nouvelles sanctions encore plus drastiques, de sorte que les investisseurs potentiels, en particulier Européens, ont «fui» avant même de débarquer tandis que d'autres ont purement et simplement abandonné leur chantier comme c'est le cas du groupe français PSA. Exit donc la contrepartie tant attendue par Téhéran au lendemain de l'accord, à savoir une somme d'investissements de nature à mettre fin au marasme économique dont souffrent autant le pays que la population.
Cette déclaration publique du président du Parlement n'est ni fortuite ni marginale. Elle avait été précédée par celle de la vice-présidente Masoumeh Ebtekar, en visite à Vilnius, où elle a mis en garde sur la patience fortement éprouvée de l'Iran. «Nous ne pouvons pas attendre indéfiniment» avait-elle averti non sans confirmer les informations sur les préparatifs d'une reprise de l'enrichissement d'uranium au cas où l'accord deviendrait caduc. On le voit bien, les nouvelles n'auront jamais été aussi préoccupantes et bien malin qui dira où va le monde avec la politique actuelle de Washington.

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