L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Dakar sous la protection des blindés de l'armée

Le Sénégal découvre la contestation

Longtemps un havre de paix dans une région sahélienne tourmentée, le Sénégal semble sur le point de basculer dans une période de fortes tensions et d'incertitudes qui ne sont pas sans alarmer l'ancienne puissance coloniale. Hier, la population de la capitale, Dakar, s'est réveillée avec la découverte dans les rues de nombreux blindés de l'armée, alors que la contestation avait déjà appelé, la veille, à trois jours de manifestations à hauts risques, dans un pays confronté depuis plusieurs jours, déjà, à des troubles multiples. Des hypermarchés tels que les enseignes Auchan et Carrefour ont été pillés, des supérettes saccagées et des magasins plus ou moins pris pour cibles. Après avoir lancé plusieurs appels au calme, invitant au dialogue et à la retenue mais prévenant aussi qu'il n'hésitera pas à recourir à des mesures draconiennes, le gouvernement sénégalais a déployé un dispositif sécuritaire massif dans la capitale, pour contenir les nouvelles manifestations annoncées au moment de la présentation à un juge du principal opposant au pouvoir, Ousmane Sonko. L'arrestation de celui-ci, le 3 mars dernier, aura été l'étincelle qui a mis le feu aux poudres, de nombreux jeunes sympathisants ayant investi la rue, la semaine dernière, pendant trois jours, pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une tentative de neutralisation politique du chef charismatique de la contestation. Au cours des heurts avec les forces de l'ordre, il y a eu des dérapages dramatiques dans un pays qui compte 16 millions d'habitants et qui s'est taillé la réputation d'un îlot de paix et de stabilité politique. Au cours des affrontements qui ont duré depuis une semaine déjà, cinq personnes ont malheureusement péri, chiffre contesté par les médias locaux qui parlent de nombreux tués sans qu'il soit possible de vérifier l'exactitude de leurs informations. Toujours est-il que la situation reste tributaire du sort réservé à Ousmane Sanko, placé sous contrôle judiciaire par un juge, hier, en fin de matinée, dans un tribunal de Dakar protégé par les chars équipés de mitrailleuses alors que les rues avoisinantes étaient, toutes, quadrillées par des véhicules blindés, le quartier ayant été le théâtre de violents affrontements entre les jeunes et les forces de l'ordre. Un dispositif sévère a également été mis en place pour protéger le secteur névralgique du Plateau où se trouvent la majorité des grandes institutions sénégalaises, notamment la Présidence sous très haute protection. L'affaire Ousmane Sanko prend donc une tournure inattendue pour le président Macky Sall tant elle comporte, aujourd'hui, des enjeux lourds dont l'importance va au-delà du champ judiciaire. Autant dire que les tensions risquent d'atteindre un point de non-retour et que Ousmane Sanko, arrivé troisième lors de la présidentielle de 2019, apparaît pour beaucoup comme un concurrent majeur de la prochaine élection en 2024.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours